julienf67 a écrit:Ni le traité de Francfort en 1871, ni celui de Versailles en 1919 n'ont remis en question l'existence du vaincu, qui était pénalisé mais qui gardait son indépendance politique et le contrôle de son territoire redessiné.
"J'aime bien" ce genre de "vérité", assenée, péremptoirement, à l'occasion d'une réponse, dans le cadre d'un échange!
On oublie, vite fait, le traité de Francfort, qui était dans la "stricte" continuité historique des "usages" Vainqueur/Vaincu, lors de négociations militaro-diplomatiques, après une défaite militaire, largement, constatée, à savoir versement d'indemnités de guerre et cession territoriale.
A la fin de la Guerre de Sept Ans, le royaume de France avait du, ainsi, céder, à la couronne britannique, rien de moins que le territoire canadien et, en Inde, accepter que sa présence se résume à quelques malheureux comptoirs.
En 1918 , il y avait eu, selon moi, "tromperie sur la marchandise", car, déjà, les conditions imposées par les Alliés, dans le cadre de l'Armistice du 11 novembre, entérinées par la toute nouvelle gouvernance allemande, qui s'inquiétait, à juste titre, des visées intérieures communistes, avaient été très excessives, mais çà avait viré à l'incompréhension totale, côté allemand, après la remise officielle des clauses du Traité de Versailles et l'extrême lourdeur de ses articles.
Il s'agissait, là, d'une première historique, avec une nation, qui, déjà, amputée d'une partie non négligeable aux frontières de son territoire et redevable d'indemnités de guerre, se retrouvait, dès lors, aussi, privée de toute force armée digne de ce nom, contrainte de ferrailler ou céder l'ensemble de son parc de matériels et devoir fermer la quasi-totalité de ses firmes de production de matériels militaires, sachant que l'occupation de la rive gauche du Rhin et de la Sarre avait, pour objectif premier, justement, de la priver de son principal bassin industriel! Rien d'équivalent n'avait existé en 1807, quand la Prusse, défaite militairement, avait été "intégrée" dans l'empire napoléonien, ni en 1815, ou en 1871.
L'importance excessive des peines, alors, infligées à la nation allemande, avaient été loin d'être étrangère à l'arrivée au pouvoir du national-socialisme et les conséquences qu'on en connait.
Pour des raisons des plus fumeuses de pacifisme généralisé, au demeurant, légitimes après un conflit d'une telle ampleur, la Société des Nations s'était retrouvée à devoir, ainsi, gérer, à dater de 1927, une situation irréaliste, où, seules, les Nations, vainqueurs du conflit - à l'exception des Etats-Unis, qui, eux, s'étaient très rapidement cantonnés dans un isolationnisme de bon aloi - étaient, plus ou moins, sensées "faire la loi". La SDN avait, d'ailleurs, elle-même, très vite viré à la "pétaudière" ingérable.
En 1945, après la capitulation sans condition du III.Reich, les Alliés occidentaux, avaient soigneusement évité le renouvellement d'une situation similaire, tout en "infligeant", néanmoins, à la RFA, une période de "repentance" militaire de +/- 10 ans, mais en ayant , en parallèle, intensivement participé financièrement à sa reconstruction.