Bonjour,
J’ai relevé un curieux article dans le Journal Ouest Eclair des 24-25-26 décembre 1943.
Une invention servant la propagande allemande pour faire peur et craindre les libérateurs qui déporteront nos chers enfants, libérateurs remontant par la Sicile. L’opération Husky de juillet 1943, inquiète l’éditorialiste du journal ouest Eclair.
J’ai parcouru internet, ma recherche est restée vaine concernant un évènement, à cette époque, qui aurait pu ressembler à un déplacement d’enfants en Italie.
45- Année. — No 17.038
JOURNAL QUOTIDIEN REGIONAL. UN FRANC
RENNES, 38, rue du Pré-Botté. Tél. 36-71 — C.P. 118 RENNES
Rédaction parisienne,
114. Ch.-Elysées
"L'enfance déportée
La radio de Rome annonce que le premier transport d'enfants de l'Italie du Sud devant être déportés en U. R. S. S est formé. Plusieurs contingents sont déjà arrivés dans le port de Syracuse ou doit avoir lieu leur embarquement.
L'année dernière, on les avait conduits à la Crèche, devant le Bambino si cher aux petits enfants de la Péninsule. Dans la tristesse de ces nuits de guerre, mais avec cette ardeur confiante, expansive et volubile qui caractérise leur race, ils avaient prié comme tous les petits chrétiens du monde civilisé..
Arraché à leur rêve par les âpres réalités d’un conflit qui s'est abattu sans pitié sur leur sol, les mêmes petits enfants sont aujourd'hui voués à l'exil. Enlevés à leurs mères, ils ont été parqués, dans le port de Syracuse. Là, ils attendent leur départ.
Car ils vont partir, les petits Italiens du Sud, ces petits bonshommes et ces petites bonnes femmes de Naples et d'ailleurs, habitués au soleil, au rire, à la chanson, à la danse. De leurs baraques on va les transporter, d'abord parqués comme des émigrants sans ressources et sans défense, dans les cales et les entreponts. • Les bateaux vont cingler, cap sur l'Est, vers le Paradis soviétique. Les gosses d'Italie sont admis à goûter les joies indicibles du bolchevisme adapté à la jeunesse. Libres ! Ils vont être libres !
A peine sortis de leurs navires, on va les loger pêle-mêle, en des camps de « formation », où leur seront inculqués les principes modernes.
Après quelques semaines d'Instructions spéciales, les jeunes couches « libérées » pourront, comme le furent avant eux les fils « libérés » des moujiks soviétisés, se répandre dans les villages ou les cités. Libres! Ils seront libres ! Libres de voler, de piller, de vivre leur vie ou de mourir de faim !
Sans doute, ce départ de Syracuse n'est qu'un premier départ. D'autres sont probablement prévus dans le plan de « libération » qui ne réserve pas à la seule Péninsule les bienfaits de ce genre.
Ceux qui attendent chez nous les « libérateurs » ont-ils songé au sort qui menace les petits enfants de France ?
F. T."