Le 14 février 1920, la commission nationale des militaires tombés au combat organise un concours pour la création d'un monument commémoratif. Des 18 projets présentés c'est celui de Claus Cito qui a été choisi. Le financement a été assuré par une surtaxe exceptionnelle sur les timbres postaux. Le monument a été inauguré le 27 mai 1923.
Pendant l'occupation nazie, la statue a été retirée et le socle détruit : la symbolique francophile du monument était inacceptable pour l’occupant allemand ; dans sa politique d’élimination de toute influence française, la démolition du Monument du souvenir avait donc une importance symbolique très forte. À en juger d'après un rapport du Sicherheitsdienst (SD), le service de sécurité allemand, un premier projet de destruction du monument dès septembre 1940 est abandonné, ceci « afin de ne pas provoquer de probables manifestations anti-allemandes. » Pendant tout l'été, des dépôts de fleurs eurent lieu aux pieds du monument.
Le 19 octobre, une première tentative de démolition se termine par un échec, les cordes utilisées pour renverser l'obélisque n’ayant pas résisté. Cette tentative provoque, de la part essentiellement d’étudiants luxembourgeois, des manifestations patriotiques. Les étudiants expriment leur mécontentement par des phrases comme « Lion rouge, réveille-toi » (Roude Léiw erwech) et entonnant le Feierwon, une chanson patriotique. D’autres encore portent des allumettes aux couleurs rouge-blanc-bleu, les couleurs du drapeau luxembourgeois. Pendant toute la journée, la place de la Constitution devient le lieu de rassemblement d'une foule hostile aux Allemands. Treize étudiants sont arrêtés, interrogés et quelques-uns d'entre eux sont battus. Le jour suivant, le monument devient un « lieu de pèlerinage ». Le 21 octobre 1940 le monument est définitivement démoli. Le même jour, 48 personnes sont arrêtées par la police allemande. De nouveau, les principaux animateurs de ces troubles patriotiques sont des étudiants qui, d’après le SD, sont en majorité issus du milieu catholique.
Après la Seconde Guerre mondiale, la statue fut montrée une dernière fois au public en 1955 lors d'une exposition, puis "disparut" jusqu'en 1981, où elle fut retrouvée sous les gradins du stade Josy-Barthel. Elle fut remontée sur son obélisque et l'inauguration du monument reconstruit eut lieu le 23 juin 1985.
amicalement
Georges