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La résistance anarchiste italienne

Nouveau messagePosté: 29 Oct 2012, 19:43
de alfa1965
Un des grands noms de l’anarchie italienne est Errico Malatesta. Ils furent très virulents comme l'atteste le nombre d'assassinats : Sissi, Sadi Carnot, Umberto I... Ils participèrent activement à la lutte contre le fascisme et montrèrent un grand courage face à la mort.
Alors que Mussolini s'engage piazza del Nettuno à Bologne, le 31 octobre 1926, un coup de feu est tiré, Mussolini s'en tire avec un égratignure mais quelques personnes dans la foule lynchent un jeune homme de 15 ans, présenté comme un déséquilibré, anarchiste passé au fascisme : Anteo Zamboni.
Ville du ras Leandro Arpinati, qui est derrière l'attentat ? Farinacci, plus royaliste que le roi ? Arpinati, proche des milieux anarchistes ?
J'ai l'impression que le jeune Zamboni a tenu le même rôle que Lee Harvey Oswald.
Gino Lucetti avait tenté de lancer une bombe sur Mussolini, le 11 septembre 1926, il fut condamné à 30 ans de prisons. Libéré en 1943, il est tué lors des combats de Naples.
Michele Schirru, un américain né en Sardaigne -les noms se terminant en U sont souvent d'origine sarde- était venu spécialement à Rome pour commettre un attentat fut certainement dénoncé, l'OVRA, la police secrète politique créée par le régime avait probablement infiltré leurs rangs. Fusillé, il s'écria avant de mourir : Vive l'anarchie !
Pour les unités combattantes anarchistes, elles étaient regroupées dans les brigades Malatesta : 1300 hommes ou les SAP-FAI :Section d´action patriotique - Fédératon italienne anarchiste. les SAP à la différence des GAP pratiquaient la guérilla urbaine.
Ils ont été actifs en France :
3 février 1923 : assassinat du fasciste Gino Jeri par Mario Castagna
20 février 1924 : assassinat du chef du fascio parisien et correspondant du Popolo d´Italia Nicola Bonservizi
Sept. 1927 : attentat contre le consul de Paris le comte Nardini par Di Modugno ;
22 aout 1922 : attentat contre le consul de Saint-Rapahael di Mauro ;
La mémoire officielle socialo-communiste s´est accapérée la gloire de l´antifascisme et de la Résistance en occultant le courage des anars, et aussi des diverses unités monarchiste ou libérales : les foulards verts ou bleus.
Ils ont participé aussi à la guerre d´Espagne, certains seront liquidés par les communistes. Le cas de Enrico Zamboni est étonnant, il est enfermé en 1940 dans le sinistre camp de Vernet en Arriège avec des fascistes ! Et livré aux Allemands qui le rendent aux Italiens : 5 ans de confino.

ALEX

Re: La résistance anarchiste italienne

Nouveau messagePosté: 29 Oct 2012, 19:47
de alfa1965
Pour les acronymes, j'écris toujours comme si c'était évident l'OVRA signifie Opera Vigilenza e Repressione dell' Antifascismo. Il paraitrait que cet acronyme a été créé à partir du mot PIOVRA = pieuvre, un réseau tentaculaire de policiers et délateurs. Arturo Bocchini était son directeur.

Re: La résistance anarchiste italienne

Nouveau messagePosté: 06 Aoû 2018, 22:55
de alfa1965
Pour revenir sur l'anarchiste Michele SChirru, son épopée d'apprenti-terroriste est rocambolesque.
Né en Sardaigne en 1899, il émigre aux USA en 1920 et s'installe à New-York. Il obtient la nationalité américaine en 1926 et obtient un passeport pour se rendre en Europe en janvier 1930. Il arrive à Paris où il est repéré dans les milieux anarchistes très actifs. Depuis les dernières tentatives d'assassinat sur Mussolini, le chef de la Sécurité Publique, Arturo Bocchini a mis au point un système de renseignements très au point basé sur la délation, la corruption et le chantage. C'est l'OVRA. Il surveille tout et sait tout. Paradoxalement, Bocchini ne provient pas du sérail fasciste, n'a pas sa carte au parti. Les hiérarques fascistes ne l'aiment pas et se savent surveillés. Ils ont même infiltré la Sécurité Publique, mais Bocchini qui ne répond que devant Mussolini et lui seul, pas devant le ministre de l'Intérieur, obtient le départ de l'encombrant personnage.
Bocchini apprend par un renseignement que Schirru doit venir en Italie en passant par Vintimille. A ce moment, le Duce effectue différents déplacements et il est hors de question de les annuler, question de prestige et aussi de crédibilité pour Bocchini. Pour le 19 mai, Mussolini doit se rendre à une foire à Milan.
Retrouver sa trace, alors qu'il voyage avec un passeport américain, grand et blond, il ne devrait pas tarder à être repéré. Milan est quadrillé, des anarchistes emprisonnés préventivement. Mais Schirru est déjà à Milan depuis le 18 avril précédent, il n'est pas passé par Ventimille mais par la Suisse et entré en Italie par Domodossola.
Schirru loge dans une auberge et parvient même à voir sa proie, Mussolini mais il est dans une voiture fermée, impossible de lancer ses bombes.
Il repasse la frontière le 13 juin 1930.
Alors qu'il a l'OVRA à ses trousses, il prend le risque de revenir en Italie l'année suivante, le 6 janvier 1931 et arrive à Rome le 12 janvier. Inconscient ou voulant narguer la police secrète du régime, il loge dans une auberge qui est l'endroit préféré des délateurs.
Il fait la connaissance d'une ballerine autrichienne et jours après jours l'idée de mourir pour l'anarchie s'éloigne et dépense l'argent que ses camarades lui ont fourni.
En changeant d'auberge, il est reconnu et arrêté au grand soulagement de Bocchini, le 3 février 1931. Cependant, lors de son arrestation, le commissaire omet de le fouiller et Schirru tire une arme pour se tirer une balle. Dans la confusion le commissaire et un agent sont blessés et Schirru se loge une balle dans la tête mais sans perdre la vie.
Il est jugé devant le Tribunal Spécial et condamné à mort le 28 mai pour tentative d'homicide et atteinte à la sécurité de l'état. Schirru ne nie pas son intention d'être venu en Italie pour tuer Mussolini. Citoyen américain, son gouvernement n'a fait aucun geste pour le défendre. Il est exécuté le lendemain de sa condamnation, le 29 mai.
Son peloton d'exécution était composé de ses compatriotes sardes !

Re: La résistance anarchiste italienne

Nouveau messagePosté: 06 Aoû 2018, 23:33
de Signal Corps
Bonsoir,
Existe t'il un lien de parenté entre le jeune homme de 15 ans, Anteo Zamboni, qui a tenté d'assassiner Mussolini le 31 octobre 1926 à Bologne et Enrico Zamboni qui a été enfermé au camp du Vernet en 1940, livrè aux allemands puis finalement aux italiens comme indiqué dans le post 1 ?
Merci !

Re: La résistance anarchiste italienne

Nouveau messagePosté: 06 Aoû 2018, 23:38
de alfa1965
Oui, Zamboni était un nom difficile à porter. Ils étaient frères.

Re: La résistance anarchiste italienne

Nouveau messagePosté: 06 Aoû 2018, 23:50
de alfa1965
Je ferai un post sur les tentatives d'assassinat de Mussolini.