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Historique du 2e RCP / 4th SAS

Répondant à l'appel du Général de Gaulle, des milliers de combattants français se lèvent en Europe et en Afrique. Retrouvez ici la 1ère DFL, la 2ème DB, les FAFL, FNFL... Mais aussi celles et ceux qui ont résisté à l'occupant en entrant dans la clandestinité pour rejoindre le maquis ou les groupes de résistants.
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Historique du 2e RCP / 4th SAS

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de PORTIER David  Nouveau message 13 Jan 2008, 21:00

Le capitaine Georges Bergé arrive à Londres le 24 juin 1940 et il est reçu par le général de Gaulle à Saint Stephen’s House. Aussitôt, il se porte volontaire pour créer, former et instruire une unité parachutiste. Le 1er août, il présente son projet au général qui donne son accord. Le 15 septembre 1940, la 1re Compagnie d’Infanterie de l’Air, dépendant des Forces Aériennes Françaises Libres du vice-amiral Muselier , voit officiellement le jour.
Aussitôt, l’officier se lance dans le recrutement et rassemble peu à peu une centaine d’hommes, en majorité de jeunes Bretons et quelques soldats évacués de Dunkerque. Les volontaires sont brevetés et reçoivent une formation au renseignement et aux méthodes de sabotage. Dans la nuit du 14 au 15 mars 1941, Georges Bergé et quatre hommes sont parachutés près d’Elven dans le cadre de la mission Savannah. A la suite de cette mission, Georges Bergé est le premier officier français libre à recevoir la Military Cross http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/81.html
Dans la nuit du 11 au 12 mai 1941, l’adjudant Jean Forman et les sergents André Varnier et Raymond Cabard sont parachutés près de Mimizan. Dans le cadre de la mission Josephine B, ils sont chargés de saboter la centrale électrique de Pessac.
Le 15 mai, la 1re Compagnie s’installe à Exbury au camp d’entraînement d’Inchmery-House mais rapidement, l’unité est appelée au Moyen-Orient. Une partie des éléments reste en Grande-Bretagne et poursuit sa formation dans la lutte clandestine. Formés au sein de la station 36, ces hommes seront les premiers combattants des services de renseignement français.
Le 21 juillet 1941, la 1re Compagnie embarque à Greenock à destination de Suez, Beyrouth puis Damas. Le 2 janvier 1942, la Compagnie de Chasseurs Parachutistes, une trentaine d’hommes, arrive à Kabrit, sur les bords du canal de Suez, et intègre le Special Air Service du major David Stirling sous la dénomination de Free French Squadron. Les SAS français s’illustrent alors au cours des opérations derrière les lignes ennemies en Cyrénaïque, en Crête et en Tunisie.

