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Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 08:48
de François Delpla
qué flou ?

Il est de fait que la seule protestation publique contre les illégalités du Reich en Alsace-Moselle est le communiqué d'Alibert (et non de Pétain) du 14 novembre 1940, contre l'expulsion des Mosellans qui refusaient la nationalité allemande.

Appeler secret ce qui n'est pas public n'est pas, contre la langue, un péché bien capital !

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 09:36
de Loïc Charpentier
Note remise le 3 septembre 1940 au général von Stülpnagel, président de la commission allemande d'armistice, par le général français Hunzinger. (Ref: « La délégation française auprès de la commission allemande d'armistice, t. 1, Paris, 1947, pp. 239-241 »).


«Mon Général,

D'ordre de mon Gouvernement, j'ai l'honneur de vous transmettre la déclaration suivante :

Depuis l'entrée des forces allemandes dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle, les autorités allemandes d'occupation ont pris un grand nombre de mesures qui ont pour effet de priver la France de ses droits de souveraineté sur ces territoires.
Parmi ces mesures, le Gouvernement français ne veut citer que les suivantes:
Les Préfets, Sous-Préfets et Maires, ainsi que nombre de fonctionnaires d'origine non locale ou dont les tendances passaient pour suspectes, ont été évincés de leurs sièges respectifs ;
Monseigneur Heinz, évêque concordataire de Metz, a été chassé .de son diocèse. Plusieurs membres du clergé, tant séculier que régulier, ont été également expulsés sous le prétexte qu'ils étaient de langue ou de mentalité française;
Monseigneur Ruch, évêque concordataire de Strasbourg, s'est vu interdire l'accès de son diocèse et, par voie de conséquence, la reprise de son ministère
M. Joseph Burckel a été nommé, le 7 août dernier, Gauleiter de Lorraine, et M. Robert Wagner, Gauleiter d'Alsace. La première de ces provinces a été rattachée au Gau de Sarre-Palatinat, et la seconde à celui de Bade;
L'Alsace et la Lorraine ont été intégrées dans l'Administration civile de l'Allemagne. La frontière et la police douanière ont été portées à la limite occidentale de ces territoires;
Les chemins de fer ont été incorporés dans le réseau allemand;
L'administration des Postes, Télégraphes et Téléphones a été prise en mains par les Postes allemandes, qui substituent graduellement au personnel en place leur propre personnel;
La langue française est éliminée tant de la vie administrative que de l'usage public;
Les noms des localités sont germanisés;
La législation raciale de l'Allemagne est introduite dans le pays et, à la faveur de cette mesure, les Israélites sont expulsés, ainsi que ceux des nationaux que l'Autorité allemande tient pour des intrus;
Seuls, les Alsaciens et les Lorrains qui consentent à se reconnaître comme étant de souche allemande sont admis à réintégrer leur foyer;
Le patrimoine des associations de caractère politique et des Juifs est frappé de confiscation, de même que les biens acquis, postérieurement au 11 novembre 1918, par les Français.

Rien n'illustre mieux l'esprit qui anime ces mesures, en elles-mêmes arbitraires, que les paroles prononcées publiquement le 16 juillet, à Strasbourg, par M. Robert Wagner. Faisant état de l'élimination en cours de tous éléments de souche ou de nationalité étrangère, ce haut fonctionnaire affirmait que le dessein de l'Allemagne était de régler une fois pour toute la question d'Alsace.

Une pareille politique, qui ne saurait être le fait d'organes d’occupation subordonnés, équivaut à une annexion déguisée, et est formellement contraire aux engagements souscrits par l'Allemagne à Rethondes.

En effet :

C'est avec la France entière, dans ses frontières de l'état de 1939 que l'Allemagne a signé la Convention du 22 juin 1940. C'est l'intégrité de la France entière que l'Allemagne a comprise dans la Convention d'Armistice, en précisant que le Gouvernement français avait le droit d'administrer les territoires occupés et non occupés, sans limitation territoriale aucune.

Fort de son droit, le Gouvernement français élève une protestation solennelle contre les mesures prises, en violation de la Convention d'Armistice, à l'égard des départements Alsaciens et Lorrains et leurs populations, et qui constituent une annexion de fait de ces territoires...

Veuillez agréer, mon Général, l’assurance de ma haute considération.

Hunzinger »



Certes, cette protestation était un peu (beaucoup) comme "pisser dans violon", mais elle était, on ne peut plus, officielle.

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 10:26
de François Delpla
Loïc Charpentier a écrit: elle était, on ne peut plus, officielle.


qui le nie ?

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 11:21
de Loïc Charpentier
Qui a écrit ?

Pétain, lui, n'a cessé de protester (en secret) contre l'annexion de fait de l'Alsace-Lorraine.
... :D

Que le Maréchal ait, aussi, continué à formuler son désaccord en "petit comité", c'est tout à fait plausible, mais, en ce qui concerne la note de protestation du 3 septembre, Hunziger s'exprimait, très officiellement, au nom du gouvernement français, or j'ai cru comprendre que, à cette date, le Chef de l'Etat Français n'était autre que Pétain. ;)

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 11:39
de François Delpla
les mouches souffrent...

... à moins de considérer que les demandes et autres représentations introduites par Vichy à Wiesbaden, ayant un caractère officiel, figuraient dans le journal du même nom !

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 11:55
de JARDIN DAVID
Il y a tout de même un gouffre entre une série de protestations françaises officielles et non publiques et un "secret". La comparaison avec l'attitude Belge est intéressante.
Je n'ose penser aux commentaires en l'absence, pour l'Etat Français, de ces nombreux textes. Voir le livre de CERNAY alias LAVAGNE.
JD

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 12:22
de François Delpla
JARDIN DAVID a écrit: et un "secret".


Vraiment, les amis, s'il faut me trouver des erreurs, je dois vous avouer que j'en ai sans doute commis de pires.

Les protestations n'étaient pas publiques, je n'ai jamais voulu écrire, ni écrit, autre chose. Ni reprocher sur ce chapitre quoi que ce soit au maréchal. Pour la bonne raison que, si faute il y eut, c'était l'armistice.

Tout ce qui en découlait n'était que choix entre peste et choléra.

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 14:35
de Prosper Vandenbroucke
Que vienne faire Pétain et le Gouvernement Français dans ce sujet qui ne concerne que la Belgique??? La comparaison..............??

Re: Que serait-il advenu de la Belgique en cas de victoire allemande – Histoire de la collaboration.

Nouveau messagePosté: 22 Juil 2019, 16:00
de Loïc Charpentier
Prosper Vandenbroucke a écrit:Que vienne faire Pétain et le Gouvernement Français dans ce sujet qui ne concerne que la Belgique??? La comparaison..............??


Dans ce seul contexte, le sort des cantons de Eupen, Saint Vith, Malmedy, allemands "pur jus" jusqu'en novembre 1918, avait été très proche de celui de l'Alsace et du département de la Moselle, en 1870 - en ce qui concerne la Moselle, j'ai, personnellement, certaines réserves "purement" stratégiques...mais ne me tapez pas sur la tête! :D - . La volonté du III. Reich, à l'été 1940, après ses conquêtes territoriales, était de remettre en place, à l'Ouest, les frontières "officielles" du II.Reich, celles qui existaient en juillet 1914. Les décisions allemandes à propos du sort de l'Alsace, avaient été, directement, liées à la date de son occupation par les troupes allemandes -Strasbourg n'étant, par exemple, aux mains allemandes que le 19 juin 1940 - alors que la "province" allemande" belge avait, elle, été "réoccupée dès les premiers jours du Westfeldzug! ... d'où une différence (officielle) de date.