Béarn : il obtient enfin le permis d’exhumer le corps d'un martyr landais.
Publié le 05/12/2014 à 06h00 , modifié le 05/12/2014 à 10h59 par R. B.
Le combat d’un policier pour qu’un fusillé de 1944 ait droit à la postérité, touche à son but.
Éric Amouraben bataille ferme depuis des années.
© Photo david Le deodic
© Photo david Le deodic
es repos et congés, le policier palois Éric Amouraben les consacre à l'étude des nécropoles. Un étrange violon d'Ingres né de ses recherches actives autour d'un inconnu fusillé à Idron. Une stèle y rend hommage à trois agents de la police judiciaire, un résistant et cet inconnu tués le 15 juin 1944 dans le bois de Lanot.
Après cinq années passées à enquêter par hasard (il s'intéressait d'abord au parcours de son grand-père), Éric Amouraben a acquis la conviction que l'inconnu s'appelait Georges Coran, (http://www.sudouest.fr/2013/10/14/le-ma ... 7-3269.php ) un Landais disparu le 14 juin 1944 à Aire-sur-l'Adour. Son but est désormais de faire inscrire le nom du Landais sur la stèle d'Idron.
Eric Amouraben, ici devant la stèle du chemin des Fusillés à Idron, enquête depuis 2009
© Photo archives Luke Laissac
© Photo archives Luke Laissac
Prélèvement ADN autorisé
Pour ce faire, le policier avait besoin d'un prélèvement ADN de l'inconnu enterré depuis 1962, à la nécropole nationale de La Doua à Villeurbanne (Rhône). Le ministère de la Défense ( http://www.sudouest.fr/2013/10/14/marty ... 3-4470.php ) a longtemps attendu mais l'autorisation est enfin arrivée par mail le 19 novembre.
Les restes de Georges Coran reposeraient à 1,50 m de profondeur sous une des innombrables croix blanches plantées dans l'herbe de La Doua. « On ignore si le cercueil est en bon état, mais le responsable de la nécropole m'a dit qu'il y avait des chances de bonne préservation. Le sol qui recouvre la tombe n'est pas affaissé. »
L'exhumation, puis l'analyse ADN pourraient coûter entre 300 et 400 euros. Le policier s'est engagé à régler sur ses deniers personnels pour accélérer la procédure. À moins qu'un décret récent lui permette, via les réquisitions d'un procureur, d'obtenir un ordre d'exhumation. Dans pareil cas, Éric Amouraben n'aurait plus que l'analyse ADN à payer.
La dépouille du martyr a été transférée en 1962 à la nécropole nationale de Doua, à Villeurbanne
© Photo DR
Le processus ne sera pas terminé. Une fois le prélèvement effectué, il faudra comparer l'ADN du disparu avec celui de ses descendants. Peut-être son petit-fils, qui regarde d'un œil bienveillant la démarche du policier. Ou une autre lignée familiale, celle de son frère dont la lignée généalogique uniquement masculine simplifierait le comparatif.
Le combat d'Éric Amouraben commence à porter ses fruits. Deux membres de la famille Coran ont déposé une gerbe à Idron, à l'occasion des 70 ans de la Libération. « Mon objectif, c'est d'avoir une identification et donc une plaque commémorative avant le mois de juin. »
Source: http://www.sudouest.fr/2014/12/05/permi ... 5-4470.php