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"Mousse"2 à Kervernen

Répondant à l'appel du Général de Gaulle, des milliers de combattants français se lèvent en Europe et en Afrique. Retrouvez ici la 1ère DFL, la 2ème DB, les FAFL, FNFL... Mais aussi celles et ceux qui ont résisté à l'occupant en entrant dans la clandestinité pour rejoindre le maquis ou les groupes de résistants.
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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 21  Nouveau message de PORTIER David  Nouveau message 29 Aoû 2009, 19:53

Bonsoir,

Je me permets de réagir au poste de monsieur Roger Lenevette.
Je pense que le texte vient d'extrait du livre de monsieur Le Hyaric mais je trouve les propose tenus concernant le capitaine Déplante (nommé à ce grade fin juin 44 en même temps que Marienne, Deschamps et Botella) particulièrement sévères.
Effectivement, de l'avis de tous, le capitaine Déplante fut l'officier SAS le plus efficace au cours des opérations en Bretagne.
Par son action, il a pu rassembler des éléments SAS rescapés de Samwest et tous ces hommes ont ensuite été répartis dans les différentes compagnies des bataillons aussi bien FFI que FTP. Ainsi, le 1er FTP disposait notamment du mousse Guy Prigent, Payen, Schermesser, Mouflin..., le sergent-chef Dranber et son équipe radio assuraient les parachutages pour ce bataillon et le 4e de Rucard dans le secteur de Locminé.
Au total, la base Grog reçoit plus de 2000 containers et 5900 maquisards sont armés au sein des 9 bataillons.
Le capitaine Déplante n'était donc absolument pas planqué mais se déplaçait régulièrement avec son équipe radio autour de Guern afin de répondre aux demandes. Son rôle n'était pas d'être partout à la fois.

David


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 22  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 30 Aoû 2009, 11:06

Bonjour Mr Plantier

Peut être pour comprendre ce texte et cette époque vous serait-il utile de lire les livres de Mr Roger Le Hyaric .
Page 369 du livre "Les Maquisards " vous trouverez : " Un télégramme réceptionné dans la nuit disant : « Planquez les armes. Cessez guérillas » "
" Des responsables s’insurgeaient, d’autres s’inquiétaient. Devaient-ils obéir puisque l’ordre venait de Londres ?
"D’abord surpris par l’annonce du télégramme, l’attitude du major anglais Smith restait particulièrement dubitative.
" Pour sa part "Pierre" filait vers le Morbihan qu’il devait contacter avant de se rendre en Finistère. Grâce aux liaisons établies par les filles, il avait pu rencontrer quelques responsables de groupe qui confortés dans leur attitude, n’étaient que plus décidés à ne pas ranger leurs armes et à se battre.
Page 375 de ce livre, Roger Le Hyaric livre une de ses réflexions :
" La deuxième réflexion inspirée parla bataille de Kervernen est des plus amères, car elle est la confirmation du fait que les E.M. Alliés ont modifié leur attitude par rapport aux maquis du Front National et n’envisagent plus du tout de les soutenir.. Ils n’envisagent plus l’alliance des forces traditionnelles qu’ils représentent avec ces forces qui ne sont que patriotiques et dont ils craignent qu’elles deviennent révolutionnaires."
Et page 376 de ce livre :
"Sans plus attendre, une agente de liaison conduisait le "commandant Pierre" sur la commune de Guern joindre le lieutenant de paras D… planqué en rase campagne à plusieurs kilomètres du bourg, bien protégé par des maquis très nombreux sur cette région. Le patriote eut une surprise, le para partageait sa planque avec un capitaine anglais, Fay , dont il apprenait seulemernt la présence. En réponse à sa demande d’intervention de l’aviation pour Kervernen, l’officier français se réfugiait derrière l’autorité de l’Anglais dont le refus était catégorique. Le maquisard insistait .. "

