https://www.39-45.org/files3945c/14065_A LE BRAS 84.pdf
A St Brieuc le 14 juillet 1944 quelques jours avant la libération de la ville un groupe de Résistants viennent chercher chez sa soeur, Georges Fischer, un collégien de 17 ans et l'exécutent devant sa famille. Après un "tribunal populaire" le Commissaire Politique l'avait condamné à mort pour avoir dénoncé le groupe d'élèves résistants du lycée Anatole Le Bras auquel il appartenait. Trois élèves avaient été fusillés au Mont Valérien et d'autres déportés. Pour ces faits le Lycée recevra la Croix de Guerre 1939-45. Les associations de Résistance ont toujours donné une grande importance aux commémorations de cet évènement, un moment édifiant du Devoir de Mémoire. Jusqu'à leur dernier souffle, le début des années 2000, les Résistants et anciens déportés, racontaient et écrivaient cette version. (comme on peu le lire dans l'article d'une revue d'anciens résistants)
Pourtant ils mentaient sciemment.
Les preuves contre Georges Fischer
Georges Fischer sortait ou était amoureux, d'une fille, secrétaire du RNP. Un Résistant affirmait qu'il avait fait un signe aux Allemands alors qu'il circulait à bicyclette avec ses Camarades. Accusations bien légères pour une condamnation si lourde qui à quelques jours près aurait pu attendre d'être mise entre les mains de la Justice.
Si j'écris que les Résistants ont menti c'est parce que en 1946 il y a eu un procès , auquel ils ont participé comme témoins, pour juger les personnes impliquées. Qu'est il ressorti du procès:
Paul Cadran élève du lycée probablement par naïveté, avait donné les noms des élèves membres du groupe de Résistance, ainsi que le fait qu'ils possédaient des pistolets, à Georges Plessix, informateur du PNB.
Les lycéens avaient prêté leurs armes à un résistant, Yves Ricard, pour attaquer à Plerin une ferme le 24 novembre 1943. Ils lui avaient également dit par imprudence que c'était eux qui avaient assassiné un vaguemestre allemand pour lui voler son arme le 12 novembre 1943.
Yves Ricard et les élèves du lycée sont arrêtés vers le 10 décembre 1943, séparément mais presque simultanément. Les Allemands trouvent l'arme du soldat allemand tué à Plérin. Les versions varient, il semble que Yves Ricard sous pression des Allemands qui probablement voulaient le charger du meurtre de l'Allemand, en réfutant l'accusation, ait incriminé les Lycéens.
Résistants et historiens affirment que les Allemands avaient classé sans suite le meurtre du soldat allemand à Plérin. (vu sa mauvaise réputation, il fréquentait les bordels et aurait été victime d'un "crime passionnels) Pourtant le meurtre s'est fait devant témoins qui ont vu 2/3 hommes faire tomber le vaguemestre de son vélo, l'abattre, le fouiller avec sans froid en emportant ses papers et son arme, puis s'enfuir à vélo. Un tel mode opératoire fin 1943 ne pouvait qu'être considéré comme un acte de la Résistance.Nous n'en saurons jamais rien mais je soupçonne que l'on a essayé de détourner l'attention de ce fait pour mieux incriminer Georges Fischer.
En 2012, alors qu'il n'y avait plus probablement de témoins en vie, quelques voix s'interrogèrent sur la nécessité de "réhabiliter Georges Fischer.
https://site.ldh-france.org/loudeac/ver ... ramatique/Sans suite, bien évidemment.
D'abord parce que la Justice n'a jamais condamné Georges Fischer à rien, et que la "justice des maquis" n'est tout simplement pas la Justice. A noter que dans l'article on incrimine Georges Plessix, à raison certainement, on évoque Paul Cadran mais pas Yves Ricard. Au final Yves Ricard, qui faisait partie de la Résistance (et pas un simple voleur attaquant les fermes comme trop souvent il est présenté) grace à des appuis au sein de la Résistance, bénéficiera d'un non lieu. Georges Plessix sera condamné à 10 ans de prison (pour l'ensemble de sa carrière), Paul Cadran fera seulement 6 mois de prison (préventive) ...
Cela amène à s'interroger sur ce qu'est le "devoir de mémoire": Une injonction à croire à un récit pour promouvoir des valeurs.
Aussi sympathiques, généreuses et humanistes que soient ces valeurs, elles ne peuvent pas se fonder sur des récits faux voire des mensonges. Il apparait souvent que les Résistants et leurs descendants donnent au public une version officielle des faits mais qu'entre eux circule à mots couverts d'autres versions.