Post Numéro: 46 de Tom 25 Avr 2010, 09:32
Pour en revenir au sujet "batailles rangées entre maquisards et Allemands vs guérilla", je pense, d'une part, que les premières paraissent moins néfastes si on les replace dans le contexte de la guerre psychologique ; d'autre part, que rassemblements de maquisards et actions de guérilla ne s'opposaient pas dans l'esprit des stratèges alliés.
En effet, selon l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac (La France libre, Gallimard, 1996, pages 781-782), en vue du débarquement, "le Bloc Planning a prévu [en sus des plans Vert, Tortue, Violet, Bleu...] un second volet de l'action militaire, celui de la guérilla : quelque soixante-dix mille hommes la mèneraient à partir de six zones peu pénétrables et pouvant être considérées comme des réduits : Massif central, Alpes, Jura, Morvan, Vosges, Pyrénées. Ces six réduits sont conçus non pas comme des bases de défense statique, ce que croiront de trop nombreux officiers de la vieille école, mais comme des zones de refuge et de réserve propres à la création de maquis permanents d'où seraient lancées des opérations de flanc sur les arrières allemands. Ils joueraient, en outre, à mesure de l'afflux des réfractaires, le rôle de centres mobilisateurs. Le Bloc Planning déconseille pourtant de recruter plus d'hommes qu'il n'est possible d'en équiper et recommande de fragmenter les maquis en petites unités mobiles sous commandement décentralisé.
Ces programmes, approuvés par le SOE [et par l'état-major allié : cf. AN, 72 AJ/1903], donnent lieu, le 31 mars 1944, à une Instruction sur l'action militaire de la Résistance française [...] [qui] sera envoyée en microphotographie à tous les responsables militaires clandestins régionaux avec des ordres précis d'exécution (cf. AN, 72 AJ/512 et 243)."