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70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 08 Aoû 2014, 17:44
de lejusticier
Comme il s'agit d'un copier/coller le lien suffit pour relater des faits malheureux et inadmissibles:
http://www.lamontagne.fr/france-monde/a ... 05830.html
EDIT par Prosper

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 08 Aoû 2014, 18:41
de JARDIN DAVID
J'avais lu la première mouture et allais faire une remarque de ce genre !
Situation certainement basée sur des faits douloureux, quels qu'ils furent exactement, et pour lesquels nous manquons d'éléments d'appréciation.
Les journaleux pisseurs de copies qui nous pondent ce papier devraient au moins éviter de rapporter ainsi des propos de ce genre (morceaux choisis) :
" ... Quand on s'en va à l'extérieur, c'est connu, on a un peu honte que ça s'est passé chez nous", explique M. Boucard.
"On fait pas justice soi-même. C'est pas normal qu'on fait des trucs comme ça", s'insurge Louis Guillard
C'est pour faire couleur locale ?
Quoi que, si je lis cet article .... : http://fnaca-monterfil.jimdo.com/les-ch ... ccupation/
Je passe sur les coucheries éventuelles pour lesquelles il y a une version un peu moins angélique ; mais je me dis qu'il y a encore de l'avenir dans le coin pour les familles BLED et BESCHERELLE.
JD

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 08 Aoû 2014, 20:58
de Bruno Roy-Henry
Quel que soit le camp qui a commis de tels crimes, ils sont abjects et doivent être dénoncés comme tels !

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 09 Aoû 2014, 07:03
de schmol80
Le justicier m'a devancé ! J'ai découvert hier cette ignominie !

Combien de malheureuses victimes de ces exactions "épuratrices" sont encore inconnues... C'est décidément tout un pan de l'histoire de la Libération dont le voile ne s'est que très peu soulevé jusqu'à aujourd'hui, il me semble...

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 09 Aoû 2014, 08:04
de Michel 44
C'est une bonne chose quand ce genre de tabous tombe.

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 09 Aoû 2014, 09:08
de JARDIN DAVID
Personnellement je suis tout à fait d'accord avec vous sur le fond. Par contre pour la forme, il faut aussi se montrer à la hauteur et déterminer l'objectif à atteindre. Rendre leur dignité à des victimes, corriger une certaine écriture de l'Histoire, mais pas faire resurgir des rivalités de village ou des règlements de compte entre descendants à deux ou trois générations.
Qu'en pensez-vous ?
JD

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 09 Aoû 2014, 09:53
de Michel 44
Pour ne pas avoir de règlements de compte, de haine qui se développe, c'est une affaire de conscience, de réflexion, de sagesse.

Personne n'est responsable des erreurs de ses ancêtres. Mais lorsque des personnes peuvent être réhabilitées, il faut le faire car c'est un devoir.

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 09 Aoû 2014, 11:11
de JARDIN DAVID
Tout à fait ok sur ces deux points .... mais ce n'est rien de le dire ou de l'écrire ! Surtout dans une ambiance rurale et avec "laide" de tels médias.
Nous avions déjà débattu ici de thèmes semblables lors de la sortie de "Joli mois de mai" de Y... M..... J'avais assisté à une réunion publique contradictoire ... et pas du tout apaisée. Il y a des caps à passer.
JD

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 09 Aoû 2014, 11:28
de François Delpla
mais attention de ne pas substituer une analyse manichéenne à une autre.

Inspirons-nous de l'enquête magnifique sur la tondue de Chartres. Notre débat de 2011 viewtopic.php?f=33&t=29609&p=359228&hilit=tondue#p359228 peut être complété par un extrait de mon récent bouquin :

La tondue de Chartres

La photographie dite de « la Tondue de Chartres » figure dans de nombreux manuels scolaires. Mais personne ne connaissait vraiment l’histoire des personnages qu’elle met en scène, avant une étude menée par deux habitants de la ville, publiée en 2011et rééditée en 2013 avec d’importants ajouts .

Elle est signée d’Endre Erno Friedmann, alias Robert Capa (1913-1954), un photographe de presse d’origine hongroise, qui sera naturalisé américain après la guerre et participera à la fondation de l’agence Magnum. Il travaille alors pour le magazine Life. Dix semaines après avoir débarqué à Omaha Beach avec la première vague d’assaut, Capa arrive le mercredi 16 août dans le centre de Chartres sur les pas de l’armée américaine. La célébrité du cliché tient pour une part au fait que la tondue tient dans ses bras un bébé.
Un an et demi plus tôt, le 24 février 1943, cinq jeunes gens, Henri Godard, Fernand Guilbault, Edouard Babouin, Didier Hée et René Ligneul, étaient arrêtés à Chartres par la Gestapo, victimes d’une dénonciation. Ils étaient simplement accusés d’écouter la radio anglaise. Tous furent déportés sauf le premier nommé ; Guilbault et Babouin moururent à Mauthausen.
A la Libération, leurs proches désignèrent la famille Touseau (surtout la fille, Simone, qui porte le bébé sur la photo, et la mère, Germaine) comme étant responsable de leur dénonciation.
Cependant, la tonte, effectuée par des FFI dans la cour de la préfecture et faisant une dizaine d’autres victimes, aurait probablement été suivie, non pas d’un défilé sous les quolibets, mais d’une exécution, si l’accusation de délation avait été produite ce jour-là. La plainte est déposée régulièrement, l’affaire instruite convenablement et les deux femmes obtiennent un non-lieu après deux ans de prison préventive, les preuves étant estimées insuffisantes. Une peine de dix ans d’indignité nationale est infligée à Simone, pour avoir travaillé dans les services administratifs de la Wehrmacht.
Née en 1921, bachelière, elle admirait les nazis et avait adhéré au Parti populaire français, fondé et dirigé par le collaborateur Jacques Doriot. Elle s’éprend, sans se cacher du voisinage, d’un officier qui part pour le front russe le 5 novembre 1942. Il est blessé et soigné à Munich, où elle le rejoint. Ils ne parviennent pas à se marier, elle revient enceinte et accouche à Chartres le 23 mai 1944. La présence du bébé dans le cortège est due au fait qu’elle l’allaitait et avait demandé qu’on lui permette de l’emmener. Les deux femmes avaient pu rentrer chez elles ensuite. La dénonciation et l’arrestation s‘étaient produites quelques jours plus tard. Simone finit alcoolique et meurt à 45 ans en 1966.
La parution du livre en 2011 a permis de retrouver le père du bébé. Il se nommait Erich Göz. Sa famille confirme qu’il s’agissait bien d’une histoire d’amour. Quant à la dénonciation, l’étude tend à innocenter la famille Touseau. Le bébé se porte bien et tient à rester anonyme.

Re: 70 ans après l'épuration, le tabou des pendues se lézarde à Monterfil

Nouveau messagePosté: 09 Aoû 2014, 11:34
de pili
Les bons à rien resteront des bons à rien.
Le grand-père de ma femme, secrétaire de mairie après la déportation de son prédécesseur, a eu également le droit à de la visite à la Libération. Mais les gens sensés de la commune ont vite remis à leur place les ivrognes.