Post Numéro: 29 de LENEVETTE Roger 31 Aoû 2009, 17:30
A propos du capitaine Deplante, il semble que vous en savez plus que moi. En effet j'en étais resté au lieutenant D... du livre de Roger Le Hyaric, mais sur le lieutenant Deplante, j'en avais mis plus que cela sur le CD que j'ai réalisé et dont je vous joins quelques lignes supplémentaires ci dessous.
Mais lorsque vous me dites : J'écris alors dans mon livre "Le lieutenant Deplante .... veut dire que vous avez écrit un livre sur ces évènements et comme vous vous en doutez je suis intéressé pour l'acheter. Alors quel livre ?
Roger
A propos de Marienne et Deplante sur mon CD :
Marienne. Un héros parmi les héros :
Né à Souk-Ahras (Département de Constantine) le 9 décembre 1908, a suivi les cours préparatoire d'E.O.A. dont il est sorti premier de sa division. Mobilisé à la déclaration de guerre 1939-1945 au 279ème R.I., il fait partie des Corps Francs dans le secteur de Wissembourg-Lauterbourg. Nommé Aspirant, il est blessé devant Baccarat et fait prisonnier.
Il s'évade une première fois à Belfort, est repris trois semaines plus tard et s'évade de nouveau définitivement le 7 novembre 1940 pendant qu'on le transfère en Allemagne.
Il tente de rejoindre la France Libre mais est arrêté sur le frontière Algéro-Marocaine, jeté en prison puis expulsé sur Oran, d'où il sortira pour refaire une nouvelle tentative. Il sera arrêté une seconde fois et transféré de nouveau au Maroc Français, pour y être mis au secret avec une note de Vichy priant le Commissaire du Gouvernement de demander la peine de mort pour lui.
Après le débarquement en Afrique du Nord, n'ayant pas été jugé, il n'est pas libéré. Un certain nombre de généraux aimeraient bien le voir condamner et son procès est fixé au 26 novembre 1942.
Il est finalement libéré le 23 novembre à 23 heures, vraisemblablement sur intervention du général Béthouard. Il rejoindra les Forces Françaises Libres le 20 février 1943 où il servira dans les parachutistes du Commandant Bourgoin
Le 5 juin 1944, peu avant minuit, sur une piste d'envol, le commandant en chef de toutes les troupes aéroportées en Grande Bretagne lui tape amicalement sur l'épaule : " Heureux de souhaiter bonne chance au premier officier de l'Armée de Libération à mettre le pied sur le sol de France " lui dit-il.
Le détachement précurseur des Côtes du Nord est parachuté sans incident dans la nuit du 5 au 6 juin, entre en contact le lendemain avec la Résistance FTP et établit la base "Samwest".
Dans le Morbihan, les événements ne se déroulent pas aussi favorablement. Le groupe du lieutenant Marienne touche terre le 6 juin à 0 h 45 à 2 km de l'endroit prévu et à 800 m du poste d'observation Allemand installé au Moulin de Plumelec.
Au bout d'une demi-heure, ils sont cernés par 150 ennemis et n'ont pas le temps de récupérer tous "leurs bagages". Un feu d'armes automatiques oblige Marienne et ses hommes à quitter le terrain. Le caporal Bouétard est tué. Marienne n'a plus que deux hommes avec lui.
Au même moment, Deplante et ses compagnons sont parachutés à Lilleran prés de Guéhénno avec 12 km d'erreur. Marienne et Deplante se retrouveront le 7 juin vers 9 h du matin, dans un bois choisi préalablement comme point de ralliement et décideront de se rendre à la ferme de la Nouette guidé par le lieutenant FFI Morizur.
Ils y retrouveront le capitaine André et le sergent Baufast arrivés la veille. Dés ce moment, La Nouette" devient le point de ralliement des parachutistes du Morbihan et également de ceux des Côtes du Nord après la dispersion de la base de Samwest le 12 juin.
Après la bataille de Saint-Marcel, lorsque les armes se sont tues, les Anglais sont inquiets de ne plus recevoir de messages radios et s'interrogent sur le sort des combattants.
Le 22 juin, à 2 h 20 du matin, le major anglais Elwes et quelques hommes atterrissent dans les jardins du bourg de Sérent avec mission de prendre contact avec le commandant Bourgoin et de lui transmettre des instructions.
Après avoir erré plusieurs jours dans la campagne, le contact est établi le 26 avec Bourgoin grâce à un paysan.
Le 30 juin, Elwes et Mills se font conduire prés de Marienne à côté de Guéhenno, qu'ils quittent dans la nuit du 8 au 9 juillet pour se faire guider par un jeune homme au PC de Deplante où ils restent trois jours avant de remonter vers le Nord pour franchir la Manche par la dernière opération maritime du réseau "Shelburn".
Ils débarqueront en Angleterre le 24 juillet, ayant passé 32 jours dans les maquis Bretons.
