Bonjour,
fbonnus a écrit: 50 ans. C’est le nombre d’années qu’il aura fallu pour qu’un Chef d’Etat Français, en l’occurrence Jacques Chirac, reconnaisse officiellement la responsabilité de la France dans la persécution des Juifs entre 1940 et 1944.
Nous sommes là en présence d'un FAIT (16 juillet 1995 au Vélodrome d'Hiver) qui se situe hors de la période sur laquelle il est coutume de s'exprimer ici.
Mais comme ce FAIT est évoqué, et bien qu'à mon grand regret, la video refuse de démarrer, je me crois permis de donner mon avis...
Pour bien comprendre, il faut se reporter trois ans en arrière, à l' interview de François Mitterrand dans les jardins de l'Elysée le 14 juillet 1992, au cours de laquelle le président alors en exercice,
justifie le refus de la reconnaissance du martyr des juifs sous le régime de Vichy...
Je n'irai pas par quatre chemins, l'acte de contrition de Chirac est, à mes yeux, une hypocrisie sur fond de règlement de comptes à titre posthume, entre un ancien premier ministre devenu président, avec son ancien président (en période de cohabitation).
A prime abord, qui d'autre que François Mitterrand, aurait pu avoir des raisons de formuler un "meaculpa" dès lors qu'il avait été l'ami de René Bousquet donc chacun connaît ici le rôle dans la rafle du Vel d'Hiv des 16 et 17 juillet 1942 ?...
Voilà pour le FAIT... j'en viens au FOND...
La police française, a procédé à l'arrestation de juifs, en application d'une contrainte qui nous a été imposée par l'occupant.
Ce ne sont, ni Pétain, ni aucun autre Français qui ont écrit "Mein Kampf"...
Ce ne sont, ni Pétain, ni aucun autre Français qui ont ourdi la "solution finale"...
Je cite un extrait des mémoires de Mme Simone Veil:
J’avais suffisamment travaillé sur la Shoah pour savoir que la France avait été de loin le pays où le pourcentage de Juifs déportés s’était révélé le plus faible, un quart de la communauté et, toujours en proportion, très peu d’enfants. Ce phénomène ne trouvait son explication que dans une réalité indéniable : nombreux étaient les Français qui avaient caché des Juifs, ou n’avaient rien dit lorsqu’ils savaient qui en protégeait
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Par la suite, j’ai constaté que je n’étais pas seule à mener ce combat. L’association que préside Serge Klarsfeld a publié à l’époque une brochure dont la lecture m’a étonnée. Y sont énumérées des actions entreprises par le gouvernement de Vichy pour s’opposer aux Allemands ! Serge Klarsfeld y fournissait des arguments concrets à l’appui de sa thèse : refus d’obtempérer de l’administration dans certains cas, retards dans la mise en oeuvre des ordres allemands ou des décisions de Vichy… Il n’est pas jusqu’à la rafle du Vél d’Hiv qu’il n’ait revisitée dans certains de ses aspects. En fait, il développe publiquement des thèses qui furent longtemps les miennes. J’avais observé qu’à cause de l’existence de deux zones, la France a en fait subi deux déportations : celle des Juifs étrangers et celle des Juifs français, ce qui a compliqué le déroulement des opérations telles que les avaient imaginées les Allemands, et ce qui a donc diminué le nombre de victimes. Les arrestations de Juifs dans les autres pays occupés sont survenues beaucoup plus tôt qu’en France, et la mortalité y a été plus importante. Peu de ceux qui furent déportés en 1941 sont revenus, car survivre deux ou trois hivers derrière les barbelés nazis relevait de l’impossible....
Je ne connais pas le contenu de la brochure de Serge Klarsfeld (texte souligné)...
Si quelqu'un connaît ?
Voilà... je reste très attentif aux commentaires...
Cordialement,
Roger