Post Numéro: 823 de orpo57 09 Juin 2019, 15:42
Je suis peiné de lire de telles incongruités (je veux rester poli) de la part d'un historien de la qualité et de la renommée de François Delpla.
Les faits restent les faits et et il n'est pas possible de laisser prospérer ces suppositions "abraquadanbresques" qui sont une NEGATION de l'histoire.
Quand Himmler est venu à France inspecter ses deux divisions SS à l'instruction ( la 17e SS et la 2e SS ) le débarquement n'avait pas eu lieu.
La Division Das Reich était à l'instruction et était employée dans des actions de lutte contre les maquis du sud ouest. Les actions avaient un double objectifs nettoyer le secteur des maquis qui étaient très actifs et terroriser la population pour les inciter à ne pas porter assistance aux maquis. Lammerding qui avait été chef d'état-majo(r du Cdt des Unités anti-partisans en Russie (von Dem Bach Zelewski) avait une expertise de ce type d'opérations de nettoyage et de représailles en Union Soviétique.
les premieres actions ont commencé en avril 1944 et avec elles les représailles : Frayssinet-le-Gélat (Lot) 15 personnes dont plusieurs femmes pendues. Lacapelle-Biron (Lot-et-Garonne) 47 hommes déportés . Le 14 mai la Das Reich a indiqué qu'elle avait fait 1266 prisonniers dans une grande action près de Figeac (Lot).
Quand la Das Reich a reçu l'ordre de rejoindre la Normandie, elle savait qu'elle allait traverser la R5 (Limousin, Périgord et Quercy) que les allemands surnommaient la "petite Russie". L'ordre de marche de la division prévoyait deux routes :
- par Villefranche, Figeac, Tulle : groupe du Génie, régiment de blindés, éléments d'artillerie
- par Caussade, Cahors, Brive et Limoges 3 groupements distincts
* 1er groupe : bataillon de reconnaissance, regiment Der Führer (2 bataillons), éléments des transmissions
* 2e groupe : régiment d'artillerie, état major et le reste du bataillon du Génie
* 3e groupe : 1er bataillon du régiment Deutschland, unités de chars d'assaut, DCA, ravitaillement et service de santé.
Le parcours de la Das Reich est parsemé d'exactions .
L'enlèvement et l'évasion du SS-Obersturmführer Karl Gerlach officier de char de la Das Reich, celui du SS-Sturmbannführer Helmut Kämpfe dans le secteur de Limoges sont en arrière plan de l'action qui s'est joué à Saint Junien : Le SS-Sturmbannführer Adolf Diekmann Cdt du 1er bataillon du régiment Der Führer rencontre le 9 juin des responsables de la milice pour déterminer un lieu pour une action de représailles qui ne soit pas sur un grand axe routier.
Le rapport quotidien de Diekmann envoyé au Rgt DF le 11 juin est laconique. .... "Nettoyage dans le secteur U . Le 10/6 à 13:30 le I/DF a cerné Oradour. Après la fouille le village a été incendié. Des munitions se trouvaient dans presque chaque maison" (Stadler le cdt du rgt n'a pas été inquiété, il a indiqué qu'il avait demandé officiellemetn à ce que Diekmann comparaisse devant une cour martiale. Diekmann est mort le 29 juin 1944 en Normandie).
Ce matin sur FR3 Lorraine, dans l'émission "Dimanche politique" j'ai témoigné aux côtés du maire de Charly et de la responsable mosellane des familles de victimes d'Oradour . IL a été question de faits, de témoignages et pas de fadaises. Pourquoi des lorrains à Oradour ? Pourquoi le choix d'Oradour ? La tragédie de l'Alsace Lorraine, territoires de "l'entre deux" : ballotés entre deux pays, deux nationalités, deux cultures et où les bourreaux cotoient les victimes.
Il faut rappeler que 11 alsaciens (dont 9 de Schiltigheim) ont été massacrés à Oradour.
il a fallu attendre 1950 pour que le village de Charly (39 morts) ait le droit de s'appeler Charly Oradour
il a fallu attendre les années 2000 pour que la ville de Schiltigheim puisse inscrire le nom de ses 9 martyrs sur le Monument aux morTs.
Quand on ne connait pas les faits. Il faut mieux se taire que de se vautrer complaisamment dans ces hypothèses qui relèvent du sensationnalisme. Certainement pas de l'Histoire.
Georges
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