Parmi les plans "fumeux" de Hitler pour la France, la zone interdite qui a donné lieu à une tentative de colonisation agraire allemande.
cette vaste étendue de territoire au nord et à l’est de la France occupée devient « zone interdite » ou « zone réservée ». Elle comprend :
1) la notion de zone reservée dans le nord-est.
le nord des départements de la Somme, de l’Aisne, des Ardennes,
la Lorraine (en dehors de la Moselle annexée) ; Vosges, Meuse, Meurthe-et-Moselle,
la Franche-Comté :Territoire de Belfort, Doubs, Haute-Saône le nord du Jura,
la moitié est de la Haute-Marne, et quelques communes de la Marne et de la Côte-d'Or,
le Pays de Gex, département de l'Ain, rattaché en la circonstance au département du Doubs,
six communes de Haute-Savoie (jusqu'au 24 août 1941).
Ces territoires devenus « zones réservées » étaient destinés à devenir des zones de peuplement allemand (Hitler souhaitant la constitution d'un « pays thiois » germanisé jouant le rôle de zone-tampon à l'ouest de l'Allemagne).
Le retour des habitants de la zone interdite est rendu impossible par ordre du commandement suprême de l’armée du Reich allemand du 9 juillet, décision dont le gouvernement de Vichy est averti le 20 juillet. Cette interdiction ne s’applique qu’aux réfugiés français, non aux belges, hollandais et luxembourgeois (environ 1 500 000) autorisés à franchir la ligne du nord-est. Le passage des mineurs vers les bassins houillers du Nord et du Pas-de-Calais est également autorisé.
source : l'Ostland en France par Jacques Mièvre Mémoire n° 46 des annales de l'Est publiées par l'Université de Nancy II 1973
2) la tentative de colonisation agraire allemande.
Une colonisation agricole a été tentée. La Société Ostland conçue pour la colonisation agraire des anciennes régions polonaises est devenu l'instrument de la colonisation dans la France du Nord Est.
Des agriculteurs allemands ou volkdeutsches ont été sélectionner pour administrer des exploitations agricoles dont les propriétaires légitimes ont été dépossédés certains devenant même de simples salariés agricoles sous les ordres des chefs d'exploitation allemands.
L'Osland est subdivisé en directions régionales (Wirtschaftsoberleitungen ou W.O.L.)
Un rapport du 1 janvier 1941 (6 mois après la défaite !) fait état des spoliations suivantes :
Aisne 44 exploitations ( 5800 ha) (W.O.L. I/II)
Ardennes 100 fermes (30 000 ha) (W.O.L. III)
Meuse 100 fermes (30 000 ha) (W.O.L. IV
Meurthe et Moselle 45 exploitaitons (4000 ha) (W.O.L. IV)
Somme 57 exploitations (? ha) (W.O.L. I/II)
Vosges 4 exploitations. (W.O.L. IV)
La W.O.L. V couvre la Haute Marne, le Doubs, la Haute Saone et le Jura.
En aout 1944 c'est la débandade et la catastrophe, Wermke dirigeant de l'Ostland témoigne " l'évacuation des exploitaitons a été si rapide que presque rien n'a été emmené du cheptel mort ou vif. Les troupeaux rassemblés sont restés en territoire français" . Les chefs d'exploitation ont pillé les domaines : véhicules automobiles, motocyclettes, camions, chevaux.
La faillite de la tentative de colonisation agraire de la France par Hitler était consommée.
Source : l'Ostland en France durant la 2ème guerre mondiale . Une tentative de colonisation agraire allemande en zone interdite par Jacques Mièvre. Mémoire n° 46 des annales de l'Est (Université de Nancy II).