Judex a écrit:... De plus l'avion du SOE qui s'est écrasé le 5 mars 1944 au dessus de Rouchaube (Orcival) devait chercher le terrain dont tu parles...
Je n'avais jamais fait ce rapprochement. Et pourtant il se trouve que j'ai vu l'épave de cet appareil et que j'ai fouillé ses débris en mars 1944.
Durant les vacances de Paques, nous étions une quinzaine de gamins, membres d'une troupe scoute, et nous passions une semaine dans une grange du village de Vernines.
Sans que je puisse dire si c'était le sur-lendemain du crash ou plusieurs jours plus tard, nous sommes tous allés "voir l'avion" dont chacun parlait.
En réalité l'appareil ne s'est pas du tout écrasé là où se trouve actuellement la stèle commémorative, mais 700 métres au sud-est.
Je peux affirmer que l'impact a eu lieu très précisément au bord même de la D 983, quelques métres à l'est du point d'altitude 1232 m de la carte IGN 261. L'appareil volait nord-sud au moment du crash. Ses débris étaient éparpillés sur une centaine de métres immédiatement au nord de la route.
Au moment de notre passage, la presque totalité de l'épave avait été emportée par l'armée allemande.
Je me souviens avec une extrème précision d'avoir trouvé au sol, dans les fragments de la carlingue, entre autres :
- une étrange seringue, qui se présentait comme un petit tube de pommade dermique, mais sur l'orifice dequel était sertie une aiguille à injection hypodermique. Ce tube, long d'environ 2 cm, portait la mention "morphin",
- des tracts rédigés en français, dont j'ai oublié la teneur.
Mais il n'y avait aucun débris de container. Aucune trace de parachutes. Et bien entendu aucune arme. De sorte qu'à l'époque je n'ai pas pensé que cet appareil avait pu être à la recherche d'un terrain de parachutage quand il a percuté la montagne. Et encore moins que ce terrain était peut-être celui proche de Fontsalive.
La rumeur publique locale - qui était de style omerta - laissait filtrer qu'un ou deux aviateurs blessés étaient allés dans la nuit chercher secours en aval, dans un des hameaux proches (Servières ou Douharesse), et que leurs habitants avaient aussitôt courageusement prévenu la gendarmerie...
Cinquante ans plus tard, alors que je n'étais jamais revenu sur ces lieux, j'ai été surpris de constater qu'il n'y avait aucun monument à l'emplacement du crash, pourtant au bord d'une route très touristique.
C'est en questionnant longuement le personnel de l'auberge du lac de Servières que j'ai fini par apprendre qu'il y avait bien, dans les environs, un monument évoquant "la chute d'un avion pendant la dernière guerre", mais qu'il était situé sur la D 27, en dessous du puy Mandon.
Serais-tu tenté par la recherche de l'explication de cette énigme : pourquoi cette stèle a-t-elle été élevée loin du lieu où s'est, selon moi, réellement produit l'évènement qu'elle commémore ?
Cordialement