Post Numéro: 11 de Chef Chaudart 07 Mai 2011, 12:15
Je ne vois pas bien le but de vos questions (et je vous prie de pardonner mon ignorance)...
Par définition, l'Allemagne de l'Occupation possède une économie de guerre, dans laquelle l'Etat à la mainmise sur tout l'outil industriel, les matières premières, etc...
Elle profite de sa victoire pour placer l'économie des pays qu'elle occupe sous sa coupe (cours forcé du Franc et frais d'occupation, pour la France).
Dans ce cadre, le rôle de la monnaie est des plus mineur. Il se limite à l'Allemagne et, par sa convertibilité forcée, à celle des pays occupés.
Les achats hors de cette zone (Suisse, Suède,... ) sont faits par du troc ou de l'or, éventuellement par quelques devises convertibles pillées ici ou là. Il n'est, bien sùr, pas question d'emprunter sur le marché international, et cela depuis avant la guerre même, le pays n'ayant aucune solvabilité. Le risque de ne jamais être remboursé suffit à repousser tous les bailleurs sains d'esprit .
En "interne", l'argent est limité à son rôle de facilitateur d'échanges. Et encore, pour les biens non contingentés (on peut payer sa place au cinéma, mais il faut un ticket de rationnement pour se procurer du beurre. Ou un bon d'attribution, si une usine veut de de l'aluminium ou autres matières premières).
Si on en revient à la France: taux d'échange et frais d'occupation sont fixés dans les conditions d'armistice. Elles permettent, de fait, à l'Allemagne d'acheter ce qu'elle veut en France. Ces accords ne seront jamais remis en question par aucun membre de Vichy. Après une période de quelques mois de tentatives de faire redémarrer l'économie, ou l'on fabrique quelques locomotives pour la SNCF, par exemple, avec la continuation de la guerre, "l'Etat Français" va se trouver à cours de matières premières. Le marché traditionnel avec les Colonies (échange de biens de consommation contre matières premières) est interrompu. Le seul moyen de relancer est de travailler pour l'Allemagne. Ce à quoi Vichy va s'employer activement, dans le cadre de ce qui deviendra la "Collaboration".
...never give in, never give in, never, never, never, never-in nothing, great or small, large or petty - never give in except to convictions of honour and good sense. Never yield to force; never yield to the apparently overwhelming might of the enemy.