Post Numéro: 15 de Audie Murphy 01 Oct 2004, 12:28
Je sors ce vieux topic des boules à mites pour y ajouter une anecdote intéressante amenée par Baldur von Schirach dans son livre J'ai cru en Hitler. Un jeune officier qui était venu le chercher dans sa cellule pour le transférer lui déclara: "Sir, Keitel et Jodl sont condamnés à mort. Ils étaient pourtant officiers. Ils n'ont fait qu'obéir à des ordres. Qu'allons-nous devenir ? Nous avons aussi appris à exécuter des ordres. Mais comment puis-je savoir si un ordre est légitime ? À ce moment-là chacun de nous peut aussitôt une corde autour du cou. "
Voici maintenant la déclaration de ce même Schirach au procès de Nuremberg suite au témoignage de Rudolf Höss qui était commandant à Auschwitz: "C'est le meurtre collectif le plus grand et le plus satanique de toute l'histoire de l'humanité. Höss ne fut que le bourreau, c'est Hitler qui a ordonné le meurtre. Lui et Himmler ont commis ensemble ce crime qui restera pour toujours une tache dans notre histoire... Mais la jeunesse allemande n'est pas responsable de ce que Hitler a fait au peuple allemand et au peuple juif. Elle ne savait rien de l'extermination des juifs, et elle n'a pas voulu ce crime... C'est ma faute, et je le dis devant Dieu et notre nation, d'avoir élevé la jeunese allemande dans le culte de Hitler, un homme que je croyais irréprochable et qui était le meurtrier de millions d'hommes. J'ai cru en Hitler, c'est tout ce que je peux dire pour ma défense. Je porte seul cette faute, la jeunesse allemande est innocente; car elle a grandi dans un État antisémite où la politique raciste était la loi. Mais si Auschwitz a été possible, alors il faut que ce soit la fin de la politique raciste et de l'antisémitisme. Ceux qui après Auschwitz y croient encore sont coupables... Hitler est mort. Je ne l'ai pas trahi, je n'ai pas tenté de putsch contre lui, j'ai tenu le serment que je lui avais fait comme chef de la jeunesse, comme officier et comme fonctionnaire. J'étais un national-socialiste convaincu depuis ma jeunesse et donc aussi un antisémite. Mais la politique raciale de Hitler fut un crime, cette politique qui a coûté la vie à plus de cinq millions de juifs et qui fut fatale aux Allemands." Lorsqu'il reprit sa place entre Raeder et Sauckel sur le banc des accusés, Sauckel lui serra la main et Raeder dit: "Vous avez tout à fait raison."
Baldur von Schirach amène le principe d'antisémite modéré dans son livre, mais ce sujet mériterait d'être traité à part.