Nicolas écrit :
Les faits sont pourtant là, Tom : ce sont les mouvements communistes qui ont payé le plus lourd tribut à la lutte armée. D'une part parce qu'ils ont pratiqué plus qu'ailleurs l'action violente. D'autre part parce que nombre des otages fusillés étaient des communistes en détention.
D'après F.-G. Dreyfus (
Histoire de la Résistance en France, Ed. de Fallois, 1996), il y aurait eu, au total (c'est-à-dire en comptant non seulement les fusillés par les Allemands après jugement, mais aussi les fusillés par les Français de Vichy, y compris les exécutions sommaires des uns et des autres), environ 27000 fusillés dont environ 10000 communistes.
D'après les indications les plus vraisemblables (quoique certainement quelque peu gonflées) données par le responsable national "maquis" au COMIDAC, Michel Brault, dit "Jérôme", fin 1943, dans les deux zones, il y avait entre 7000 et 12000 F.T.P. au grand maximum pour 40 à 45000 maquisards des mouvements non communistes qui avaient aussi adopté la stratégie de l'"action immédiate"...
Certes, les F.T.P. se montraient souvent plus actifs, en tout cas depuis 1942, mais la grande différence sur le terrain avec les organisations non communistes résidait surtout dans la pratique, par les premiers, des
attentats individuels sur les occupants allemands et les collabos français (ou présumés tels). Or, si ces actions entraînaient souvent de graves représailles pour la population (et donc pour les otages qui étaient communistes, d'accord sur ce point), elles ne causaient pas beaucoup de pertes à leurs auteurs qui, en général, disparaissaient après avoir tiré ou jeté leur grenade...
Comme tu es soucieux de laisser ton anticommunisme guider ta démarche historique, tu répliques que tous les F.T.P. n'étaient pas communistes de base. Dans quelle proportion ? Mystère. Il me paraît de surcroît hasardeux de prétendre que la motivation de ceux qui rejoignaient le P.C.F. était le seul et unique fait que ce dernier était réputé plus actif. Peux-tu le démontrer, statistiques nationales à l'appui ? [...] En deux mots : c'est bel et bien le P.C.F. que ces Résistants ont rejoint [...]
C'est archifaux et tu le sais très bien. Ce n'est pas à un pro-communiste que je vais apprendre ce qu'est
un mouvement dit "de masse" tels que l'étaient le F.N. et les F.T.P....
Cela dit, si j'affirmais que le P.C.F. était bien le "Parti des 75000 fusillés", que ce sont "les mouvements communistes qui ont payé le plus lourd tribut à la lutte armée", bref que l'âme de la Résistance française était communiste (sans mentionner la période 1939-1941), je ferais oeuvre d'historien sérieux, puisque je confirmerais ainsi la seule gloire qui reste à un parti moribond...