C'est du what-if introspectionnel ?
Il ne faut pas reconstruire le passé à partir de notre vision présente. Mais coller à l'évolution de l'opinion publique... Après le 10 juin 1940, une majorité souhaite ardemment la fin des combats. Elle plébiscite Pétain en juillet. De Gaulle n'est entendu et suivi que par une poignée de desperados ! La paix semble prochaine, même si l'addition risque d'être salée ! La perspective change un peu avec Montoire : l'occupation va durer et il faudrait "collaborer"... Du coup, le pétainisme se refroidit. Mais la majorité de la population songe avant tout à manger et à se chauffer... Le coup de théâtre du 22 juin 1941 change tout, en précipitant les communistes dans la Résistance. Mais ce n'est pas immédiatement contagieux, car les 1ère semaines, contrairement aux espoirs de certains, la Wehrmacht triomphe... Sans remonter la cote de Vichy, cela conduit à sa stabilité. Tout le monde se dit que si les Allemands prennent Moscou avant l'hiver, ce sera plié et l'Europe pourrait bien être allemande pour mille ans ! Mais voilà qu'en décembre 1941, les soviétiques sauvent Moscou et que les USA entrent en guerre. Beaucoup de Français se sont alors dits que l'Allemagne ne pouvait plus gagner la guerre : contre l'empire britannique, l'URSS et les USA, c'était mission impossible. De là naissent les vocations résistantes... Très peu auparavant.
Donc, honnêtement, en fonction d'un contexte personnel favorable, j'aurais pu réfléchir à l'idée d'entrer en résistance, mais certainement pas avant janvier 1942... A moins d'avoir été juif ou de l'Action Française (canal Estienne d'Orves).