A Camberley, suite au départ du capitaine Bergé et de ses hommes, le capitaine René Weill alias Georges prend le commandement des volontaires parachutistes en Grande-Bretagne. Au mois de novembre, l’unité rassemble une dizaine d’hommes. En novembre 1942, suite au départ en mission du capitaine Georges http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/1032.html, le capitaine François Coulet http://www.charles-de-gaulle.org/article.php3?id_article=707 prend le commandement de l’unité jusqu’à l’arrivée du commandant Pierre Fourcaud en janvier 1943. l’Infanterie de l’Air comprend alors environ dix officiers et une quarantaine d’hommes qui constituent une section d’instruction. L’inaction pèse et le moral est assez bas.
Enfin, fin mars 1943, les anciens SAS de Libye rentrent en Grande-Bretagne. De même, courant avril, de nombreux volontaires arrivent de Madagascar, Tahiti et de Nouvelle-Calédonie. En juin, un important contingent d’évadés de France par l’Espagne choisissent de servir dans les parachutistes. Cet afflux de volontaires permet, le 1er juillet, de former le 1er Bataillon d’Infanterie de l’Air placé sous les ordres du lieutenant-colonel Fourcaud. L’unité comprend alors trois compagnies en formation placées sous les ordres du capitaine Larralde, du capitaine Raoult et du lieutenant Leblond.
Malgré cela, au mois d’octobre, la situation n’évolue pas et les parachutistes français restent dans l’attente. Enfin, les anciens de Libye et quelques hommes influents entrent en contact avec le fils de Winston Churchill et avec le colonel Bill Stirling qui tente de mettre en place une unité semblable à celle que commandait son frère en Egypte.
L’idée de verser les parachutistes français au Special Air Service renaît et le lieutenant-colonel Fourcaud http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/357.html quitte l’unité. Le 1er novembre 1943, le lieutenant-colonel Norbert Durand est nommé à la tête de l’Infanterie de l’Air. Il prend le commandement de la demi-brigade qui regroupe désormais le 3e Bataillon d’Infanterie de l’Air du capitaine Pierre Château-Jobert http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/201.html et le 1er BIA qui prend maintenant la dénomination de 4e Bataillon d’Infanterie de l’Air. Cette unité est maintenant dirigée par le commandant Pierre Bourgoin http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/135.html. A la fin du mois de novembre et après bien des difficultés, le principe du rattachement des deux bataillons parachutistes FFL à une Brigade SAS britannique est admis. Le brigadier Roddy Mc Leod prend le commandement de cette unité qui doit se regrouper en Ecosse. La Brigade doit rassembler environ deux mille hommes issus du 1st SAS de Paddy Mayne, du 2nd SAS de Bill Stirling, des deux bataillons français baptisés 3rd et 4th SAS et du Belgian squadron du capitaine Eddie Blondeel.
Aussitôt, les parachutistes français rejoignent l’Ecosse et les régions de Cupar et Comrie pour une période de mise en forme. Fin janvier 1944, les deux bataillons sont intégrés à la Brigade SAS et rejoignent la région de l’Ayrshire. Les parachutistes français s’installent dans un camp près d’Auchinleck. Là, ils suivent pendant plusieurs mois un entraînement intensif aux méthodes de combat des commandos ainsi qu’aux techniques de sabotage.
En date du 7 avril 1944, le 4e BIA comprend 43 officiers et 438 sous-officiers et parachutistes. Le 27 mai, l’unité prend le train à destination du sud de l’Angleterre et les hommes s’installent au camp secret de Fairford près de Cirencester.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, quatre sticks de 9 hommes sont parachutés en Bretagne. Les lieutenants Marienne et Déplante, largués dans les landes de Lanvaux ont pour mission de préparer la base Dingson. Le stick Marienne est largué à 00h45 (heure alliée) près du hameau du Halliguen et il est attaqué peu après son arrivée au sol. L’équipe radio est capturé tandis que le caporal Emile Bouétard est achevé par l’ennemi vers 1h30. Il est le premier soldat français a trouvé la mort dans le cadre de l’opération Overlord. Dans le même temps, les sticks des lieutenants Botella et Deschamps sont parachutés près de Locarn dans les Côtes-du-Nord et ils ont en charge la préparation de la base Samwest.
Dans la nuit du 7 au 8 juin, dans le cadre de la mission Cooney-Parties, dix-huit groupes de sabotage formés de 3 à 5 hommes sont disséminés sur la Bretagne afin de couper les voies de communication avant de rejoindre la base dont ils dépendent.
A partir de la nuit du 9 au 10 juin, les éléments du 4th SAS sont parachutés en renfort sur les bases Samwest et Dingson. Les parachutistes assurent alors l’instruction et l’armement des maquisards avant de participer début août à la libération de la Bretagne.

Fin août, l’unité reçoit des jeeps armées et d’autres véhicules dont quelques camionnettes pick-up Bedford. Dans le cadre de la mission Spenser, les SAS français rejoignent les bords de Loire et s’installent à Briare. Pendant un mois, ils montent des embuscades et attaquent les convois ennemis qui retraitent vers le nord-est. Début octobre, le 2e RCP part au repos en Champagne et s’installe à Montmirail et Esternay. Le 11 novembre 1944, l’unité est faite Compagnon de la Libération par le général de Gaulle.

Fin novembre, le commandant Pierre Puech-Samson http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/814.html prend le commandement du 4e SAS. Tandis que les hommes se préparent à fêter Noël, ils sont soudain placés en état d’alerte et le 24 décembre au matin, ils prennent la direction de Sedan puis des Ardennes belges. Les SAS atteignent Bertrix le 25 décembre et sont chaleureusement accueillis par les habitants. Dans des conditions climatiques difficiles, les parachutistes français lancent des patrouilles pour situer les lignes ennemies. Le 12 janvier, le peloton du sous-lieutenant Raufast libère Saint-Hubert puis les hommes poursuivent leur progression vers Houffalize, Limerlé et Steinbach avant de pénétrer au Luxembourg.

Dans le cadre de la mission Amherst, les 3e et 4 SAS sont parachutés dans la nuit du 7 au 8 avril dans la province de Drenthe en Hollande afin d’harceler les unités ennemies et faciliter la progression de la 1re Armée canadienne.

