pierma a écrit:Loïc Charpentier a écrit:C'est ce qu'on pourrait qualifier de tempête (médiatique) dans un verre d'eau, car çà fait, quand même, 68 ans que çà existe!
En même temps, il semble y avoir eu une terrible faillite du renseignement militaire :
« Nous n'avions pas connaissance de cette pension. Sitôt informée, je me suis tournée vers les autorités allemandes pour en savoir plus, sur cette loi, sur ses critères de versement etc. », a relevé la secrétaire d'Etat auprès de la ministre française des Armées Geneviève Darrieussecq.
Et comme "dans l'armée, tout traîne, sauf les conneries" (je ne fais là que citer le colonel Mattéi, une des gloires de la Légion en Indochine) on peut être certains que toute la lumière sera faite avant qu'on ait enterré le dernier bénéficiaire.
Curieusement, l'assurance allemande "qu'aucun volontaire ne bénéficie de cette pension" ne semble pas suffire. Il est vrai qu'une expérience séculaire nous a appris que l'Allemand est fourbe...
Bonjour,
Avec "un peu" de retard.
"L'armée allemande" - ou les services qui ont fait office, après-guerre - s'était fondée, comme toutes les autres armées, sur les livrets militaires et les livrets de solde - ces derniers récapitulant, soigneusement, les temps de service, l'évolution en grade (je ne sais pas si l'indemnité versée était établie au prorata du dernier grade atteint), la date et le motif de la fin de service ou de la démobilisation , sachant, notamment que la désertion à la date de son constat suspendait tout droit. Par contre le temps d'emprisonnement, en tant que prisonnier de guerre, lui, est pris en compte.
Dans toute cette base de données, les "faits de guerre", tels que les exactions avérées ou les "crimes contre l'Humanité", - une notion postérieure à la fin du conflit qui découle, en partie, du Procès de Nuremberg, où n'avaient été jugés que de hauts cadres et non des "lampistes" -, ne sont jamais pris en compte, quelque soit la nationalité de l'armée, ce qui semble assez logique.
Au fil du temps, les actions de "nettoyage" d'après-guerre avaient révélé que les mailles de la nasse étaient trop "larges" - fuites sous des cieux plus propices, comme Eichmann ( enlevé par le Mossad, à Buenos-Aires, en 1960 et exécuté par l'Etat d'Israël, en 1962), emplois d'identités-bidons pour se fondre dans la population, etc. -, mais, en gros, la "Chasse aux Nazis", après les années 1950, s'était résumée à quelques centaines de tronches, plus ou moins, "remarquables". Après la fin de la guerre , la RFA - la RDA étant aux "abonnés absents" - avait du gérer le cas de, au bas mot, 4 millions de combattants, dont un bon paquet de volontaires "étrangers" ou incorporés "de force".
En plus, si c'était simple, çà saurait!
J'ai, par exemple, en tête, l'exemple d'un jeune (18 ans!) milicien français, versé d'autorité dans la "Charlemagne", après la fuite de son unité en Allemagne, collé, a l'été 1945, - il avait eu le bol d'échapper aux pertes au combat et aux exécutions "sommaires" - dans un cul de basse-fosse français en attente de son jugement... jusqu'à ce que les services de recrutement de l'armée française, venus le visiter dans sa geôle, fin 1945-début 1946, lui ait laissé le choix entre 15 ans de tôle (au mieux!) et un engagement volontaire dans la Légion Etrangère, pour aller au casse-pipe en Indochine. Il en était revenu, décoré de la Légion d'honneur et gradé! En 1966, alors que j'étais quartier-maitre dans notre belle Marine Nationale, j'avais fait connaissance dans le couloir du Vintimille-Stasbourg, d'un caporal de la Légion Etrangère - d'origine allemande - tout fiérot d'avoir été admis à la retraite de la Légion, avec le grade de caporal-chef, et de s'être vu attribuer un costume civil flambant neuf, après plus de 25 ans de service, sachant qu'il était Hauptmann (capitaine), à la capitulation de mai 1945, et qu'il s'était cogné, entre autres, l'Indo et l'Algérie!
On a tendance, de nos jours, à analyser, un peu trop vite ces périodes de guerre très complexes aux travers d'optiques déformées par de belles valeurs humanitaires, qui finissent, en général, sous le tapis, dès que çà pète sérieusement; là, j'écarte les exactions sur les populations civiles (désarmées!) et les crimes contre l'humanité, mais, dans les faits, ces actes ont, toujours, existé, depuis la nuit des temps, sauf le dernier cité qui s'assimile à une destruction " industrielle volontaire". Je rappelle, juste, que ce sont les Américains, dès 1896, à Cuba, puis la Grande-Bretagne, en 1901, en Afrique du Sud, durant la Guerre des Boers, qui avaient "innové" avec les "camps de prisonniers civils et militaires"! Loin de prétendre vouloir juger, mais, à ma connaissance, ces deux nations se veulent être à la pointe de "l'humanitaire militaire"!