Post Numéro: 19 de MALENA 10 Fév 2011, 07:31
Bien entendu, comment savoir ? Comment affirmer, moi qui suis née après la guerre. Mais fille de réfugiés espagnols, venus en FRANCE en 1939, après une république renversée aussi vite qu'instaurée, mes parents n'étaient pas du genre à s'agenouiller... Ils avaient déjà beaucoup souffert pour un idéal, et surtout une révolte naturelle contre l'injustice, et un refus total d'une atteinte à la liberté des hommes.
Mon père, tout naturellement à mis son expérience d'artificier au service de la Résistance, pour sa liberté, pour conserver la liberté de ce pays qui lui avait permis de vivre (la guerre d'Espagne à fait plus de morts après la guerre dans le pays que durant les combats, c'est encore aujourd'hui la seule du genre), dans l'indifférence presque totale des pays voisins qui n'avaient pas encore compris que l'araignée noire avait plusieurs nationalités et que ce n'était qu'une question de temps.....Les nombreux récits que j'ai entendu petite m'ont toujours tellement émue.
Mon père s'est battu jusqu'à la fin dans les Alpes, avec courage et fierté, pour cette nouvelle patrie, pour le même but.
Il me plait donc à croire que j'aurai suivi ses traces, (je suis un peu rebelle, un peu fière, un peu courageuse, un peu... comme lui). Apporter de l'aide, sauver des familles persécutées, je pense que j aurai pu me rendre utile, et surtout résister...
Mais devant les privations, les risques, le danger pour mon enfant ou mes proches, la peur du lendemain, de quoi aurais je été capable.???
Je ne peux le savoir, aussi je me contente à dire que je suis fière du passé de mon père, mais que je ne juge pas, je ne condamne pas les non courageux dans la mesure ou ils sont restés neutres, sans toutefois aller, pour quelque intérêt que ce soit, se fondre dans la collaboration et trahir sa famille, ses voisins, des inconnus;
Je ne veux condamner ceux qui avaient peur, mais je remercie encore les anonymes comme mon père, les soldats si engagés, les officiers si responsables, tous ceux qui avaient comme idéal de nous laisser notre Liberté. Ne jamais oublier tous ces hommes, ces femmes, sans qui nous ne serions pas là aujourd'hui, qui sont tombés pour nous tous. Alors les honorer, parler encore et toujours d'eux c'est bien peu de chose à côté de leur dévouement, leur courage.
Je ne sais pas ce que j'aurai fait, mais je sais aujourd'hui me souvenir d'eux, avec respect et une certaine tendresse.