Jeunesse et période militaire
Reeder est né en 1894 dans le domaine familial de Hohmhof près de Poppenbüll (Kreis Eiderstedt) . Etudes secondaire à Husum jusqu’en 1914. Engagé volontaire au bataillon de réserve de l’Infanterie Regiment 84 (Schleswig) le 7 août 1914, il passe avec succès le baccalauréat de guerre (notabitur) le 10 août 1914. Muté au Landwehr Infanterie Regimentl 11 fin 1914. En 1915, il est vizefeldwebel der Reserve. Il rejoint le Landwehr Infanterie Regimentl 66 avec lequel il suit une formation d’aspirant officier à Brieg à l’issue de laquelle il est promu Leutnant der Reserve. En février 1916, il est blessé d’un éclat de grenade à la jambe. En 1917, il va suivre un stage de lancer de grenade à Altengrabow puis devient instructeur pour sous-officiers et officiers. Fin 1917 il est attaché à l’état-major de la 15. Infanterie-Brigade puis à la Garnison de Halle. En mai 1918, il est officier d’ordonnance à l’infanterie Regiment 361. Il est blessé au bras en juillet 1918 sur le front de la Somme dans l’Aisne. Il termine la guerre à l’état-major de la 15. Infanterie Brigade. Il est décoré des croix de fer de 2ème et 1ère classe ainsi que de la médaille des blessés en bronze.
Carrière dans l’administration territoriale
En décembre 1920, il entreprend des études de droit à l’Université de Halle. Il va diriger un bataillon d’étudiants du corps franc « Freiwilligen Landesjägerkorps Maercker) dans le secteur de Halle pendant les grèves.
Après avoir réussi son examen de droit public en 1921, il est nommé Gerichtsreferendar et rentre dans l’administration du Schleswig. Il est nommé maire à titre temporaire de Bad Oldesloe. Il passe l’Assessor-Examen en 1924 qui lui donne accès à la haute fonction publique. Il est nommé à la sous-préfecture (Landratsamt) de Lennep. En 1926, il est affecté comme Chef de service à la Préfecture (Regierungspräsidum) de Cologne. En juillet 1932, il est nommé sous-préfet (Landrat) à Segeberg puis fin 1932 à Flensburg.
Entre politique et haute administration
En mai 1933, il devient membre de soutien de la SS (Förderndes Mitglied der SS) et en juillet 1933 il adhère au NSDAP (n° 1 998 009).
Il rejoint Aachen le 15 mai en qualité de Préfet (Regierungspräsident ) avant d’être muté à ce poste à Köln en 1936. Avec le grade de Gauhauptstellenleiter der NSDAP, il occupe une fonction d’encadrement à la direction du Gau de Köln Aachen.
En août 1939, il est nommé à l’état-major du Commissaire de la zone frontière le Gauleiter et Oberpräsident Terboven. Au déclenchement de l’invasion de la Pologne, il est attaché à l’état-major administratif de la 8ème armée.
Le 31.08.1939, il entre à la SS (340 776) et promu SS-Standartenführer. Il est rattaché administrativement au SD-Hauptamt.
De septembre 1939 à mai 1940, il est préfet à Düsseldorf.
Mobilisation dans l’administration militaire en territoire occupé
A la déclaration de l’offensive à l’ouest, il est mobilisé dans l’administration militaire. A partir de novembre 39, il met sur pied avec von Craushaar un état-major administratif auprès du Heeresgruppe B à Bad Godesberg. A partir du 1er mai 1940, il dirige l’état-major administratif du Groupe d’Armée B en opération, tombé malade il est remplacé par von Craushaar. Du 22 mai 1940 jusqu’au 18 juillet 1944, il est Chef de l’Administration Militaire (Chef der Militarverwaltung) auprès du Gouverneur Militaire pour la Belgique et le Nord de la France à Bruxelles. Il a rang de Kriegsverwaltungschef (plus tard Militarverwaltungschef) équivalent à Generalleutnant.
Il est promu SS-Brigadeführer le 18 novembre 1940.
Entre octobre 1940 et juin 1942, il publie 18 ordonnances anti-juives. En matière de sécurité, il impose des mesures strictes, il est amené à délivrer des mandats d’arrêt pour des questions de sécurité en février 1941. En aout 1942, le SS-Gruppenführer Berger Chef du SS-Hauptamt en charge du développement de la SS germanique en Flandre écrit à Himmler « le Militärverwaltungschef Reeder soutient notre travail sous toutes ses formes et doit bien entendu surmonter une très forte résistance de la part du commandant militaire ».
En octobre 1941, l’Administration de Reeder crée une Union des Juifs en Belgique .(Zwangsvereinigung) et en mai 1942, sur la proposition de Knochen chef de la Sipo-SD en France formulée en mars de la même année, il va instituer le port de l’étoile jaune aux juifs de Belgique.
Il participe à une réunion le 8 juillet 1942 avec Himmler, Berger et le chef du SS-Abschnitt Flandern Jungclaus où est évoqué la déportation des juifs de Belgique. Reeder formule à Himmler ses inquiétudes concernant la déportation de 10 000 juifs demandée par le RSHA. Il souhaite reporter pour le moment la déportation des juifs belges et de faire expulser à la place les juifs polonais, tchèques et russes vivant en Belgique en contrepartie. Malgré tout, Himmler décide de commencer la déportation des juifs de Belgique le 4 aout 1942. Il y aura 26 convois vers Auschwitz jusqu’en juillet 1944.
Un conflit va naitre entre Himmler et Reeder à propos de l’installation d’un HSSPF en Belgique (Cette rivalité a fait l’objet d’une remarquable étude de De Jonghe). Himmler va demande en vain son rappel en février 1943. Finalement Reeder est promu SS-Gruppenführer le 9 novembre 1943.
En novembre 1943, un proche de Himmler, le SS-Brigadeführer Dr Richard Wagner lui est imposé à la tête du Département ravitaillement de son administration. Intervenant auprès d’Herbert Backe Ministre du Reich pour l’agriculture et le ravitaillement, Reeder réussit à le faire écarter pour mauvaise gestion en février 1944.
Du Commissariat du Reich en Belgique à la défense des contribuables allemands.
Le 18 juillet 1944 la Belgique passe sous administration civile. Josef Grohé Gauleiter de Köln-Aachen est nommé Reichskommissar pour la Belgique en remplacement du Gouverneur Militaire von Falkenhausen. Reeder avec lequel il a travaillé à Aachen devient son adjoint (allgemeine vertreter) avec le titre de Staatssekretär jusqu’à l’évacuation en septembre 1944.
Il reprend alors ses fonctions de Regierungspräsident à Düsseldorf jusqu’en avril 1945.
Le 1 avril 1945, il est attaché au Heeresgruppe G du Generalfeldmarschall Model pour assurer la liaison entre autorités civiles et militaires.
Il sera prisonnier de guerre anglais puis français à partir du 18 avril 1945
Il est sur le banc des accusés au procès de von Falkenhausen devant une Cour de Justice militaire à Bruxelles qui s’est tenu entre le 25 septembre 1950 et le 7 mars 1951. Il est condamné à 12 ans de travaux forcés. Il va bénéficier d’une amnistie le 28 mars 1951 qui prend en compte sa période de captivité.
Retraité de l’administration, il va présider la Fédération des contribuables d’Allemagne pour le Land de Nordrhein-Westfalen jusqu’à son décès le 22 novembre 1959.
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