Parti le 28 juin de la Foliette sur ordre de Bourgoin, le capitaine SAS Leblond est rentré auparavant à Londres et a remis au général Mac Léod, son rapport sur la journée de Saint-Marcel et sur la situation des parachutistes dix jours plus tard.
Il y indique que le Commandant Bourgoin est reconnu comme chef des trois départements bretons (Morbihan, Côtes du Nord, Finistère), que 200 parachutistes sont prêts à l'action, que dix mille hommes sont armés mais entraînés de façon très variable : Ainsi réaffirme-t-il implicitement qu'il appartient aux parachutistes de les entraîner et de les encadrer.
Pendant les deux premières semaines qui suivent la dispersion de Saint-Marcel, Marienne entreprend de regrouper tous ceux qui sont restés dans la moitié orientale du Morbihan. Il reçoit officiellement d'Elwes, le commandement de cette Zone.
Le commandant Bourgoin a donné l'ordre de se camoufler, de ne pas attaquer l'ennemi, et de s'organiser en vue de l'insurrection à déclencher quand approcheront les armées alliées.
Marienne ne vise pas à reconstituer une base, mais l'impitoyable cruauté des Allemands et des Russes blancs qui massacrent les éléments incapables de leur résister, commande de former des groupes très mobiles assez nombreux pour tenir tête à une section.
Marienne est d'abord resté dans les bois de Callac avec environ 80 hommes. Dans la nuit du 19 au 20 juin, il les divise en petits groupes qu'il répartit dans la commune de Plumelec, et il choisit pour PC la ferme du Pelheu. Celle ci finissant par être surveillée, il gagne par étapes la ferme de Quénelec entre Guéhenno et Saint-Jean-Brévelay, puis ne s'y sentant plus en sécurité, il disperse sa troupe au N.O. et au N.N.E. de Guéhenno et se rend lui même à Lilleran, chez une sœur d'Emile Guimard. Il se cache dans un champ à environ 1 km de la maison où le boucher Mahieu du bourg vient le ravitailler.
Il demande qu'on lui apporte pour lui et ses hommes, des armes et des munitions emportées de La Nouette et laissées à Callac.. Le 3 juillet, Anna Pondard le prévient qu'un camion arrivera le lendemain au point du jour. Les maquis des environs doivent surveiller son parcours. Le camion ne peut partir que le 5 et est conduit par le docteur Mahéo avec un résistant assis à ses côtés et deux parachutistes armés de F.M. prêts à faire feu à l'arrière…
Il fait à peine clair, lorsqu'à l'entrée de Guéhenno, ils aperçoivent un soldat dans un carrefour qu'ils prennent pour un des leurs. Il leur tire dessus. Personne n'est touché; les FM entrent en action. Une douzaine d'Allemands courent en criant, tandis que Mahéo fonce de plus en plus vite par des chemins impossibles, et va cacher le camion dans la campagne. On décharge aussitôt les armes et les munitions, puis Marienne (maintenant capitaine) emmène ses hommes à quelques distance car les Allemands vont sûrement fouiller le coin.
Le 7 , il retourne au Quénelec, et le lundi 10 juillet, il annonce que tout le groupe partira dans la nuit pour Kérihuel, tant pour leur sécurité personnelle que pour éviter d'atroces représailles au fermier qui les héberge prés de Cadoudal en Plumelec.. Morizur les conduit à ce refuge idéal où pas un seul Allemand ne s'est aventuré depuis le début de l'occupation.
Dans la soirée du 11 juillet, Jacques Mendès-Caldas, caché depuis la veille dans de hautes fougères prés de Callac, les rejoint.
Le soir du 23 juin, le stick du lieutenant Skinner entre en contact avec des patriotes de la compagnie Ferré du 1er bataillon FFI et font sauter le câble souterrain Vannes-Redon qui deux jours plus tard sera réparé. La nuit suivante ils font exploser une mine anti-char au passage d'un train. Celui-ci déraille, mais vingt-quatre heures plus tard, la voie est remise en état. Dans la nuit du 28 au 29 juin, ils font sauter le pylône de la ligne à haute tension de Poignant en Saint-Avé puis le lendemain les parachutistes Pams et Croënne font sauter le pylône du château de Meudon en Saint-Nolff. Alors qu'Harbinson et Guillevic coupe la ligne souterraine à grande distance dans un champ de pommes de terre à Theix.
Ces exploits provoquent évidemment l'apparition de nombreuses patrouilles Allemandes et la prudence conseille de s'éloigner. Le jour, ils instruisent les jeunes FFI quand des jeunes filles réussissent à les remettre en contact avec Marienne qui leur fixe un rendez vous prés de Guéhenno. Ils décident de frapper un grand coup avant de quitter le secteur.
Avec deux groupes de combat de la compagnie Ferré, ils attaquent au passage à niveau de la Vraie-Croix un train militaire de quarante wagons tractés par deux locomotives. La voie saute, le train déraille, les deux locomotives sont éventrées au bazooka, cinq wagons sont détruits et six Allemands tués.