Post Numéro: 7 de Tom 28 Avr 2008, 19:28
Judex écrit :
Lorsque John Sweets a présenté son livre à Clermont Fd, je m'était assez heurté avec lui. Sa présentation de la résistance auvergnate n'est pas flatteuse et à mon sens bâclée ! [...] il oublie le cas de Pierre Laval !!! Quant on sait que l'homme était auvergnat, propriétaire d'un journal régional et qu'il vivait en plus à quelques kms de Vichy.....
Bref ce livre, pour le reste fort intéressant n'est pas forcément le meilleur quant à la résistance auvergnate...
Je ne veux pas prendre la défense de John F. Sweets, d'une part, parce qu'il n'a certainement pas besoin de moi pour ce faire et, d'autre part, parce que je n'ai pas le temps de relire son bouquin dont j'ai pris connaissance lors de sa parution en français il y a déjà douze ans et qui a été publié pour la première fois en 1986.
Je me permets simplement de citer ce passage de présentation sur la quatrième de couverture :
Avec minutie et talent, John Sweets se fait l'historien de ces gens qui essaient de concilier morale et dureté des temps. Il donne un visage à l'opinion publique, cette éternelle absente des historiens de Vichy.
Du coup, le portrait d'une ville sous l'Occupation diffère singulièrement des clichés tant résistancialistes que collaborationnistes. [...] Au terme de cette plongée dans les archives départementales, mais aussi allemandes, anglaises et américaines, se dessine l'image d'une France entre chien et loup.
Dès sa parution en Amérique, ce livre a été considéré par les meilleurs spécialistes français comme un ouvrage majeur.
Loin de moi l'idée de faire un procès d'intention à quiconque, mais il est fréquent, lorsque paraît un ouvrage portant sur une région particulière écrit par un étranger à cette région et, plus encore, par un étranger tout court, d'assister à une levée de boucliers de la part des autochtones, surtout lorsqu'il s'agit d'un sujet sensible comme celui de la Résistance. Et cette
image d'une France entre chien et loup a peut-être d'autant plus heurté les sensibilités locales que celles-ci gardent souvent une vision épique de la Résistance.
En outre, il est possible que l'étude de John Sweets ne soit pas vraiment exhaustive, donc une véritable monographie, mais était-ce son intention ? En effet, dans sa préface, il écrit :
Ce livre [...] ne rend pas compte des expériences de tous ceux qui habitaient à Clermont-Ferrand ou en Auvergne. [...] bien que j'aie concentré principalement l'attention du lecteur sur les Clermontois [...], je crois que l'expérience qu'ils ont vécue donne de nombreuses clés qui permettent de comprendre l'attitude et le comportement des autres Français. Son objectif n'était-il pas plutôt de s'appuyer sur l'exemple d'une région pour
remettre en question les idées reçues sur la France pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Quant au cas de Pierre Laval, il dépasse largement le cadre de l'Auvergne ; retracerait-on le parcours du Général dans une histoire de Colombey-les-deux-églises ?