LES ALLEMANDS :
- un état-major de 20 officiers sous les ordres du Major Teichman,
- un bataillon (le 654°) de volontaires russes, sous les ordres du capitaine Mayor (Hauptmann), 800 hommes,
- un bataillon de parachutistes,
- un bataillon de sécurité (le 198°) sous les ordres du Major Holstein, 900 hommes,
- un bataillon de parachutistes,
- le 2° escadron du 5° régiment cosaque du Kouban sous les ordres du Hauptmann Hefeke.
- avions (Avord est un terrain d'aviation tout proche situé entre Nevers et Bourges, donc tout proche du théâtre des opérations.
Le colonel Vier, qui a la responsabilité des opérations, installe son P.C. À Crux-la-ville. Il dispose de 4.599 hommes, dotés d'un armement puissant, des armes lourdes. Il bénéficie du soutien de l'aviation. Il sait la précarité des moyens dont disposent les maquisards : pas d'armes lourdes, des munitions très comptées, pas de moyens logistiques valables, et surtout, pense-t-il, des hommes inexpérimentés : à cinq contre un, les Allemandes ne feront qu'une bouchée de cette horde inexpérimentée, sans uniformes, souvent en guenilles, parfois en sabots ou pieds nus.
Je ne vois pas trop comment, avec les chiffres indiqués, on arrive au total précis de 4599 hommes. Déjà, un état-major régimentaire (Stab und Stabskompanieregiment), comptant, en 1944, 8 à 10 officiers, c'était une dotation de riche. Alors 20 officiers, avec un Kampfgruppe monté de bric et de broc, çà commence à faire très-très beaucoup.
En ce qui concerne le 654ème bataillon de volontaires russes, je ne trouve que le Ost-Bataillon 654, subordonné à l'AOK 19, en octobre 1943, puis transféré, fin 43 ou début 1944, sous l'autorité du Milit. Bebefehls Frankreich et, dès lors, cantonné sur le secteur de Chalons-sur-Marne.
Il n'y a pas de 198éme bataillon de sécurité, uniquement un Sicherungs-Regiment 198, constitué à partir des éléments de 4 bataillons (338, 764, 768, 817), en garnison sur Nancy, Verdun, Vesoul. Le 6 août 1943, le I. Bataillon avait été intégré au Sicherungs-Regiment Böhmer (Armeegruppe Feiber), acheminé sur Marseille ; on le retrouvera, un peu plus tard, à Besançon. Le Sicherungs-Regiment 198 sera étrillé en août 1944 et, en octobre suivant, il ne restera, en tout et pour tout, qu'un unique "Sicherungs-Bataillon Märker (198)".
Le 2° escadron du 5° régiment cosaque du Kouban, çà sonne bien, mais, en réalité, il s'agissait du Freiwillige (Kos.) Stamm-Regiment 5, Ersatz-Truppenteil , une unité d'instruction et de remplacement, chargée de la formation des recrues cosaques - sauf qu'en 1944, c'était une denrée très rare! -, stationnée à Langres. Pour mémoire, le Kuban-Kosaken-Regiment 5, lui, était sur le front Est, en 1944.
Le 15 août 1944, la freiwillige Stamm-Division (Ost-Legion) était en réserve de l'Armee-Gruppe G (sud-est de la France, couloir rhodanien)
Bon, déjà, un Ost-Bataillon ou un Sicherungs-Bataillon, en 1944, était très rarement au complet ; en plus, ils étaient constitués, soit de "pieds plats" soit de personnel à la combativité douteuse et leur armement était, lui-aussi, rarement complet et, très souvent, constitué de Beute (butin). Ce sont, toutes, des unités "piétonnes" ou à cheval (cosaques), avec, éventuellement, la présence de compagnies cyclistes, où les véhicules automobiles étaient rares et l'impédimenta transporté dans des charrettes hippomobiles.
Après, il est question de deux bataillons de parachutistes, admettons, mais aux dates indiquées, 12-17 août 1944, pour la bataille de Crux-la-Ville, les unités de Fallschirmjäger, ou ce qu'il en restait, ferraillaient en Normandie ou étaient coincées dans les Poches de Brest & Saint-Malo.
Mais, là, où on entre dans l'irréel , c'est avec les détails, ci-dessous...
Mais à Treize h, sous la pression des SS parachutistes
Les SS, enivrés par leur récent succès,
1) Du SS "parachutiste", je ne connais pas!
2) D'où sortent ces "Waffen-SS", dont aucune unité ne figure dans l'énumération précédente ?
Je rejoins les réserves formulées par Jean-Michel (JD).
Il n'est pas question de contester, ici, la réalité, à l'été 1944, des affrontements entre troupes allemandes et FFI, mais les relations qui s'y rapportent, sont, trop souvent, empreintes d'exagérations, sur l'estimation des forces de l'adversaire et les pertes qui lui avaient été, réellement, infligées.
Ci-dessous, carte de situation établie par l'OKH, en date du 20 août 1944 (mise à jour de la même carte établie le 14 août précédent). Les zones zébrées de rouge indiquent les secteurs "infestées" de "bandes de terroristes" (en respectant les formulations, alors, en usage dans l'armée allemande) -
starke Banden Ansammlungen (forte présence de bandes) ou
starke Terrorbanden mit Granatwerfern und Pak (fortes bandes de terroristes équipés de mortiers et de matériels antichars)