Après un passage par la Grande-Bretagne, les SAS français rejoignent la base de Château Bougon près de Nantes. Peu à peu, les hommes sont démobilisés. Le 1er août 1945, les parachutistes passent sous le commandement de l’armée de Terre. Le 3e RCP est dissous et les hommes qui souhaitent poursuivre sont versés au 2e RCP commandé par le lieutenant-colonel de Bollardière. En janvier 1946, le 1er Bataillon de parachutistes SAS voit le jour et part combattre en Indochine.


David


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de DENYS hubert  Nouveau message 14 Jan 2008, 00:23

Un de ces hommes, qui descendait des Jedburgh, et qui était un des derniers survivant des paras SAS est décédé le 12 décembre dernier. C'était le colonel de mon régiment , le 1er RPIMA en 1967 à Bayonne dont l'insigne est mon avatar et qui est le seul régiment para français à avoir comme devise celle des SAS" Qui ose gagne (who dare whins). Ses obsèques ont eu lieu le vingt décembre dans la cour d'honneur des Invalides. Il a été parachuté en Bretagne en juillet 1944 sous le nom de code Le Zachmeur, a participé à l'opération "Franklin" dans les Ardennes puis à celles de Amherst en Hollande
Il a commandé le 8é BPC en Indochine en 1952/53, pui le 3éRPIMa avec lequel il s'illustra en Algérie 1960/61)puis à l'opération sur Bizerte
Il était titulaire de la Gde Croix de la Légion d'Honneur, de la Gde Croix de l'ONM, de la Croix de guerre 39/45 avec 4 palmes, de la médaille de la Résistance, de la Victoria Cross, de la Military Cross, de la Silver Star et de la Croix de guerre Hollandaise
Il termina sa carrière militaire comme gouverneur militaire de la ville de Lyon de 1976 à 1980 avec le grade de général de corps d'armée
Son vrai nom était le général Guy Leborgne
La caserne du 1e RPIMa porte le nom "caserne de la citadelle du Cdt Bergé"


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de PORTIER David  Nouveau message 14 Jan 2008, 10:33

Bonjour Hubert,

Effectivement, j'avais été averti de la disparition du général Le Borgne et j'avais prévenu les membres de mon site.
Ainsi, plusieurs enfants d'anciens SAS ont pu être présents à la cérémonie avec Noël Créau et Jean Sriber.

Un grand combattant et un peintre de talent.

David


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de DENYS hubert  Nouveau message 14 Jan 2008, 13:24

Bonjour David,
C'était surtout un homme qui savait se mettre à l'écoute de ses semblables.Il ne demandait jamais à ses hommes quelque chose qu'il n'aurait pas pu faire lui-même.Lors de mon stage de saut à la BETAP de PAU en 67, il était venu voir notre promotion et moi, jeune appelé du contingent, je "balisais".A chacun de nous il a posé une question et il m'a demandé ce que je ressentais, je lui ait dit que je n'étais pas du tout sûr de sauter car j'avais la "trouille" il m'a répondu:"Et tu crois que moi je ne l'ai pas quand je saute?Tu verras, ça ira bien."Effectivement 10 jours après, j'étais breveté et maintenant j'aimais sauter. Je me souviens que c'est lui-même qui m'a epinglé ma"plaque à vélo" La dernière fois que je l'ai vu, c'était pour le 60é anniversaire du débarquement à Ouistreham. Là encore, il est resté discret. Comme vous le dîtes, c'était aussi un excellent artiste peintre, il signait d'ailleurs de son nom de guerre"Le Zachmeur", je croîs même qu'il était peintre officiel des Armées mais ne le certifierais pas.
Paul Carron de la Carrière a consacré un très long passage sur lui dans son livre "Le chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guiec?"en particulier les chapitres XIX à XXII.
C'est un sacré bonhomme que nous avons perdu là et une très grande figure du parachutisme militaire


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de fanacyr  Nouveau message 08 Fév 2008, 00:11

bonsoir,

je profite de votre forum pour rendre hommage à Alain de Kérillis, qui avait pris le nom de Skinner, largué en Bretagne en juin 44, capturé et "interrogé" (on sait ce que cela veut dire) à Pontivy, fusillé sans avoir parlé à Remaison et inhumé à Bieuzy.

J'étais allé en pèlerinage sur place il y a longtemps et m'étais recueilli devant sa tombe et la stèle de son éxécution.

Son père, Henri de Kérillis, avait chargé les Allemands à cheval en septembre 14 avec le fameux Escadron de Gironde.

J'ai le souvenir de quelques bouquins sur les paras français en Bretagne, pendant ces journées de juin et juillet 44, c'est poignant...

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