Bonjour
Nouvelle contribution 10 ans après….
Parmi les grands affrontements entre allemand et maquis il y eut aussi il faut aussi citer la bataille de Crux la ville dans la Nièvre .. Outre qu’il s’agit d’une bataille menée de façon classique par les allemands, c’est une véritable bataille puisqu’elle dure plusieurs jours (6 quand même !) , ce qui en dit long sur l’organisation au combat des maquis impliqués. Il faut aussi remarquer que cette action n’a pas impliquée uniquement les maquis attaqués, mais que l’EM département à ordonné aux autres maquis l’envoi de sections pour harceler les troupes ennemies. Autre point notable les maquis de toute les obédiences sont impliqués (dans la Nièvre les FTP et les FFI fonctionnaient en parfaite coordination, dans cet espace géographique « le s MUR » prennent toute leur dimension)
Voici un texte extrait du site « Mémoires vives de la Résistance »http://mvr.asso.fr/front_office/fiche.p ... ypeFiche=4« Quand on évoque les grandes batailles de la Résistance, on pense d'abord aux drames du Vercors, du plateau des Glières, du Mont Mouchet, de Saint-Marcel, où des maquisards furent encerclés et attaqués par des forces supérieures en nombre et en équipement. A court de munitions, ces jeunes qui n'avaient pour la plupart jamais subi le baptême du feu, furent massacrés par un ennemi aguerri, bien décidé à les exterminer.
Pour les combats de Saint-Marcel, en Bretagne, la situation est différente. Là, des résistants et des parachutistes des Forces Françaises Libres constituèrent une zone de résistance derrière le front de Normandie. Repris par les Allemands, ils furent attaqués violemment. 2400 Français, contre 2000 ennemis. Les combats n'ont duré qu'une journée et dès la nuit, un décrochage systématique a permis de limiter les pertes. (Une partie des maquisards n'avaient pas d'armes).
Cependant personne ou presque n’a raconté Crux-la-Ville. Cette petite localité de la Nièvre où en août 1944, eut lieu une vraie bataille entre les Forces Françaises de l'Intérieur et la Wehrmacht. Par sa durée d'une part, et par les effectifs en présence d'autre part, cette bataille est la deuxième en importance de celles engagées entre Allemands et maquisards.
C'est une bataille complète en ce sens que toutes les phases du combat d'infanterie s'y succédèrent : marches d'approche, prise de contact, installation en force sur des positions permettant le repli des maquis MARIAUX et JULIEN, contre attaque, combats de nuit, décrochage par éléments successifs sous menace d'un encerclement, retour dans notre zone après une longue et pénible marche »
Les combats meurtriers qui ont duré six jours. Les 535 hommes du maquis MARIAUX, les 263 hommes du maquis JULIEN et les 150 hommes du lieutenant André (colonel Guyot), venus du Morvan pour les dégager, ont tenu en échec 4500 Allemands et les ont forcer à se replier.
Les pertes furent sévères de part et d'autre :
- 21 morts pour le maquis MARIAUX et 40 blessés graves
- 11 morts pour le maquis JULIEN et 15 blessés graves
- 330 morts du côté allemand et 86 blessés graves
L'état-major allemand, en engageant des moyens si importants en hommes et en matériel, s'était fixé trois objectifs : anéantissement de deux maquis , déstabilisation des maquis du Morvan, démoralisation des populations.
Aucun de ces objectifs n'a été atteint. Bien au contraire, la volonté de résistance des F.F.I. et le soutien des populations se sont trouvés renforcer.
Voici une autre vison celle du Départemental Maquis le Commandant GrandJean« J’apprends que les maquis Julien, Mariaux et Daniel, près de Crux la Ville sont attaqués par des forces considétrables qui les encerclent.
Avec “Lebanc”, commandant Egeley, Chef d’EM du Colonel Roche, nous partons immédiatement vers les lieux du combat qui a commencé le samedi 12 au matin. Les attaquants comptent près de 2000 hommes, commandés par un Général qui a installé son EM à Crux. Il dispose d’avions basés à Avord dans la Cher et d’artillerie dont les pièces placées à Moussy domminent tous les bois où sont retranchés Julien et Mariaux Daniel étant plus au sud-est et pour l’instant en dehors de l’encerclement. C’est une base précieuse pour les deux autres camps car il peut résoudre des problèmes d’intendance tout en harcelant l’ennemi sur ses arrières.
Les chefs sont valeureux et les hommes, bien commandés sont efficaces. La Ferme de la Colonne sera prise, reprise, perdue et à nouveau reprise.
Les villages de Sancy et Forcy seront incendiés par les assaillants furieux de ne pouvoir réduire ceux en qui ils ne voyaient que des “Terroristes” inaptes aux combats. Ils payèrent chèrement cette erreur par la perte de plusieurs centaines de soldats et officiers tués ou blessé. Nous fîmes même deux prisonniers.
L’EM d’Ouroux prévenu par notre agent de liaison, demandera aux maquis du Morvant d’envoyer des sections en renfort et d’attaquer l’ennemi sur ces arrières. Le Loup envoie deux sections comme Bernard, Camille Serge et Louis chacun une.
Les FTP causeront des dommages importants sur leur convoi de revitaillement et de transport de troupes en provenance de Nevers.
Le quinze août le décrochage général est décidé et il aura lieu dans la nuit du 16 Nous partons à pied pour rejoindre la route Corbigny-St Saulge à Bazolle où nous attendent deux cars de Bernard et tout le monde part pour Ouroux-Coeuson.
Après deux jours de repos les maquisards seront répartis sur la région entre les camps déjà installés. »