Post Numéro: 1
de François Delpla
27 Mai 2015, 17:45
Nouvelle déception ce soir, avec le discours de Hollande, même si je ne me faisais aucune illusion. L'assassinat de Jean Zay est attribué à la Milice sans que soit même évoquée la possibilité d'un ordre de l'Allemagne à ses valets français. Le voilà bien, le masochisme national qu'on lui reproche vicieusement à propos des programmes de cinquième ! Mais il est des mieux partagés.
Comme tous les mystères du Troisième Reich, celui-ci mérite d'être examiné, faute d'une documentation au sens classique du mot, en essayant de percer le jeu du régime. Dans le cas d'Oradour (10 juin 1944) et de la mort de Mandel (7 juillet), des documents suggèrent fortement une intervention du sommet nazi (visite de Himmler à Lammerding en avril, discussions Hitler-Ribbentrop-Abetz sur l'éventualité de faire tuer par Vichy Mandel, Blum et Reynaud en représailles des actions de la Résistance). La logique est : terroriser les Français au lendemain du débarquement tout en déployant une violence limitée, en sorte que Pétain et Laval ne démissionnent pas en croyant plus que jamais qu'ils "sauvent ce qui peut l'être".
Zay est tué à mi-chemin des deux dates : piqûre de rappel d'Oradour, préface de Mandel ? répétition pour tester les réactions de Vichy ?
Ce qui est sûr c'est que la Milice, plutôt occupée à mettre les résistants en prison (ou pire) qu'à les en extraire, n'a, par elle-même, strictement aucun mobile.
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