Front National 1944
Le Front National à été créé par le Parti communiste français par un appel publié le 15 mai 1941 et diffusé par l'Humanité. Le but était de rassembler l'ensemble des couches sociales françaises, communistes ou non, au sein d'un même mouvement patriotique de résistance, qu'il pourrait ainsi contrôler, masqué.
C'est à Roger Salmon Ginsburger dit Pierre Villon, descendant d'une vieille famille juive alsacienne, que revient la responsabilité du Front National.
C'est un intellectuel courageux, intelligent pour son parti, nous rapporte Henri Amouroux dans son livre N° IX « La grande histoire des Français sous l'occupation » principale source de ce texte.
Pierre Villon, homme d'une subtilité qui dépasse de beaucoup celle de ses camarades du Parti, espère ardemment la victoire de Staline et la soviétisation de l'Europe. Son but était d'éliminer le gaullisme après l'avoir savamment utilisé afin de servir sa foi bolchevique, imaginant aussi que l'Angleterre et les USA, affaiblis par la guerre, ne viendraient pas contrecarrer ce qui n'était pas alors pour lui une chimère.
Le dessein de Villon était de se servir du FN comme cheval de Troie au Parti communiste. Les Adhésions de toutes tendances à son mouvement sont nombreuses, elles confortent ainsi la bonne réputation de pluralité, preuve que le FN est en mesure de rassembler toutes les Forces patriotiques de France. La colonisation des mouvements de résistance est en bonne voie.
Villon sera, en 1943, le représentant du FN au Comité National de la Résistance composé de seize membres qui pour simplifier, confieront à cinq participants, le soin de prendre les décisions. Villon a appuyé très favorablement cette modification. Au bureau, Villon représentera le Front national, le parti communiste et la Fédération Républicaine, pourtant bien marquée à droite, Debu-Bridel se laissant sans doute manipuler. De même, dans chaque département, les représentants non communistes du FN, « les faire-valoir » beaucoup d'hommes d’église ainsi que notamment François Mauriac, feront figures de potiches.
Même si le Parti admet que Pierre Villon est communiste, il niera que le Front National le fut. C'est une belle entreprise de noyautage qui se terminera après novembre 1946, par la disparition de son journal pour insuffisance de lecteurs parce que beaucoup auront découvert la supercherie.