Je n'avais donc rien changé de ce livre, et je rappelle que Roger Le Hyaric qui a écrit ces lignes était le "commandant Pierre" décoré de la Légion d’honneur à Aix-en-Provence le 14 juillet 1946 avec "Max "
Que devenu rapidement chef de groupe, puis commandant de la 1ère Compagnie "Lanquetil", il avait participé à la création des premiers bataillons F.T.P., et était devenu ensuite l’interrégional des F.T.P. pour l’ensemble de la Bretagne ainsi que l’adjoint au commandant FFI de la région
J’ajouterai Mr PORTIER que je ne vous ai pas attendu pour dire et écrire tout le bien que je pensais des paras de la S.A.S., mais je vous rappelle qu’à Kervernen, les F.T.P. ont du se débrouiller seuls, qu’ils y ont laissé 69 des leurs, que ces 69 patriotes, même s’ils étaient F.T.P., étaient des Français qui se battaient pour la libération de leur pays et également pour la Liberté qui est nôtre aujourd’hui.
Je rappellerai également que pendant l'occupation, des tonnes d'armes ont été parachutées à des groupes dirigés par des galonnés de l'armée qui attendaient des ordres de Londres pour s'en servir, lesquelles n'ont bien souvent pas été utilisées ou ont été récupérées par l'ennemi, alors que les F.T.P. devaient se battre avec des moyens de fortune, et qu'ils n'ont reçu des parachutages que bien plus tard.
En la circonstance, Mr Le Hyaric ne fait que rappeler des faits, qui, même s’ils gênent pour certaines personnes, appartiennent à l’histoire.

Je redonne donc la parole à Mr Le Hyaric dans la préface de son 3ème livre "Les F.T.P. de Bretagne" :
" Non pas comme historien, mais comme témoin certifié notoire par les autorités civiles et même militaires, j’ai tenté d’apporter ma modeste contribution à la vérité historique en publiant deux livres considérés comme incontournables par « Ouest France » et qui sont « Les Patriotes de Bretagne » et « Maquisards » pour lesquels je n’ai reçu et reçois encore que des témoignages d’approbation, et à ce jour aucune critique par lettre ou dans la presse
" Ce sectarisme anti-F.T.P. – qui finalement atteint sans exception toute la Résistance – fait partie dans une certaine mesure de ce « Syndrôme de Vichy » dont une partie de la droite française, toujours plus ou moins discrètement pétainiste, est atteinte ….
" Cette preuve de l’incompréhension est donnée par les archives départementales du Morbihan ….
" Nous conseillons donc aux hommes soucieux de vérité historique de remonter au scandale de la 1ère commémoration de St Marcel en 1945. Déjà les falsificateurs et profiteurs s’étaient manifestés avec une telle impudence, certains en arrivant même aux mains, que le ministre de la guerre, Diethelm, indigné, était parti en refusant de prononcer son discours. "

Je considère que ces trois livres de Mr Le Hyaric sont à lire avant de vouloir les commenter.
En toute amitié

Roger


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 23  Nouveau message de Daniel Laurent  Nouveau message 30 Aoû 2009, 11:26

Bonjour,
LENEVETTE Roger a écrit:Bonjour Mr Plantier

Roger reponds ici a David Portier, petite precipitation dans la redaction, comprehensible de la part d'un FTPF qui degaine vite.
:D


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 24  Nouveau message de PORTIER David  Nouveau message 30 Aoû 2009, 15:06

Monsieur,

Je ne vois pas grand chose à répondre à ce témoignage de Roger le Hyaric excepté que, comme indiqué plus haut, aussi bien les bataillons FFI que FTP ont été armés et encadrés par les SAS détachés de la base Grog par le capitaine Déplante. Il n'y avait donc pas de différence de traitement. Le capitaine Déplante était tout à fait dans son rôle de demander l'avis du capitaine Fay, officier de liaison de la brigade SAS, plus à même d'obtenir une intervention alliée si cela était possible.
D'autre part, les maquisards FTP du 1er bataillon n'était pas seul puisque comme indiqué plus haut, des éléments SAS y étaient intégrés en tant qu'instructeurs. De nombreux parachutages ont eu lieu au profit des 1er, 2e, 3e et 4e FTP durant le mois de juillet
Enfin, il est tout à fait possible que l'EM Alliée ait eu des craintes vis à vis des FTP mais cela n'était aucunement du ressort du capitaine Déplante qui donc à mon avis, ne peut être accusé de "planqué".

