Post Numéro: 36 de norodom 14 Mai 2010, 18:03
Bonsoir Bernard,
Pour ne pas allourdir ma réponse, je ne rapporterai pas la totalité de vos citations.
Voyons, dans l'ordre...
Vos précisions sur l'encadrement des FTPF complètent ce que j'ai écrit le 15 février...
<< Du côté des FTPF, qui au départ, parurent les mieux organisés, les ordres et le planning d'organisation venaient du Parti Communiste.>>
Je souris à votre évocation des colonels bizarres...
colonels bizarres, vous avez dit bizarres ???, comme c'est bizarre... euh!... pour citer un exemple... le colonel Georges, chef des FTPF du Lot, était-il un colonel bizarre ?
Sur la nomination tout à fait légitime du colonel Ravanel à la tête des FFI, vous ajoutez:
"Cette direction est reconnue par tous, même si les gens du C.F.P. trainent les pieds"
Si CFP = Corps Franc Pommiès, en prenant en considération la poursuite du combat contre l'occupant, je serai tenté de penser le contraire...
En effet, je rappelle ce que j'ai écrit le 15 février, au sujet de la visite de De Gaulle à Toulouse, le 16 septembre 1944
<< Je proclame ici, que cet épisode est resté comme une arête dans ma gorge.
L'intention de tout ce "gratin" était de parader dans les salons préfectoraux, alors que quelques jours auparavant, des jeunes se faisaient trouer la peau lors des dures batailles d'Autun! >>
Le Corps Franc Pommiès, LUI, a tenu un rôle prépondérant à Autun!
Sur l'évocation des révélations de Clara Goldschmidt-Malraux, on se situe là dans un contexte conflictuel entre les deux époux, ce qui me dispense de tout commentaire!
Par ailleurs, je ne me suis pas intéressé à l'oeuvre de l'historien militaire Max Hasting.
De Gaulle connaîssait-il Malraux en 1942 ?... qui sait ?.. après ?
Il y a un an, François Delpla me disait à peu près la même chose en se référant à l'été 1944.
Il argumentait que Malraux, résistant de la 11ème heure , n'était pas connu de De Gaulle et ne pouvait donc sérieusement prétendre à une direction FFI régionale...
M'appuyant sur le souvenir des témoignages de personnages éminents de la résistance dans le Lot, je lui ai fait part de mon point de vue différent et nous avons eu des échanges privés sur le sujet... voir plus loin...
Au sujet de "R4"
J.A. Carovis supervisait les 9 sections du Maquis "Roger", tout en étant principalement à la tête de celle de Toulouse-ville
J'ignorais qu'il fût le directeur de la revue "R4"... j'ignorais aussi l'existence ce cette dernière.
Merci donc pour vos précisions...
Je connais quelques extraits de "L'esprit de la Résistance" dont l'un d'eux sur l'avion sans pilote m'a fait sourire (HS, ici)
J'ai très apprécié son intervention en video, face aux élèves de Polytechnique, sur le thème "Les valeurs de la Résistance"... en 2004, je crois...
J'en viens maintenant à l'entrée en scène de Malraux, alias colonel Berger au début du printemps 1944... s'agissant d'une question de supprématie de commandement, après réflexion, je ne juge plus ce qui suit comme étant entièrement hors-sujet.
Il faut avoir à l'esprit les problèmes complexes liés à la réunification de la résistance dans le Sud-Limousin... et partout ailleurs... nul n'ignore qu'avant la période qui précéda le 6 juin 1944, les relations entre AS et FTP étaient très tendues... les divergeances qui résultaient de ces tension prirent parfois la forme de véritables combats de chefs.
Je résume pour l'essentiel...
Donc, Malraux avait pour objectif et ambition de superviser l'ensemble des mouvements de résistance de la région sous la bannière FFI.
Première question: l'entrée en scène de Malraux était-elle dûe à sa seule initiative personnelle, ou avec l'appui d'un "chaperonnage"... ??
Penser à celui de De Gaulle, ne m'effraie pas, d'autant que celui-ci n'avait pas les yeux de Chimène pour les groupes communistes et pouvait caresser le rêve de voir tout ce beau monde rassemblé sous une bannière controlée... n'était-ce pas la mission qu'il avait confiée à Jean Moulin ?
En plus, Malraux avait le soutien du colonel Collignon, alias Veny avec lequel il s'était entretenu à la mi-juin.
Le 22 juillet 1944, le groupe de l'AS Veny de St-Céré (Lot), sous l'autorité de Raymond Picard, alias commandant Raymond, avait organisé dans cette localité, une rencontre entre Malraux et Ravanel en présence de Veny et du colonel Georges chef des FTP.
Ravanel ne vint pas au rendez-vous (il aurait, à postériori, expliqué son absence, disant avoir été informé du report de l'entrevue)... Malraux fut arrêté par un barrage aux portes de Gramat (Lot) et transféré à la prison St-Michel à Toulouse.
Sincèrement, je ne crois pas à l'implication personnelle de Ravanel dans un complot contre Malraux.
Cinq jours plus tard, Veny rencontra Ravanel et, accord de l'entourage aidant, l'entente fût scellée pour l'option Ravanel chef régional FFI.
L'évènement de Gramat pourrait conduire à une explication de l'attitude glaciale de De Gaulle à Toulouse...
Le colonel Georges fût prié de rectifier sa position et Ravanel fût vertement tancé sur la manière de tenir ses troupes... du rififi dans le collimateur ?
Voilà, je pense n'avoir rien oublié...
Je reste à votre écoute, comme à celle d'autres intervenants et à votre disposition pour une éventuelle continuité de cet entretien qui m'apparaît positif, d'autant que sans le risque de déborder hors-sujet, l'Histoire qui s'y rapporte n'est dénuée ni de passion ni de piment...
Très cordialement,
Roger