Le PNB (ou Parti National Breton) a été fondé en 1911 par Le Mercier d’Erm (poète de langue bretonne). A cette époque, le PNB va rassembler l’essentiel du mouvement politique breton.
En 1932, François Debeauvais et Olier Mordrel fonde le PNB 2. Ce parti sera dissous sous le gouvernement Daladier (octobre 1939) en raison de ses relations politiques et financières "amicales" avec l’Allemagne nazie. Le PNB continue alors d’exister clandestinement. En juillet 1940, Debeauvais et Mordrel créent le Comité National Breton.
En décembre 1940, Mordrel démissionne de la direction du CNB et est remplacé par Raymond Delaporte qui restera à ce poste jusqu’à la fin de la guerre.

(Mordrel)
Mordrel quitte Rennes au printemps 44 pour Paris où il tente d’échafauder un plan pour gagner un pays neutre : il veut y créer un Comité National en exil. Mais, le 13 août 44, il est "invité" par les Allemands à se rendre chez eux. Il passera par l’Autriche, puis l’Italie.
On retrouve également le parti Gwenn Ha Du derrière lequel se cache Célestin Lainé, ingénieur et officier de réserve de l’armée française. Laîné, avec la collaboration de Yann Goulet, forme les Bagadou Stourm (bagad = troupe et Stourm = combat) où Lainé assure l’instruction des volontaires tout en mettant sur pied une unité qu’il contrôle plus personnellement (le "service spécial", unité paramilitaire chargée aussi du service d’ordre au sein du PNB)). En 1942, il y scission entre les Bagadou Stourm et le "service spécial" de Lainé.
Le Bezen Perrot ("la plus petite armée du monde en guerre") n’a regroupé, à son meilleur moment, que 70 personnes (60 combattants et 10 "fonctionnaires"). On comparera ces chiffres avec les 7 000 Français engagés dans la division Charlemagne de la Waffen SS au début de 1945. Le Bezen de Célestin Lainé était donc bien loin de regrouper l’ensemble du mouvement breton.
En 1944, le groupe (une trentaine d’hommes au départ) est installé à Rennes, caserne du Colombier et participe à des actions contre les maquis de Bretagne. Ces volontaires portent l’uniforme vert de gris avec la calotte à tête de mort. Pour les forces d’occupation, ils sont la Bretonnische Waffenverband der S.S. et les Allemands les obligeront très tôt à abandonner les commandements en Breton en vigueur au départ.
Le 3 août 1944, le VIIIème corps d’armée US entre à Rennes que la Wehrmacht avait évacué plusieurs jours avant. Le Bezen se replie également vers l’Est. A l’étape de Paris, les "désertions" se multiplient : certains rejoignent les FTP, d’autres les FFI et quelques uns enfilent des vêtements civils. Après, ce sera l’Alsace où Lainé rejoint ses hommes. Le 16 décembre 1944, le Bezen fête tristement son premier anniversaire en Allemagne où souffle le vent de la défaite. Seul, Lainé rêve encore et fait semblant de préparer la formation d’un "maquis" qu’il fera parachuter en Bretagne même, derrière les lignes alliés. Mais, très vite, il abandonne son groupe qui erre au gré des ordres d’un commandement allemand qui semble bien embarrassé par ces volontaires. Certains retrouvent Mordrel en Autriche et se dirigent vers l’Italie. D’autres rentrent en France quelques mois plus tard où ils sont attendus par les tribunaux.
Dans les mois qui suivent la Libération, 20 nationalistes bretons sont condamnés à mort et 8 exécutés dont Guy Vissault qui refusa de signer son pourvoi en cassation : "Un soldat breton ne demande pas grâce à un chef d’Etat français !"

Le drapeau du Bagadou Stourm

Emblême du parti national ouvrier breton
Voir le site « istorhabreiz », le récit de Gilles Eskob « l’un des Perrot » et l’ouvrage de Ronan Caerleon « le rêve fou des soldats de Breiz Atao ».