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Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 14:57
de Judex
Les "déclarations" du Gauleiter sur le volontariat ne faciliteront pas la tâche ! Un travail sur les statistiques... Au moins 1 volontaire sûr dans la compagnie qui était à Oradour.

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 15:35
de Signal
Au moins un volontaire ne veut pas dire énormément de volontaire, ni même pas plus qu'ailleurs...
Rappelons par ailleurs qu'à Oradour les Alsaciens étaient des deux côtés des fusils...

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 15:52
de Judex
??? Je ne parle pas "énormément de volontaire" mais de plus de 2000 !

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 16:31
de Signal
Désolé c'est le gène alsacien qui ressort...
Je voulais dire que sur 130 000 engagés, qu'il y en ait 2000, 3000 ou même 4000 volontaires ça fait peu... Et qu'il y ait eu un engagé, deux, voir trois à Oradour ne veut pas dire qu'ils étaient plus nombreux que ça.

Bonne journée,

Seb.

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 19:16
de Fantomas
Il me semble les Alsaciens/Allemands sont comptabilisés dans les 2000 ou 2500 volontaires. Ceci dit, le volontaire à Oradour (qui avait le grade de sergent) s'appelait Georges-René Boos (le prénom est plus français qu'allemand)... Mais il existe peut être une façon de les identifier: le grade. Ce serait exceptionnel de voir un incorporé de force être officier (par exemple)...

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 20:30
de JARDIN DAVID
Pour être incorporé de force et devenir officier, il faut le faire ..... on se demande même si c'est possible.
Voir le cas de DEGRELLE par exemple. N'oubliez pas que les plus fanatiques ne sont pas nécessairement haut gradés.
Je préfère une comptabilité des cas recensés.

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 22:07
de Audie Murphy
Nous nous éloignons du sujet "Procès de collaborateur". Je crois que les Malgré-Nous méritent un sujet à eux seuls et je pense même qu'il y a déjà quelques fils ouverts là-dessus !

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 22:35
de Prosper Vandenbroucke
Audie Murphy a écrit:Nous nous éloignons du sujet "Procès de collaborateur". Je crois que les Malgré-Nous méritent un sujet à eux seuls et je pense même qu'il y a déjà quelques fils ouverts là-dessus !


Tout à fait d'accord avec toi mon cher Audie et je suggère aux amis qui débattent ici même, de faire une petite recherche au sujet des Malgré-Nous.
Nous parlons ici de procès, lesquels, ont été intentés aux collaborateurs. Je pense pouvoir dire qu'il y a une certaine différence entre collabos et Malgré-Nous.
Amicalement
Prosper

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 29 Aoû 2009, 23:27
de Kristian Hamon
Revenons donc au sujet...

Cher Maquis Surcouf,

La tentation est grande de vouloir refaire les procès de l’épuration, surtout soixante cinq ans plus tard. J’ai toujours essayé de ne pas y succomber. Et ce n’est pourtant pas l’envie qui m’a manqué ! Si je vous affirme avoir consulté probablement un millier de dossiers d’instruction depuis dix ans, je ne pense pas me tromper beaucoup. Je ne parlerai pas des grands procès de Paris évidemment, n’ayant pas eu accès aux dossiers, mais de l’épuration « ordinaire » en province.
Comme vous le savez, il y a eu deux niveaux de jugements : Chambre civique pour les faits mineurs de collaboration, passibles en général d’une peine infamante comme l’indignité nationale. L’autre niveau : la Cour de Justice, concerne les cas plus graves (Ceux qui m’intéressent !) de collaboration aux côtés de l’occupant. Les peines sont plus lourdes : travaux forcés ou peine de mort. Après enquêtes et constitution d’un dossier, une commission mixte : magistrats et CLL ou CDL, décidait vers quelle juridiction envoyer les prévenus. Ces derniers pouvaient être en détention provisoire depuis plusieurs mois, le temps de l’instruction. Cette commission pouvait également décider de classer le dossier comme SS (Sans suite) ou NL (Non-lieu). S'il avait fallu juger tous les cas, nous y serions encore ! Évidemment ces camps de détention, comme les prisons étaient bondées.
Il est absolument nécessaire d’avoir toujours présent à l’esprit le contexte de l’époque. Sous peine d’anachronisme. Le pays, tout au moins en ce qui concerne ma paroisse (Désolé…), était totalement désorganisé, sinon entièrement détruit. Je peux vous assurer que les manuscrits et parchemins du Moyen Age conservés à la très belle bibliothèque municipale d’Avranches (Dont je recommande à tous la visite) sont en meilleur état que les documents de 1944. Le papier manquait cruellement ou était de mauvaise qualité (Acidité), on utilisait en abondance le verso de vieilles cartes militaires. Les machines à écrire sont rares, les rubans usés, cela en devient illisible pour le chercheur. Les moyens de communication sont réduits à leur plus simple expression, peu de voitures, pas d’essence, pas de téléphone. Comment dans ces conditions réaliser des enquêtes sérieuses ? Certains prévenus sont jugés alors que leurs victimes ou témoins à charge sont encore en détention en Allemagne ! On assistera d’ailleurs à un durcissement des peines lors du retour des camps des premiers déportés au printemps 45. Dans ces conditions, il est évident que bon nombre de « collabos » vont s’en tirer sans grands dommages. On en sait plus aujourd’hui, je parle pour moi, sur certains condamnés en recoupant plusieurs dossiers et à la lumière d’archives récentes, que les juges de l’époque. Tout cela donne effectivement une impression de procès « bâclés » comme vous dites. Mais les juges faisaient avec ce qu’ils avaient comme preuves. Il y a eu de graves erreurs, c’est évident, des lampistes ont payé pour d’autres. Mais, globalement, les peines étaient plutôt clémentes. Même imparfaite, cette justice était préférable à celle, plus expéditive, des exécutions de l’été 44 et son cortège lamentable de femmes tondues. Encore que parmi ces dernières, il faille distinguer les cas de liaisons amoureuses sincères, et que personne n’a le droit de juger, des femmes qui non seulement « couchaient » avec l’occupant mais en profitaient aussi pour dénoncer les résistants sur l’oreiller ! Et j'ai vu pas mal de dossiers de filles qui s'en sont bien tirées avec une coupe de cheveux. La période était très dure, comme toutes les sorties de guerre. Les passions exacerbées, les nerfs à vif après quatre années d'occupation, des résistants victimes des pires cruautés de la part des Allemands ou des milices. Cela ne coute pas cher de s'émouvoir aujourd'hui.
Pour conclure rapidement, j'en suis donc arrivé à la conclusion que je n'aurai pas aimé être juge en 1944.

Re: Procès de collaborateur

Nouveau messagePosté: 30 Aoû 2009, 09:07
de JARDIN DAVID
Oui tu as raison Kristian, il n'était pas simple d'être juge en 1944.
Je remets en avant aussi un point: la confrontation des maquis "rouges" avec les gaullistes, et surtout, pour reprendre leur terminologie, la bourgeoisie locale, pétainiste...au moins au départ.