Judex écrit :
Je ne veux pas trop m'avancer sur le livre de J.-L. Leleu (semble-t'il fort instructif) car je ne l'ai pas encore lu mais il me semble qu'il a axé ses recherches sur certaines divisions et pas sur toutes. Je pense qu'il faut être très prudent, que la Waffen-SS et tout sauf une arme homogéne (et dans tout les domaines) et qu'il faut se garder de tirer des généralités. Ce qui est valable pour telle division ne l'ai pas forcément pour telle autre. Au sein d'une même division, il y a de nombreuses diversités (la "Charlemagne" étant un exemple parfais) et d'un point de vue individuel aussi. […]
Effectivement – et c’est ce que certains critiques ont reproché à J.-L. Leleu -, celui-ci a fondé son étude essentiellement sur les divisions SS engagées à l’Ouest à la fin de la guerre. Cela dit, il a largement fait la part des choses et, comme tu peux déjà le voir dans les quelques exemples que j’ai tirés de son ouvrage (comportement des 10e, 12e, 17e divisions SS…), il a analysé de nombreuses différences selon l’unité et l’époque. En outre, son étude, très sérieuse, est basée sur… 256 pages de notes d’archives (surtout allemandes) très précises ! Evidemment, on sent la ferme volonté (qu’il avoue d’ailleurs) de casser le mythe de la Waffen-SS, réputée fanatique et sans pitié, mais redoutable et performante au combat …
Juin 44 écrit :
[…] Tous n'étaient peut être pas empreints de l'idéologie nazie (c'est le cas pour les anciens de la LVF et de la milice pour la Charlemagne), mais tous partageaient - ou presque tous - le même souhait de voir l'Allemagne triompher.
Certes, mais c’est un point commun très général, un souhait que certains, qui n’étaient ni SS ni nazis, formulaient par peur du bolchevisme (cf. la fameuse phrase de Pierre Laval).
Juin 44 écrit :
Il faudra ensuite apporter certaines nuances, au fur et à mesure que la fin de guerre sera proche. Si l'on veut comprendre la Waffen SS, je veux dire analyser son fonctionnement très particulier et sans comparaison possible, il faut l'analyser telle qu'elle se présente à ses origines. Toute analyse à postériori sera faussée. Fin 1943, Himmler est conscient que le virage à angle droit pris en matière de recrutement est à contre courant de l'idéologie, mais il n'a plus les moyens de sa politique. En 1944, la 12ème SS, formée de germaniques endoctrinés est un contre exemple de part la particularité de son recrutement.
Oui et non. En effet,
fin 1942, à la suite de la « crise de confiance » d’Hitler envers le haut commandement,
le rôle fondamental de la Waffen-SS connaît un tournant radical : de corps d’élite volontairement restreint - garde prétorienne d’Hitler, troupe de police politique militarisée totalement dévouée au Führer, devant faire ses preuves sur le front et démontrer sa valeur militaire aux yeux de tous -,
elle devient, sur l’ordre exprès d’Hitler, une véritable armée national-socialiste, pilier et dernier rempart du régime, qui devait à terme remplacer la Wehrmacht,
et donc expressément une armée « populaire » de masse (cf. J.-L. Leleu,
op. cit.,1ère partie, chapitre 2 : « Le tournant : Hitler, la Wehrmacht et la Waffen-SS »)...