Post Numéro: 17 de frontovik 14 25 Fév 2014, 23:32
Etant donné que ce sujet commence à sentir le fond et la raclure de bidet, je me lance.
Bruno a posé une question intéressante, suite aux attaques de l'extrême droite envers Jean Zay. Je répondrais volontiers ni l'un ni l'autre. Résistant, non car il n'en eut pas le temps! A part la malheureuse aventure du Massilia, qui se termina mal pour lui avec une arrestation, on ne peut lui créditer de véritables actes de résistance, à part avoir fait preuve de dignité lors de son procès. Quand au déserteur... Encore un truc qui sent le remugle de fond de chiottes. Car s'il a déserté, que dire de De Gaulle et de tous les militaires qui l'ont rejoint à la suite de l'appel du 18 juin? Soyons un peu sérieux! Il "déserte" et abandonne son poste le 19 juin alors que la demande d'armistice est formulée, que l'armée est battue et que De Gaulle a prononcé son appel, alors que restait-il à faire??? Quand à son affectation à une unité non combattante, et alors? L'essentiel est qu'il ait accompli son devoir, quellle que soit l'unité d'affectation. Et de grâce ne le comparez pas à ce fils de p... de Darnand, un vrai salopard que son comportement pendant la campagne de 1940 ou de 14-18 ne saurait en aucun cas exonérer.
En fait Jean Zay doit plutôt être considéré pour les réformes qu'il entreprit au ministère de l'Education Nationale (scolarité portée à 14 ans, réforme des études secondaires et primaires, création de l'ancêtre du CROUS, du CNRS...) et pour ses projets de démocratisation de l'enseignement au moyen de bourses allouées aux enfants des milieux modestes, projet non abouti. Autre raison de le célébrer, mais peut-être pas jusqu'à la Panthéonisation, il représenta le type même de la victime de Vichy et de sa politique réactionnaire et antisémite: radical socialiste, de ceux qui auraient vendu la France pendant le Front Populaire; franc-maçon, et Juif. Un représentant parfait de l'anti-France condamnée par la Révolution Nationale. Et ajoutons que les Allemands n'ont rien, ou pas grand-chose à voir dans tout cela, démontrant la culpabilité de Vichy et la clique de Pétain. Il serait ainsi le pendant de Jean Moulin ou Pierre Brossolette, tués par les Allemands, alors que Jean Zay l'aurait été par des FRANCAIS. Et un rappel de l'implication d'une certaine partie de la France.
A propos de la judéité de Jean Zay. Certes d'après la Halakhah la judéité se transmet par la mère mais rappelons que pour la République, laique, ne reconnait que la confession pour déterminer si une personne est juive ou pas, ou protestante, orthodoxe, musulmane, bouddhiste ou je ne sais quoi; et que les statistiques confessionnelles sont interdites en France depuis la fin du XIXe siècle si ma mémoire est bonne. Ainsi on ne vous demandera JAMAIS votre confession religieuse lors d'un recensement. En fait faire de l'ascendance un critère de judéité fait tomber dans la problématique racialiste de Vichy, qui a calqué ses critères de détermination sur les lois de Nuremberg.
"Je ne vous apporte pas la liberté, je l'ai trouvée ici, parmi vous". Skënderbeg.