Louis Renault

qu'est-ce que cette nationalisation lui a rapporté?

On risque effectivement le HS.
Mais pour rester dans l'ambiance ww2, ne faut-il pas voir dans cette nationalisation une opération de séduction réussie vis à vis du PCF ? Un genre de Soviet avec des "avancées sociales" etc mais tout en maintenant les structures "capitalistes" par ailleurs. Donc à court terme un moyen de satisfaire des revendications et un moyen d'éviter une radicalisation plus forte. Un succès à court terme. Pour mon analyse personnelle des conséquences à moyen terme, c'est [autocensuré] car HS !

Je ne pense pas qu'il n'y ait eu qu'une influence communiste dans les nationalisations:

- la tendance à la Libération est à la reconstruction. Celle-ci, même pour les "technocrates", doit être menée et guidée par l'Etat. Qui doit donc se doter des moyens d'influencer l'industrie. Le Renault d'après-guerre est ainsi à la fois une vitrine sociale (ce qu'il n'était certes pas avant-guerre) et le fer de lance de la construction automobile populaire avec la 4CV (son drapeau), mais aussi la Juvaquatre, en rupture avec les modèles puissants et coûteux qui avaient la préférence de Louis Renault.

- De Gaulle lui-même n'est pas un "libéral", comme on dit de nos jours. Dans le gaullisme, il y a un interventionnisme étatique bien assumé.

Il y a une sorte de consensus à la fin de la guerre pour donner à l'Etat des leviers importants à tous les niveaux de la production industrielle, des investissements à la politique sociale.

Je suis aussi en plein accord avec le Chef !

Je suis d'accord avec J. D. sur le fait que le PC en a profiter, et a battu le fer pendant qu'il était chaud. Ambroise Croizat a mis la sécurité sociale en place en seulement 6 mois (une excellente émission de France Inter sur l'homme http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2105), et la retraite, les congés payés, etc... Tout ça est venu de la poussée du CNR et des communistes, profitant d'un patronat collabo et d'une droite mouillée dans l'eau de Vichy. Ces avancées sociales n'ont pu avoir lieu avant-guerre (et ce n'est pas faute à ses pères d'avoir essayé) et fallait faire vite avant que la bête ne reprenne du poil. D'ailleurs le CNR ne dura qu'un an, après les affaires courantes reprirent comme avant.

Bonsoir. J'ai l'impression que vous négligez un point dans la politique économico-sociale (pas mal celle-là, je vais finir par rendre jaloux les énarques ) de la fin de la guerre, c'est le programe de gouvernement du CNR, qui a été écrit pour trouver des solutions afin d'éviter que ne se reproduisent les circonstances économiques qui ont conduit à la guerre. Le plus cocasse dans cette rédaction, c'est que ceux qui ont le plus mis la pagaille, sont les socialistes avec Le Troquer, alors que les représentants de la droite s'entendait avec les communistes et les FTPF. ( voir le livre de Debû-Bridel : De Gaulle et le Conseil National de la Résistance)
Au vu des documents produits par Annie Lacroix-Riz, le procès Renault, ne s'arrète pas seulement au personnage de Louis Renault, mais à tout le directoire de la société, et à leur comportement avec l'ennemi.
Pour finir, quelques chiffres pour la collaboration économique: les liovraisons à l'Allemagne: véhicules:116 917 dont: Renault:32 877, Ciroën:32 248, Peugeot:22 658; Ford:10 620; Berliet:2 389; avions: 1 540, Moteurs d'avions: 4 138, hélices:4 144, pièces: des millions. Comme quoi l'affaire Renault ne s'arrète pas qu'à la livraison des véhicules, mais bien à la contribution à la vie économique de la collaboration. Amitiés. Bernard

Je signale un article du télégramme de Brest du samedi mars sur ce sujet

le PC en a profite

Pas si activement que ça. J'aurais tendance à penser plutôt que le PCF fut manoeuvré par les autres partis :

une opération de séduction réussie vis à vis du PCF

L'homme au couteau entre les dents, ça fait peur, surtout quand il est nombreux avec une STEN dans les mains. C'était le cas en 1944-45. D'où une certaine "collaboration" de la droite avec les FTP. Certains étaient rodés. Un double jeux en quelque sorte: la théorie de l'épais et du bouc lié.
Il serait intéressant de savoir dans le cas de Louis RENAULT et de la création de la Régie d'où venait précisément l'idée et pourquoi la nationalisation n'a pas touché l'ensemble de la métallurgie, puis de l'industrie, puis .... RENAULT fut la part du feu habilement placée sur l'autel de la collaboration new-look.
RENAULT, une revendication communiste de base certainement, mais comment fut-elle mise en oeuvre ?

[Prosper Vandenbroucke]

Je signale un article du télégramme de Brest du samedi mars sur ce sujet

Quel samedi mon cher Philippe

Pas besoin de bafouer la légalité républicaine pour nationaliser Renault. Le problème, c'est qu'il fallait payer des indemnités et, subsidiairement déplaire aux alliés communistes. La nationalisation-sanction permet d'éviter ces deux écueils, tout en représentant une grande première dans un Etat de droit où, de mémoire, on n'avait jamais confisqué les biens d'un mort !!!!
Encore une fois, attention aux généralités sur le "patronat collabo", qui sent un peu trop sa lecture idéologique de l'Histoire. La réalité est bien plus complexe. Le P-DG des usines Renault a obtenu un non-lieu en 1949, le commissaire du gouvernement estimant que la direction avait freiné les exigences des Allemands

Pour l'article du Télégramme sur Louis Renault, voir :

http://www.letelegramme.com/ig/generale ... 232631.php

Intéressant le point de vue de Gilbert Hatry, biographe de Louis Renault.

Pas besoin de bafouer la légalité républicaine pour nationaliser Renault. Le problème, c'est qu'il fallait payer des indemnités et, subsidiairement déplaire aux alliés communistes. La nationalisation-sanction permet d'éviter ces deux écueils, tout en représentant une grande première dans un Etat de droit où, de mémoire, on n'avait jamais confisqué les biens d'un mort !!!!
Encore une fois, attention aux généralités sur le "patronat collabo", qui sent un peu trop sa lecture idéologique de l'Histoire. La réalité est bien plus complexe. Le P-DG des usines Renault a obtenu un non-lieu en 1949, le commissaire du gouvernement estimant que la direction avait freiné les exigences des Allemands

Pour l'article du Télégramme sur Louis Renault, voir :

http://www.letelegramme.com/ig/generale ... 232631.php

Intéressant le point de vue de Gilbert Hatry, biographe de Louis Renault.

Donc Renault n'a rien fait, ces rencontres avec A.H. seraient fortuites, il n'a jamais financé de partis fascistes, il n'a fabriqué, ni chars, ni autos, ni canon, ou bombes pour l'armée allemande, il a fait tout son possible pour aider à l'effort de guerre français, il n'était ni anti-communiste, ni anti-syndicaliste. En fait, le pauvre Renault est victime des méchants communistes qui lui ont confisqué ses biens. Tout ça c'est bien beau, mais faut juste amener quelques preuves de ce que vous avancez.
Quand A. L-R fait cette riposte, face à ce révisionnisme, qui est lisible sur pas mal de sites, elle argumente, amène des preuves. Et vous, d'où tenez-vous vos sources?