François Delpla a écrit:tu ne réponds pas sur le témoignage de Jacques. Il est (involontairement) accablant. Il laisse entendre par exemple qu'au moment de Mers el-Kébir Maxime n'avait rien contre une déclaration de guerre à "l'agresseur".
Bonjour François,
Comme je ne dispose pas de cet ouvrage je juge assez mal de ce qui est laissé à entendre au sujet de MeK.
Il me semble difficile d'accabler WEYGAND lors de la campagne de France ... au moment où il est rappelé, les carottes sont cuites (ou alors que dire du comportement des Anglais qui rembarquent ?). Je ne vois pas où il commet de gravissimes erreurs. Encore une fois, le dynamisme d'un chef n'est pas aussi contagieux ... Faut-il regretter qu'il n'ait pas procédé à de vastes limogeages ? Je ne sais.
Pour la période de l'armistice, j'imagine qu'il voyait en PETAIN le début du commencement d'un régime fort, préalable à la conduite des opérations d'arrêt des combats et de préservation de ce qui pouvait encore l'être. Etant entendu que le renversement de CHURCHILL n'était pas entièrement improbable, que la paix écartée "sur le sable de Dunkerque" pouvait bien intervenir avec les appeasers et avec la France comme variable d'ajustement. Nos "amis Anglais" n'en sont pas à un patriotique reniement près ... En conséquence, WEYGAND voyait l'urgence de préserver le maximum d'autonomie (flotte, Empire, ZNO ...) et surtout d'en finir avec les magouilles politiciennes de la IIIe. En filigrane, une agitation communiste semblait le tarauder, d'où les craintes sur Paris émises sans trop de fondements.
Pour MeK, je n'ai pas d'élément particulier qui me viennent à l'esprit, mis à part la sagesse de PETAIN qui sait calmer les plus énervés. Sa priorité est de pas épuiser la France, de faire le gros dos. Mais est-il possible de le souligner ?
Pour les agissements de WEYGAND en AFN, il faudra arrêter de se concentrer sur ceci :
RF16 a écrit:le problème concernant Weygand n'est pas là mais ensuite quand il a été nommé en Afrique du Nord et a fait appliquer à la lettre les lois raciales ou anti juives pondues par Vichy.
Non pas pour justifier ces lois pas toujours promulguées sous son proconsulat (ni pour souligner le parallèle avec la ségrégation raciale appliquée aux USA sous occupation allemande ?) mais, simplement, ce n'était pas l'urgence du moment. Le risque était grand d'une agitation venue des milieux musulmans, eux aussi citoyens de seconde zone. La priorité de WEYGAND, c'est d'approvisionner l'Algérie et la métropole, de remettre sur pied une armée et d'attendre le bon moment pour la revanche. Me semble-t-il.
En 1942, il est vrai qu'il décline les offres alliées d'exfiltration. Devait-il s'empresser de les accepter ? Il n'aurait pas fait pire que GIRAUD, mais aurait certainement su exiger la mise au pas de de GAULLE. Faut-il le regretter ? En réalité nous n'en savons rien, et ce n'est pas de l'histoire.
Alors, où sont les graves fautes ?
JD