David


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 25  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 30 Aoû 2009, 16:57

Je pense qu'il faut essayer de comprendre le commandant des F.T.P. lorsqu'il vient demander du secours pour ses hommes qui sont en train de se faire tuer et qu'on fait semblant de l'ignorer parce que ce sont les ordres.
Sans vouloir charger le lieutenant D... qui s'en tenait aux ordres et qui s'abritait derrière un officier allié supérieur en grade, pour avoir bien connu cette époque et l'antagonisme F.T.P. je ne suis pas surpris.
Mais s'il s'était agi de soldats alliés ou de Français F.F.I. non F.T.P. ?

Roger


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 26  Nouveau message de PORTIER David  Nouveau message 30 Aoû 2009, 19:45

Bonsoir Roger,

sur ce point, je suis tout à fait d'accord avec vous. je comprends la position du commandant Pierre et la vôtre.
Je réagis uniquement concernant les critiques formulées à l'égard du capitaine Déplante. A la suite de la dispersion de Samwest, Déplante qui a été parachuté dans la nuit du 5 juin pour constituer la base Dingson, a quitté Saint-Marcel le 13 juin pour former la base Grog. Il est donc parti vers Saint-Caradec et a débuté les parachutages pour le 5e FFI et le 1er FTP.
J'écris alors dans mon livre: " Le lieutenant Déplante se trouve alors confronté à un problème auquel les SAS n’ont pas été préparés. Avant le départ de Grande-Bretagne, les ordres donnés par le commandement britannique étaient clairs : Les parachutistes SAS devaient accomplir une mission purement stratégique pour soutenir le débarquement allié. Ils ne devaient compter que sur leurs moyens organiques propres. Le soutien logistique serait assuré par air et ils devaient s’abstenir de prendre contact avec la résistance qui n’existait qu’à l’état sporadique. Les officiers de liaison britanniques seraient parachutés pour veiller à la bonne conduite de la mission. Ce n’est que fin mai que les unités SAS reçurent des informations sommaires sur la résistance intérieure française et le 2 juin, il est finalement envisagé de réaliser des actions communes avec les groupes locaux. Rapidement, à Duault et à Saint-Marcel, les parachutistes ne peuvent endiguer l’enthousiasme des maquisards bretons. Sur le terrain, les officiers de liaison britanniques se montrent plus compréhensifs et soutiennent les demandes d’approvisionnement. De mauvaise grâce, le commandement britannique accepte alors que les SAS soient détournés de leur mission principale. "

En fait, le 18 juin, Déplante est rejoint par le squadron leader Smith, parachuté sur Samwest. Après quelques jours, l'officier britannique prend à son compte la mission Wash et opère vers les Côtes-du-Nord. Pendant la période au cours de laquelles, Déplante et Smith étaient ensemble vers Saint-Caradec, les rapports entre eux étaient bons et l'officier de liaison s'est montré compréhensif et coopératif envers toutes les tendances.
Par la suite, de passage à Grog, le capitaine Fay, commandant le HQ liaison, n'avait peut-être pas les mêmes vues ou les ordres avaient changé.
Il est vrai en tout cas que après l'exfiltration de Fay courant juillet et lors de l'attaque du maquis de Coët-Mallouen le 27 juillet, une demande d'intervention de l'aviation a été faite auprès du capitaine de Mauduit et a obtenu satisfaction.

David


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 27  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 30 Aoû 2009, 23:57

Bonsoir David

A propos de mes écrits sur Kervernen, je me suis efforcé de rester fidèle aux écrits de Le Hyaric ex. "commandant Pierre". Tout en respectant ses écrits, je savais fort bien que cette situation avait certainement été un dilemme également pour le lieutenant D…de ne pouvoir apporter les secours qu'on lui demandait pour d'autres Français. En tant qu'officier il n'avait d'autre choix que respecter les ordres, même s'il ne les comprenait pas.
Il n'était donc pas question pour moi de dire du mal d'un S.A.S. pour lesquels j'avais la plus grande estime, et dont j'ai déjà eu maintes fois l'occasion de citer les mérites sur ce forum et sur d'autres.
Ci-dessous quelques lignes d'un DVD de 396 pages avec quelques centaines de photos que j'avais réalisé sur la Résistance en Bretagne, il y a un certain nombre d'années pour mes enfants, et que Daniel qui en a une copie, m'a fait sortir de mes tiroirs. J'y avais consacré une bonne quarantaine de pages au Morbihan et à peu près autant pour les Côtes du Nord et où Duault et Saint Marcel occupent une bonne place.
Amicalement.
Roger

