Post Numéro: 1 de orpo57 24 Juin 2020, 15:43
En décembre 1942 suite à l’invasion de la zone libre, un état-major militaire de liaison allemand (Verbindungsstab) est mis en place en Saône et Loire. Le Major der Reserve Wilhelm Brückner est nommé Commandant du Verbindungsstab 893 à Macon. Qui sait que ce lieutenant-colonel de réserve de 58 ans n’est autre que le SA-Obergruppenführer Wilhelm Brückner est un des plus ancien compagnon de lutte d’Adolf Hitler. Né en 1884 à Baden-Baden, il poursuit des études et travaille en Bavière et en Rhénanie. C’est un vétéran de la première guerre mondiale . Il a servi à partir de 1917 dans une compagnie de mitrailleurs (MG-Kompanie) du 3ème régiment d’artillerie de campagne bavarois. Blessé en mars 1918 sur le front à l’est. Il termine la guerre comme lieutenant. Libéré des obligations militaires, il rejoint le corps franc von Epp qui lutte contre l’éphémère gouvernement communiste de Bavière (Münchner Räterepublik) puis la garde territoriale. Il adhére au NSDAP dès 1922 et rejoint la SA . Il devient rapidement commandant de compagnie puis de bataillon SA. A partir du 1er mars 1923, il commande le SA-Regiment München à la tête duquel il participe au putsch de Munich de Hitler le 9 novembre 1923. Il marche au premier rang aux côtés de Hitler, Ludendorf, Göring dans la Feldherrnhalle . Il est condamné à 1 an et 3 mois de prison commuée en peine de probation. Il quitte le NSDAP en 1925 et adhére à nouveau en 1930 et retrouve les rangs de la SA.
Il devient membre de l’état-major personnel d’Adolf Hitler le 1 septembre 1930 et le restera jusqu’au 18 octobre 1940. 2ème aide de camp personnel de Hitler en 1930, il sera à partir de février 1934 aide-de-camp en chef du Führer et du Chancelier du Reich. Lors de la purge des SA (nuit des longs couteaux) Il accompagne Hitler à Bad Wiessee pour procéder à l’arrestation de Roehm et des principaux chefs S.A. Il est couvert d’honneurs, promu SA-Obergruppenführer en 1934, ainsi que cadred supérieur du parti avec le rang d’Oberdienstleiter der NSDAP. Il est élu membre du Reichstag pour la circonscription de Berlin Est en 1936. Il est tombé en disgrâce après des incidents de protocole pendant la visite officielle du Prince héritier d’Italie à l’Obersalzberg en 1940 et sur les conseils de Martin Bormann le chef d’état-major de Rudolf Hess, l’adjoint du Führer, qui a l’oreille d’Hitler. Il le fait remplacer par le SS-Gruppenführer Julius Schaub. Le 1 avril 1941, Brückner quitte officiellement le service personnel de Hitler. Le 1 juin 1941, il est mobilisé comme Major de Reserve et affecté à la Feldkommandantur de Nevers (Nièvre). En 1942, il devient Commandant de la Kreiskommandantur 893 à Dijon (Côte-d’Or). Avec la mise en place de l’administration militaire allemande dans la zone Sud rebaptisée «Heeresgebiet Südfrankreich», la Kreiskommandantur 893 est transférée le 1 décembre 1942 de Dijon à Macon. Brückner est chargé de mettre en place le Verbindungsstab 893 pour administrer le département de la Saône et Loire en liaison avec le préfet. Il est promu Obersleutnant der Reserve. Il reste à Macon jusqu’au repli allemand sur les Vosges puis l’ Alsace. A la tête d'un groupe de combat, il est chargé de la défense de Storzheim dans le secteur de Sélestat en octobre/novembre 1944 , il est grièvement blessé (double blessure à la cheville droite) le 24 novembre 1944 et évacué sur l’hopital de Holzkirchen puis Traunstein. Il est promu Oberst der Reserve le 1 décembre 1944. Arrêté par des éléments de la 7th US Army le 4 mai 1945 à l’hôpital de Traunstein, il est interné en camp de prisonnier. Durant sa détention, il a été interrogé à plusieurs reprises en 1945 au Centre d’interrogatoires de la 7th US Army, de la 3t US Army et au Centre d’interrogatoire du Service de renseignement des forces US en Europe en raison de son profil de « collaborateur personnel de Hitler ». Il est libéré en septembre 1948. Il est alors jugé par la cour de dénazification de Garmisch qui le condamne à 3 ans ½ de camp de travail. Il décède à Herbstdorf dans le secteur de Traunstein en Bavière d’une crise cardiaque le 20 aout 1954.
Georges
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