Le livre de Christian Hamon "Agents du Reich" avait fait parler surtout parce que l'auteur avait caché l'identité d'un certain nombre de protagonistes en utilisant des pseudonymes. Il s'en était justifié expliquant entre autre, qu'il n'avait pas voulu faire de peine à la famille Gallais qui avait été déportée pour fait de Résistance, alors que le fils des époux Gallais avait versé dans le banditisme et la Collaboration. Ce ne fut pas le cas de tous, Christian Hamon écrira aussi n'avoir eu aucun scrupule à nommer par son nom véritable Roger Elophe, sous entendant qu'il l'avait bien mérité.
Dans le chapitre qui lui est consacré C Hamon le présente comme un jeune étudiant en Droit, originaire d'une famille de l'Est de la France aux sentiments pro-allemands. Après une tentative pour s'engager dans la LVF il est finalement réquisitionné comme traducteur auprès du SD à Quimper. Alors même que le groupe TURMA VENGEANCE surveillait particulièrement les agissements des agents du SD, Roger Elophe ne semble pas s'être fait remarquer par une Collaboration au delà du travail pour lequel il a été réquisitionné. Par contre ce que ne souligne pas C Hamon, c'est que Roger Elophe semble entretenir de bonnes relations avec les services de la police française et de lutte anti-communiste, RG. Dans ce cadre il va montrer un aspect de lui qui n'est pas évoqué directement dans les pièces de son dossier. Roger Elophe peut se montrer ambigu dans son travail, donnant à la fois satisfaction et faisant "preuve de faiblesses": Au cours de son procès il fera citer d'authentiques Résistants (tous non-communistes) qui ont participé à des filières d'évasion et à qui il a rendu plus ou moins des services ou prévenu de dangers. Ceux qui sont venus au procès l'ont confirmé.
L'ambivalence de son comportement a conduit le SD de Quimper à l'envoyer à St Brieuc fin 1943, début 1944. C'est alors que s'y déroule une opération contre les élèves du lycée Anatole Le Bras, liés à l'assassinat d'un soldat allemand. Les témoignages montrent encore une fois que s'il a réconforté certains élèves du lycée (ceux qui avaient avoué) il avait de sa propre initiative prêté main-forte au sens littéral du terme, contre ceux qui ne parlaient pas.
Condamné à la prison à vie, il manquera de peu d'être lynché par la foule. Il aurait sauvé sa peau pour s'être montré particulièrement collaboratif et bavard lors de ses interrogatoires fournissant en abondance des listes de supposés agents du SD, qui comme toujours comprennent les noms que les Résistants espèrent trouver mais aussi d'autres qui n'auraient pas dû s'y trouver, d'authentiques Résistants. Selon Pierre-André Taguieff ce serait par l'intermédiaire de Roger Elophe que l'on aurait la preuve d'une dénonciation d'un Résistant de la région de Spezet par Louis-Fredinand Céline.
Ainsi résumé chacun se fait une idée du personnage, mais le meilleur restait à venir.
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/vid ... -au-biafra
Roger Elophe en 1970 au Club de la presse, débat avec Mr Balogun, de l'ambassade du Nigéria, et les représentants de l'aide humanitaire au Biafra
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/vid ... ude-france
Roger Elophe au journal de 20h en 1980
J'ai hésité à mettre en ligne ces vidéos jusqu'à ce que j'ai eu confirmation qu'il ne s'agissait pas d'un homonyme (mort en 1978) et surtout que "notre" Roger Elophe a bien été engagé par le Secours Catholique après sa libération en 1952.
Mais encore une fois, le meilleur est à venir.