Bonjour,
Pour vos etrennes, j'en ai trouve une bien bonne dans l'edition juillet 2004 du magazine "Marianne":
« Comment vais-je payer mes gars ? »
Le préfet du maquis pour la Dordogne, Maxime Roux, s’inquiétait. On était fin juillet 44. Depuis le Débarquement, des milliers de nouvelles recrues étaient venues gonfler les effectifs de la Résistance. Il fallait payer et nourrir tout le monde, subvenir aux besoins des familles. La bonne volonté, plus ou moins forcée, des paysans n’y suffisait pas. Le système Guingouin – réquisitions contre garantie en bons des maquis – avait atteint ses limites.
« Qu’a cela ne tienne » fit savoir le préfet vichyssois de la Dordogne a son collègue «clandestin ». Et de convaincre le directeur de la Banque de France de Perigueux que ses réserves de billets seraient plus en sûreté a Bordeaux. Le 26 juillet, l’express Perigueux-Bordeaux est bloque par les maquisards en gare de Neuvic, a 20 km de Perigueux. Les cheminots se firent un devoir d’immobiliser le train. Les policiers chargés de la protection du convoi se firent un plaisir d’indiquer aux FFI le fourgon de tête. Les convoyeurs n’opposèrent aucune résistance. En quelques minutes, 6 tonnes de billets en grosses coupures, correspondant à 2 milliards 280 millions de francs de l’époque, environ 300 millions d’euros, contenus dans 150 sacs de toile, étaient entassés dans un camion et une camionnette et partaient pour une destination inconnue.
La solde et la nourriture du maquis étaient assurées et au-delà. Le butin de ce hold-up sans violence et sans équivalent dans notre histoire resta quelques jours entasse dans une grange sous une bâche, comme un gigantesque meule de foin, gardée par quelques sentinelles. Un seul des 150 sacs s’était perdu en route. Puis le pactole fut reparti entre 5 responsables régionaux de toute confiance. Au début de mars 45, l’autorité de l’état plus ou moins rétablie, 800 millions de francs furent scrupuleusement restitues à la Banque de France. Les gardiens du trésor purent justifier de l’emploi «pour la libération du territoire » d’environ 1 milliard de francs. 450 millions s’étaient mystérieusement évaporés. La trace n’en fut jamais trouvée. Ce qui est sur aujourd’hui, c’est qu’il y a prescription."
Bonne annee a tout le monde