Post Numéro: 8 de landevenneg 06 Jan 2021, 14:28
Il est vrai que l'Eglise ne met pas spécialement en avant la valeur de l'engagement militaire de ses prêtres et séminaristes:
L'abbé Landuré célébrait sa première messe le 26 juillet 1939. A peine un an plus tard il tombait au combat à Condé‐les‐Herpy. Blessé, il remplace courageusement un de ses hommes sur le siège de la mitrailleuse, quand il est fauché par une rafale l’atteint en pleine poitrine. Son lieutenant, Chef de Section en fit le récit:
« Tous mes hommes son morts à leur poste ; le sergent Landuré est tombé le dernier de tous. Dieu a voulu garder « mon prêtre » jusqu’au bout pour bénir le sommeil des autres. Il a été jusqu’au sommet de l’héroïsme. Il a mérité Légion d’honneur, médaille militaire, tout ce que la France peut donner à sesvaillants défenseurs. »
in Semaine religieuse de Quimper et Léon, 4/10/1940 p.301.
Avant d'être ordonné prêtre, l'Abbé et professeur de Droit Canon, Kerbrat, avait reçu quatre citations au cours de la 1ere Guerre Mondiale. Sous l'occupation il dirige un Réseau de Résistance. Arrêté par le Kommando Landerneau, il sera fusillé. J'en reparlerai pour évoquer les circonstances qui ont conduit à l'assassinat de l'Abbé Jean-Marie Perrot.
- « Jeune officier plein d’entrain, de bravoure et d’énergie ; a contribué, avec beaucoup de sang‐froid et de bravoure, à repousser, dans la nuit du 28 au 29 juin 1916, une attaque au cours de laquelle il a été blessé. »
- (ordre de la Brigade, 5 février 1918) : «sous‐lieutenant au 120e R.I. : s’est dépensé avec beaucoup dezèle dans la préparation d’un coup de main, en exécutant de nombreuses reconnaissances. A donné un bel exemple d’entrain et de courage en engageant le combat avec un petit poste ennemi »
-(Ordre du 2e Corps d’Armée) :« Officier d’un rare sang‐froid et d’un courage allant jusqu’à la témérité. Chef de section hors de pair. Exemple vivant pour ses hommes, dont il obtient les plus magnifiques efforts. Le 1er octobre 1918, s’est porté au devant d’une forte contre‐attaque ennemie, qu’il a enrayée et repoussée. S’est maintenu sur la position conquise, malgré les feux violents de l’adversaire, pendant toute une journée, s’accrochant au terrain, brisant tous les efforts ennemis pour l’en déloger, et assurant par son énergie la possession d’une crête importante. »
Au-delà du courage personnel, je voulais d'avantage aborder la question de leur positionnement pendant l'occupation avec :
-Une hiérarchie au minimum "légaliste" à laquelle ils doivent spirituellement une obéissance inconditionnelle,
-un Etat qui est la Loi et le Droit (du moment),
-un milieu culturel d'origine conservateur qui ne pousse pas à la désobéissance,
-enfin le sens des Responsabilités vis à vis de la population civile (la prise en compte des représailles).
En dehors des questions de Religion, les lois de séparation Etat-Eglise y ont aussi contribué. L'Eglise française n'était pas dans la situation de l'Eglise espagnole.