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Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 17:41
de pili
Imaginons que je sois le 2 février 1943. Je suis Pili, un français occupé. Je décide de devenir résistant. Mais à part crever des pneus et peut-être planter un couteau dans le dos d'un allemand, comment puis-je devenir membre d'un réseau de résistance ? Car je suppose que la Résistance Française n'avait pas de bureaux de recrutement !

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 17:52
de jujudu21
Je pense de bouches à oreilles.

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 19:11
de elgor
Par le plus grand des hasards et avec beaucoup de chance. Il n'y avait pas de bureau d'embauche pour résistants, ni d'agence comme pour les mercenaires d'aujourd'hui. En fait, le bouche à oreille était très dangereux, car si vous, vous aviez eu l'information, d'autres, mal intentionnés ont aussi pu l'avoir. On ne compte pas le nombre de candidats résistants tombés dans des pièges d'agents provocateurs. Parfois ça pouvait commencer avec des amitiés de collège ou de lycées, parfois simplement et tout naturellement entre collègues de travail avec, au début, une réticence larvée aux ordres des "Frisés". Mais ça se passait rarement avec ses accostages de gens du genre " t'as une bonne tête, tu viendrais pas faire de la résistance avec moi ?" Beaucoup trop dangereux. Le PCF, sur ce plan là, était avantagé ! Son organisation plus ou moins clandestine en cellules lui a permis de se fondre dans la clandestinité tout de suite après le 22 juin 1941.

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 19:16
de Audie Murphy
Il fallait remplir un formulaire... :mrgreen: ::ok je sors::

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 19:27
de elgor
Audie Murphy a écrit:Il fallait remplir un formulaire... :mrgreen: ::ok je sors::



Tu ne crois pas si bien dire ! Image. Il y a quelques dizaines d'années est passée une série TV appelée "V". Grosso modo, il s'agissait d'une invasion extra terrestre de lézards grimés en humains. Il y avait :

-les envahisseurs ! des nazis très très méchants (sauf un ou deux qui désapprouvaient cette invasion)

-Les collaborateurs ! C'était presque écrit sur leur figure Image

- Les gentils résistants

Si tu veux savoir comment faire pour recruter quand on est clandestin et résistant, tu fais le contraire de ce qu'eux faisaient Image Il ne devait pas y avoir de Gestapo chez les lézards ou les collabos pour que les résistants puissent tenir plus de deux jours

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 19:29
de Prosper Vandenbroucke
Cela ne réponds que partiellement à ta question mais peut sans doute aider:
http://www.histoire.presse.fr/collectio ... 2007-10195
Amicalement
Prosper ;)

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 19:48
de jmh
Dans le livre d'Henri Amouroux, " la vie des francais sous l'occupation" plusieurs pistes sont explorées.

Il y a ceux qui partent sans vraiment savoir où ils vont, mais qui partent quand même, il y a les anciens officiers et sous officiers contactés par leur ancien corps d'armée, il y a le bouche à oreille, ou on retrouve des mots de passe, des destinations de village en village pour finalement arrivés dans un maquis.

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 19:55
de elgor
Mais là on ne parle que d'organisations idéologiques. Mais pour le pékin de base, ça ne se passait pas comme ça ! parfois on savait qu'il y avait un maquis dans le coin et on y montait. Qu'il soit communiste, gaulliste, sous obédience du SOE ou de l'OSS, on ne le savait pas toujours et souvent on s'en f... !
De même pour les réseaux ! quand on était contacté, si on l'était, bien souvent on ne vous en disait que le moins possible et vous faisiez le travai qu'on vous disait sans même savoir sous quelle obédience vous étiez. Maintenant quand on vous disait "celui là il est dans la résistance ...", il valait mieux prendre ses jambes à son cou. Car :

- Soit il est vraiment résistant, et le fait qu'on sache qu'il le soit prouve qu'il est grillé et ne tardera pas à être arrêté
- soit il s'agit d'un agent provocateur, et là, c'est vous qui êtes grillé

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 20:34
de norodom
Bonsoir,

Si vous partez du principe qu'un maquisard était un résistant, la réponse au sujet de ce fil est :
"Il suffisait de se présenter à un Maquis dont on connaissait l'existence et l'emplacement".
Dès lors, je ne crois pas que l'on vous aurait éconduit...
Cependant, vos hôtes se seraient rapidement renseignés sur votre personne.
N'oublions pas qu'il y eut des "collaborateurs" qui ont échappé à cette vérification et qui ont réussi à infiltrer des maquis.
Comment faisaient-ils ceux là pour y rentrer ?... à votre avis ?
Il y avait aussi ceux qui étaient conseillés...
Les origines de ces conseils étaient tellement nombreuses qu'il faudrait de longues lignes ici pour les énumérer et les expliquer...
Je cite les conseils par des gendarmes et même... surtout ne bondissez pas... par des miliciens.
Mais dans ce cas là, il ne fallait pas être communiste et vous pouviez rejoindre un Maquis de l'A.S.
Et puis, il y avait un autre passage pour entrer dans la Résistance sans transiter par le Maquis...
Dans ce cas là, la voie était la "relation".

Roger

Re: Comment devenait-on résistant ?

Nouveau messagePosté: 02 Fév 2015, 21:25
de Dog Red
Bonsoir,

La famille de mon grand-père avait des membres actifs dans la résistance. On commença par lui proposer de transporter et/ou distribuer des tractes.
Par la suite, comme il travaillait à la mine, il fut approché pour sortir des explosifs de la mine. Les chef porion surestimait les quantités et, au fond, passait
le surplus à mon grand-père qui le remontait et le repassait à un complice dans le tram, ou ramenait la dynamite chez lui.

Ma grand-mère entra alors dans la danse... elle transportait la dynamite, de jour, sous le matelas du landeau dans lequel dormait ma mère (en 1943/44 donc).

Il fallait une solide dose d'inconscience comme me le concéda ma grand-mère dans les années 80/90. Mais mon grand-père et elle agirent aussi par idéalisme et "haine du Boche" (14-18 avait laissé des traces dans la famille).