le pitaine a écrit:Le même jour (22 août 1944), une colonne s’approche de Limoux, arrivant par la route de Lauraguel. Or, la ville de Limoux est occupée depuis la veille (21 août 1944) par le maquis de la Haute Vallée de l’Aude : Picaussel, Aunat et Salvezines.
NB: Les dates en gras sont ajoutées par moi
Bonsoir Jean-Pierre,
Je n 'arrive pas à me débarrasser de la perplexité dans laquelle cet épisode me plonge !
En effet, le personnage de Lucien Maury est des plus sérieux et on a peine à croire que cet auteur ait pu relater un évènement dont personne ne se souvient et que moi même, j'éprouve toutes les peines du monde à admettre.
Quest-ce qui a pu bien se passer ce 22 août 1944 aux portes de Limoux ?
(1) _ Pour précision _ Les maquisards occupaient Limoux, non pas depuis le 21, mais exactement depuis l'après midi du 20, moment de la journée où je les ai rejoints en compagnie du motocycliste qui m'a transporté ce jour là de Carcassonne à Limoux.
(2) _ Les maquisards, parmi lesquels je me trouvais, quittent Limoux dans l'après-midi du 21 pour gagner Bram.
(3) _ Est-il resté à Limoux des maquisards qui se seraient opposés à une colonne d'Allemands le lendemain matin ?
J'ai expliqué mon point de vue sur l'invraisemblance de la présence d'Allemands dans le secteur.... mais sait-on jamais ?... j'en ai bien aperçu un groupe isolé dans l'après-midi du 22, quelque part entre Bram et Castelnaudary.
(4) _ Le 22 à Bram, personne n'a parlé d'un accrochage intervenu dans la matinée aux portes de Limoux. A moins qu'il en eut été question en fin d'après-midi de ce 22, alors que j'avais rejoint la gare de Castelnaudary à destination de Toulouse.
(5) _ Les gars qui étaient avec moi à Bram et que j'ai retrouvés à la caserne Cafarelli à Toulouse ne m'ont pas relaté cet évènement. Et pourtant nous avons longuement évoqué leurs aventures, principalement au cours des deux embuscades dans les gorges d'Alet le 17 août 1944.
(6) _ Lors de ma recherche occasionnelle de témoignages à Limoux au cours de l'été 1963, je n'a pas recueilli le moindre souvenir d'un combat aux portes de la ville.
En conclusion, il n'est pas impossible de penser que ce soit l'évènement de la capture de quatre soldats allemands au matin du 21 qui ait été "enjolivé"... au fait, Lucien Maury en parle t' il dans son livre ?
Je reste dubitatif sur l'absence de photos (qui auraient beaucoup expliqué) dans ses récits.
Enfin, un commentaire sur la reprise du récit de Maury par Lucien Allaux... c'est coutumier qu'un auteur reprenne les textes d'un autre.... 42 ans après les faits, les risques encourus sont minimes.
Je termine par un conseil... peut-être est-il superflu ?... même si on peut soupçonner une "magnificence" des faits réels, je crois honnêtement qu'il faut se garder de tout rejeter en bloc.
Mais le mystère demeure...
Amicalement,
Roger