Les parachutistes se disperseront d'abord vers Saint-Aubin, Plumelec, Guéhenno, ou partiront sans délai pour encadrer des maquis plus éloignés. Ils seront obligés de se cacher dans des endroits qu'ils ne connaissent pas et Bourgoin craint de ne pouvoir garder la liaison avec les éléments épars de son bataillon
L'après midi, quand presque tous sont partis, il quitte à son tour Callac avec "Morice", Guimard et Brunet Dramart. Habillés en civil, ils vont au Moulin de Brévan. De là, ils iront coucher à la petite ferme de la Foliette, où ils resteront jusqu'au 25.

Expéditions Punitives :
Il est vrai que la fureur des occupants
s'acharne sur Plumelec où, Wehrmacht, Gestapo, unités cosaques
et Milice Française, s'associent dans des expéditions punitives ou
de recherches incessantes. Ce n'est certes pas sans raison, car des
paras et des maquisards y ont trouvé des bases pour les opérations
de sabotage et de harcèlement, par petits groupes, presque chaque
nuit.
Il est vrai aussi que leurs services de renseignements et des
confidences souvent obtenues sous la menace et la torture, les ont
convaincu que dans le secteur, le commandant Bourgoin et l'état
major FFI se cachent, que Marienne et Deplante y sont également.
L'entrée en jeu du groupe de la milice française, spécialisée
dans la lutte anti-maquis, commandé par Zeller, en collaboration
avec le groupe " Pierre Lyon " de Pontivy, et la gestapo, va entraî-
ner le 12 juillet au matin, la capture et l'assassinat, au hameau de
Kérihuel, de Marienne et de quatorze paras et FFI, ainsi que les trois fermiers.
Les fermes sont incendiées, le cheptel volé, et les miliciens posent complaisamment au prés de leurs victimes, pour fixer sur la pellicule leur exploit.


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 28  Nouveau message de PORTIER David  Nouveau message 31 Aoû 2009, 10:17

Bonjour Roger,

Une remarque sur ces quelques lignes.
Après la dispersion de la base Dingson dans la nuit, les SAS et maquisards qui y sont parvenus ont rejoint le château de Callac.
Les maquisards reçoivent l'ordre de se disperser ou de retourner dans leur secteur. Bourgoin remet alors le commandement des parachutistes au lieutenant Marienne et le charge doncdes opérations dans le sud du Morbihan. Par contre, Bourgoin n'attend pas que les groupes prennent la direction de tel ou tel point. Il part aussitôt avec l'EM FFI vers le moulin de Brévan et coupe tout contact !!

David


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 29  Nouveau message de LENEVETTE Roger  Nouveau message 31 Aoû 2009, 17:30

A propos du capitaine Deplante, il semble que vous en savez plus que moi. En effet j'en étais resté au lieutenant D... du livre de Roger Le Hyaric, mais sur le lieutenant Deplante, j'en avais mis plus que cela sur le CD que j'ai réalisé et dont je vous joins quelques lignes supplémentaires ci dessous.
Mais lorsque vous me dites : J'écris alors dans mon livre "Le lieutenant Deplante .... veut dire que vous avez écrit un livre sur ces évènements et comme vous vous en doutez je suis intéressé pour l'acheter. Alors quel livre ?

Roger

A propos de Marienne et Deplante sur mon CD :

