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La résistance au Japon

Nouveau messagePosté: 02 Juin 2008, 17:15
de mansteinpearl
Autre endroit, autres mœurs ..

Etant peu commun de ce théâtre d'opérations, je me posai la question de savoir si il y a avait eu une quelconque résistance au pays du soleil levant ...

A l'instar des FFI ou des roses blanches, est ce qu'il y a eu une contestation du pouvoir en place .. ?

Je sais que la culture japonaise et la vue d'ensemble de la guerre vu du coté nippon est totalement différente de la notre, mais il est vrai que cette question est rarement abordée, et encore moins traitée ...

Merci à vous ..

Re: La résistance au Japon

Nouveau messagePosté: 02 Juin 2008, 20:43
de romualdtaillon
mansteinpearl a écrit:Autre endroit, autres mœurs ..

Etant peu commun de ce théâtre d'opérations, je me posai la question de savoir si il y a avait eu une quelconque résistance au pays du soleil levant ...

A l'instar des FFI ou des roses blanches, est ce qu'il y a eu une contestation du pouvoir en place .. ?

Je sais que la culture japonaise et la vue d'ensemble de la guerre vu du coté nippon est totalement différente de la notre, mais il est vrai que cette question est rarement abordée, et encore moins traitée ...

Merci à vous ..


Il y eut une résistance active, surtout au début de l'ère Shōwa. Cette résistance s'est essentiellement présentée comme celle du constitutionnalisme contre le totalitarisme à laquelle on peut ajouter en marge l'action des mouvements communistes et socialistes.

Ainsi, des partis politiques comme le Rikken Minseitō (Parti Constitutionnel démocratique), mené par Osachi Hamaguchi (PM) et Reijiro Wakatsuki (PM) ou le Rikken Seiyūkai (Part des amis du gouvernement constitutionnel), mené par Tsuyochi Inukai (PM) ont tenté tour à tour d'adopter des politiques qui s'affranchissaient du plan des militaires de la Tōseiha comme le Traité naval de 1930 avec la G-B, de limiter le budget de l'armée et de la marine ou de freiner l'invasion de la Mandchourie. Résultat : deux de ces PM ont été assassinés, l'autre a du démissioner.

L'opposition au totalitarisme s'est poursuivie de façon plus ou moins ouverte jusqu'en 1936, avec notammment des actions isolées comme celle du constitutionnaliste Tatsukishi Minobe qui déclara que le pouvoir de l'empereur n'était pas d'ordre divin mais d'ordre constitutionnel et fut contraint à démissionner, mais peu à peu, avec notamment la conversion du Rikken Minseitō à l'expansionnisme, la Diète fut entière acquise aux militaires.

Avec l'arrivée de Fumimaro Konoe qui créa en 1937 le Mouvement national de mobilisation spirituelle et promulgua en 1938 la Loi de mobilisation nationale qui nationalisait les industries et les médias, plaçait sous tutelle les syndicats et permettait la mobilisation immédiate de tous les citoyens en accordant un budget illimité à l'effort de guerre en Chine, il devint impossible de critiquer le gouvernement car la Tokkō avait des pouvoirs absolus.

Le dernier sursaut se produisit en mars 1940 quand Takao Saitō , député du Minseitō dénonça en chambre la "guerre sainte" contre la Chine et fut expulsé. En réaction, Konoe créa la Ligue des députés adhérant à la Guerre sainte et l'Association d'aide à l'Autorité impériale puis abolit tous les partis politiques.

Jusqu'en 1945, la résistance devint clandestine. Elle éclata au grand jour après la défaite en réclamant l'abolition du régime impérial mais fut vite mâtée par MacArthur qui craignait les communistes et permit donc aux membres du régime shōwa comme Nobusuke Kishi de retrouver leur position dès la fin du procès de Tokyo.