Et moi, qu'aurais-je fait à l'époque ?

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Je trouve toujours un peu présomptueux celui qui peut être sûr de ce qu'il aurait fait. Ce fut souvent affaire de circonstances.

Les admins peuvent effacer ce post, ce qui serait tout de même dommage pour qui voudrait ce fendre la poire sur un forum sérieux. Chose, que l'on peut faire en lisant les conneries de Faurisson, ou même d'Er.c Zeimm.r (je rappelle que ce dernier a dit que le premier pouvait s'exprimer librement).

Pourquoi donc!! Faut bien s'marrer un peu . Surtout lorsqu'il y a un peu de sel dans les mots d'esprit et pas l'inverse.
Cordialement
Albert

Bonjour,

Question passionnante que je me pose régulièrement.
Je ne connais pas la réponse mais je sais ce que j'aurais voulu.
En 1998, Raymond Forgeat m'a écrit cette dédicace "...Il aurait été sans conteste l'un des meilleurs d'entre nous et aurait eu la chance de vivre cette épopée..." Je ne sais ce qui lui permettait d'écrire cela? Voulait-il juste me faire plaisir? Pourtant, ce n'était pas son style.
J'aurais donc voulu rallier la France Libre.

Malheureusement, je partage l'avis de Tienno. Lorsque l'on étudie le livre du professeur Muracciole "Les Français Libres", on découvre que deux facteurs ont joué un rôle primordial: la situation géographique (en Bretagne, sud-ouest ou bien dans les colonies...) et l'éducation. Une forte majorité de volontaires ont rallié par patriotisme et par comparaison avec leur père combattant de 14-18.
Aujourd'hui, que dire de l'éducation et des valeurs patriotiques...
Enfin, il existe des exceptions et finalement, les FFL n'étaient qu'une poignée. J'espère que j'aurais eu la lucidité de faire le bon choix et de poursuivre le combat. Mon esprit rebelle me donne cette raison d'espérer.

David

Bonjour,
. Mon esprit rebelle me donne cette raison d'espérer.
David

Bonsoir,
Eh oui!...et que peut-on dire de plus raisonnable. D'accord avec toi David.
cordialement
Albert

Bonjour à toutes et à tous,

De toute façon, pour être sûr de savoir ce qu'on aurait fait à l'époque, il faudrait justement être à cette époque et justement devant le fait accompli, ni plus ni moins (ce qui sera chose impossible, donc question sans réponse). Je crois qu'il ne peut en être autrement (en temps de guerre on peut être surpris de ce qu'un être humain est capable de faire, donc nous-même). Il y a trop de paramètre en compte (l'éducation, la situation géographique, la situation familiale, l'âge etc...). Et même deux personnes socialement identiques, habitants au même endroit, mariés avec enfants par exemple pourraient prendre encore un chemin différent. Et encore faudrait-il se mettre en tête les idées de l'époque (le patriotisme, l'anti-sémitisme, le collaborationnisme (colonies), le fascisme, les rationnements, la défaite, l'occupation...).

Vraiment trop dur.

Quelle interrogation! . De quel coté aurais-je été???

Là est la question!
Je pense qu'un sanglier ardennais aurait foncé dans la bonne direction droit devant :
Cordialement
Albert

HS, mais c'est trop tentant !
Tienno

Tu ne céderas pas à la tentation!... et aux perches traîtreusement tendues

Néanmoins j'écrivais sans aucune ironie en répondant à Sanglier des Ardennes. Il nous informe d'un autre cas encore différent par rapport à ceux déjà commentés ici
Cordialement
Albert

J'espère juste que j'aurais eu le même courage que mon pére; rejoindre les français libres et organiser la riposte de l'exterieur.
Dailleurs en ces temps bien troubles où "la bête immonde" reprend du poil de la bête , la question peut se reposer à tout moment...même chez nous.

Visiblement la France, et bien des pays dans le monde d'aujourdhui, ont déja bien oublié la leçon ! Bien triste !

mon père s'est retrouvé dans un maquis sans l'avoir voulu au départ.

mes grands-parents, qui habitaient Paris, on décidé de l'envoyer dans la famille, il avait 16 ou 17 ans , en " zone libre " , département 03.

un jour il a reçu un ordre de réquisition pour le STO et ne connaissant personne s'est présenté à la Mairie le jour indiqué, il y avait bien sûr d'autres personnes et un camion est arrivé sur la place, devant la mairie.

tout s'est passé alors très vite. C'était le maquis; ils les ont fait monter dans le camion en disant qu'il n'était pas question qu'ils partent en Allemagne.

alors qu'aurait-il fait si il n'était pas parti dans l'Allier ?

pas collabo, c'est certain.

C'est aussi une question que je me suis posée à maintes reprises, et à laquelle je n'ai pas de réponse assurée.

J'aime à croire que j'aurais fait comme mon grand-père, résistant, arrêté début octobre 43, déporté en mars 44, et mon père, résistant, arrêté à 17 ans quelques jours après son père, interrogé ( ! ... ) puis libéré après quelques mois parce que mon grand père qui avait le même prénom avait pris sur lui (mon père était handicapé physique, il ne serait assurément pas revenu).

Pour ce que j'en sais, ils ont agit par conviction, peut être plus politique que patriotique, mais je n'ai pas pu en discuter avec eux. Je pense que "l'ambiance" familliale a conduit mon père de petites actions individuelles (ce qui ne veut pas dire sans risques : des pommes de terre, enfoncées dans le pot d'échappement, de l'eau ou autre liquide, dans des réservoirs) à une intégration plus structurée dans une cellule "presse" (d'abord aider à tirer des tracs à la maison avec son père, puis les distribuer, en rédiger etc). Et je pense que l'influence familiale a souvent joué.

Donc j'espère qu'en ce qui me concerne, elle m'aurait au moins conduit à rejeter certains choix. Mais, marié avec enfants, aurais-je eu le courage de faire le choix d'un engagement actif comme mes parents, je ne le saurai sans doute - j'espère - jamais.

Et moi, en tant que femme, qu'aurai-je fait ? En connaissant mon dégout actuel vis a vis du racisme, j ,espère que je me serai tournée vers la protection des juifs.la résistance , peut-être .
Mais ,on ne peut, pour être honnête, vraiment pas dire ce que l'on aurai fait .
Avec le recul , il est plus facile de dire que l' on aurai été du bon cote