Marienne. Un héros parmi les héros :
Né à Souk-Ahras (Département de Constantine) le 9 décembre 1908, a suivi les cours préparatoire d'E.O.A. dont il est sorti premier de sa division. Mobilisé à la déclaration de guerre 1939-1945 au 279ème R.I., il fait partie des Corps Francs dans le secteur de Wissembourg-Lauterbourg. Nommé Aspirant, il est blessé devant Baccarat et fait prisonnier.
Il s'évade une première fois à Belfort, est repris trois semaines plus tard et s'évade de nouveau définitivement le 7 novembre 1940 pendant qu'on le transfère en Allemagne.
Il tente de rejoindre la France Libre mais est arrêté sur le frontière Algéro-Marocaine, jeté en prison puis expulsé sur Oran, d'où il sortira pour refaire une nouvelle tentative. Il sera arrêté une seconde fois et transféré de nouveau au Maroc Français, pour y être mis au secret avec une note de Vichy priant le Commissaire du Gouvernement de demander la peine de mort pour lui.
Après le débarquement en Afrique du Nord, n'ayant pas été jugé, il n'est pas libéré. Un certain nombre de généraux aimeraient bien le voir condamner et son procès est fixé au 26 novembre 1942.
Il est finalement libéré le 23 novembre à 23 heures, vraisemblablement sur intervention du général Béthouard. Il rejoindra les Forces Françaises Libres le 20 février 1943 où il servira dans les parachutistes du Commandant Bourgoin
Le 5 juin 1944, peu avant minuit, sur une piste d'envol, le commandant en chef de toutes les troupes aéroportées en Grande Bretagne lui tape amicalement sur l'épaule : " Heureux de souhaiter bonne chance au premier officier de l'Armée de Libération à mettre le pied sur le sol de France " lui dit-il.
Le détachement précurseur des Côtes du Nord est parachuté sans incident dans la nuit du 5 au 6 juin, entre en contact le lendemain avec la Résistance FTP et établit la base "Samwest".
Dans le Morbihan, les événements ne se déroulent pas aussi favorablement. Le groupe du lieutenant Marienne touche terre le 6 juin à 0 h 45 à 2 km de l'endroit prévu et à 800 m du poste d'observation Allemand installé au Moulin de Plumelec.
Au bout d'une demi-heure, ils sont cernés par 150 ennemis et n'ont pas le temps de récupérer tous "leurs bagages". Un feu d'armes automatiques oblige Marienne et ses hommes à quitter le terrain. Le caporal Bouétard est tué. Marienne n'a plus que deux hommes avec lui.
Au même moment, Deplante et ses compagnons sont parachutés à Lilleran prés de Guéhénno avec 12 km d'erreur. Marienne et Deplante se retrouveront le 7 juin vers 9 h du matin, dans un bois choisi préalablement comme point de ralliement et décideront de se rendre à la ferme de la Nouette guidé par le lieutenant FFI Morizur.
Ils y retrouveront le capitaine André et le sergent Baufast arrivés la veille. Dés ce moment, La Nouette" devient le point de ralliement des parachutistes du Morbihan et également de ceux des Côtes du Nord après la dispersion de la base de Samwest le 12 juin.
Après la bataille de Saint-Marcel, lorsque les armes se sont tues, les Anglais sont inquiets de ne plus recevoir de messages radios et s'interrogent sur le sort des combattants.
Le 22 juin, à 2 h 20 du matin, le major anglais Elwes et quelques hommes atterrissent dans les jardins du bourg de Sérent avec mission de prendre contact avec le commandant Bourgoin et de lui transmettre des instructions.
Après avoir erré plusieurs jours dans la campagne, le contact est établi le 26 avec Bourgoin grâce à un paysan.
Le 30 juin, Elwes et Mills se font conduire prés de Marienne à côté de Guéhenno, qu'ils quittent dans la nuit du 8 au 9 juillet pour se faire guider par un jeune homme au PC de Deplante où ils restent trois jours avant de remonter vers le Nord pour franchir la Manche par la dernière opération maritime du réseau "Shelburn".
Ils débarqueront en Angleterre le 24 juillet, ayant passé 32 jours dans les maquis Bretons.
Parti le 28 juin de la Foliette sur ordre de Bourgoin, le capitaine SAS Leblond est rentré auparavant à Londres et a remis au général Mac Léod, son rapport sur la journée de Saint-Marcel et sur la situation des parachutistes dix jours plus tard.
Il y indique que le Commandant Bourgoin est reconnu comme chef des trois départements bretons (Morbihan, Côtes du Nord, Finistère), que 200 parachutistes sont prêts à l'action, que dix mille hommes sont armés mais entraînés de façon très variable : Ainsi réaffirme-t-il implicitement qu'il appartient aux parachutistes de les entraîner et de les encadrer.
