Bonsoir à toutes et à tous,
Carcajou avait évoqué un ouvrage de Nina Barbier ici :
viewtopic.php?f=21&t=49381&p=681122&hilit=Alsaciennes+et+Mosellanes#p681122
J’ai eu dernièrement l’occasion d’en prendre connaissance et saviez vous que :
Le RAD s'applique en Allemagne aux jeunes filles en 1935, d'abord sur la base du volontariat. En 1941, des appels sont lancés aux Alsaciennes et Mosellanes des classes 1919 à 1922. Elles sont convoquées A mon avis ce n’est plus un appel mais une contrainte) à un conseil de révision, puis envoyées dans des camps du RAD.
Leur séjour dans ces camps prend le visage d'un embrigadement permanent : uniforme, broche à l'effigie du parti, serment de fidélité au Führer, salut hitlérien. Elles sont employées dans des fermes, servent des familles allemandes, et font parfois des travaux d'intérêt général. L'emploi du temps est très strict : lever à 6h, gymnastique, hissage du drapeau nazi, douche, rangement des chambrées, petit déjeuner, cours d'économie domestique et éducation civique, départ à la ferme à 8h, retour au camp à 16h, formation politique et propagande, temps libre, courrier, dîner à 19h, extinction des feux à 22h. Elles sont corvéables à merci, et leurs "employeurs" en abusent parfois. Elles sont témoins des maltraitances que subissent les prisonniers de guerre et des jeunes filles qui travaillent dans ces fermes, et qui ont le malheur de ne pas être de la "race des seigneurs"...
Après 6 mois de RAD, elles sont soumises au KHD, Kriegshilfsdienst, en tant qu'auxiliaires de la Wehrmacht. A partir d'octobre 1942, elles travaillent dans des usines de munitions et dans la Flak.
A partir de février 1942, elles sont affectées aux transports, aux hôpitaux, à l'administration, etc, etc………..L'automne 1943 voit leur enrôlement dans la Luftwaffe et la marine, le manque d'effectifs masculins se faisant sentir. Elles sont alors sous commandement militaire, et travaillent par exemple dans les transmissions. Le 8 avril 1944, les RAD et le KHD passent à une durée de 14 mois au lieu de 12, à cause des pertes subies en Russie.
Les besoins d'effectifs se faisant de plus en plus pressants, les Allemands procèdent à des incorporations directes dans la Wehrmacht, sans passer au préalable par les 6 mois du RAD. Les Alsaciennes et Mosellanes sont souvent suspectées de sabotage, et on ne leur fait pas confiance.
De nombreuses évasions, désertions sont tentées, mais la menace de représailles sur la famille plane sur ces jeunes filles. Elles bénéficieront cependant de l'aide d'Allemands et d'Allemandes dans leur tentative de retour en Alsace.
Elles sont ensuite démobilisées, ou capturées par les Alliés. La guerre terminée, elles connaissent une difficile réintégration : leurs études ont été interrompues, elles souffrent souvent de séquelles physiques et psychiques après ces dures années, leurs familles sont endeuillées. Mais surtout, leur situation n'est pas reconnue. (Du moins à l’époque, je ne sais par après)