Pendant les deux premières semaines qui suivent la dispersion de Saint-Marcel, Marienne entreprend de regrouper tous ceux qui sont restés dans la moitié orientale du Morbihan. Il reçoit officiellement d'Elwes, le commandement de cette Zone.
Le commandant Bourgoin a donné l'ordre de se camoufler, de ne pas attaquer l'ennemi, et de s'organiser en vue de l'insurrection à déclencher quand approcheront les armées alliées.
Marienne ne vise pas à reconstituer une base, mais l'impitoyable cruauté des Allemands et des Russes blancs qui massacrent les éléments incapables de leur résister, commande de former des groupes très mobiles assez nombreux pour tenir tête à une section.
Marienne est d'abord resté dans les bois de Callac avec environ 80 hommes. Dans la nuit du 19 au 20 juin, il les divise en petits groupes qu'il répartit dans la commune de Plumelec, et il choisit pour PC la ferme du Pelheu. Celle ci finissant par être surveillée, il gagne par étapes la ferme de Quénelec entre Guéhenno et Saint-Jean-Brévelay, puis ne s'y sentant plus en sécurité, il disperse sa troupe au N.O. et au N.N.E. de Guéhenno et se rend lui même à Lilleran, chez une sœur d'Emile Guimard. Il se cache dans un champ à environ 1 km de la maison où le boucher Mahieu du bourg vient le ravitailler.
Il demande qu'on lui apporte pour lui et ses hommes, des armes et des munitions emportées de La Nouette et laissées à Callac.. Le 3 juillet, Anna Pondard le prévient qu'un camion arrivera le lendemain au point du jour. Les maquis des environs doivent surveiller son parcours. Le camion ne peut partir que le 5 et est conduit par le docteur Mahéo avec un résistant assis à ses côtés et deux parachutistes armés de F.M. prêts à faire feu à l'arrière…
Il fait à peine clair, lorsqu'à l'entrée de Guéhenno, ils aperçoivent un soldat dans un carrefour qu'ils prennent pour un des leurs. Il leur tire dessus. Personne n'est touché; les FM entrent en action. Une douzaine d'Allemands courent en criant, tandis que Mahéo fonce de plus en plus vite par des chemins impossibles, et va cacher le camion dans la campagne. On décharge aussitôt les armes et les munitions, puis Marienne (maintenant capitaine) emmène ses hommes à quelques distance car les Allemands vont sûrement fouiller le coin.
Le 7 , il retourne au Quénelec, et le lundi 10 juillet, il annonce que tout le groupe partira dans la nuit pour Kérihuel, tant pour leur sécurité personnelle que pour éviter d'atroces représailles au fermier qui les héberge prés de Cadoudal en Plumelec.. Morizur les conduit à ce refuge idéal où pas un seul Allemand ne s'est aventuré depuis le début de l'occupation.
Dans la soirée du 11 juillet, Jacques Mendès-Caldas, caché depuis la veille dans de hautes fougères prés de Callac, les rejoint.
Le soir du 23 juin, le stick du lieutenant Skinner entre en contact avec des patriotes de la compagnie Ferré du 1er bataillon FFI et font sauter le câble souterrain Vannes-Redon qui deux jours plus tard sera réparé. La nuit suivante ils font exploser une mine anti-char au passage d'un train. Celui-ci déraille, mais vingt-quatre heures plus tard, la voie est remise en état. Dans la nuit du 28 au 29 juin, ils font sauter le pylône de la ligne à haute tension de Poignant en Saint-Avé puis le lendemain les parachutistes Pams et Croënne font sauter le pylône du château de Meudon en Saint-Nolff. Alors qu'Harbinson et Guillevic coupe la ligne souterraine à grande distance dans un champ de pommes de terre à Theix.
Ces exploits provoquent évidemment l'apparition de nombreuses patrouilles Allemandes et la prudence conseille de s'éloigner. Le jour, ils instruisent les jeunes FFI quand des jeunes filles réussissent à les remettre en contact avec Marienne qui leur fixe un rendez vous prés de Guéhenno. Ils décident de frapper un grand coup avant de quitter le secteur.
Avec deux groupes de combat de la compagnie Ferré, ils attaquent au passage à niveau de la Vraie-Croix un train militaire de quarante wagons tractés par deux locomotives. La voie saute, le train déraille, les deux locomotives sont éventrées au bazooka, cinq wagons sont détruits et six Allemands tués.


 

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Re: "Mousse"2 à Kervernen

Nouveau message Post Numéro: 30  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 31 Aoû 2009, 17:38

David a écrit les parachutistes de la france libre 1940-1945 préfacé par Edgar Thomé ce livre est en cours de réédition.


 

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