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Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 28 Mai 2009, 17:51
de zoumboulou
pour la whermacht, ce fut des cas isolés, mais dans les années 34/39, des allemands et des autrichiens ont béneficiés du statut de réfugié politique en France. Statut denoncé en juin 1940 par la France qui livrera les 2000 prisonniers du camp du Vernet ainsi que les milliers d'éxilés éparpillés a travers le pays, respectant l'article 19 du traité d'armistice, stipulant l'extradition des réfugiés politiques allemands se trouvant en France. Nombre d'entre-eux se suicidérent...d'autres prirent le maquis. Cette livraison honteuse à la Gestapo, précédait celle des juifs et résistants.
Il eu donc bien des allemands dans la resistance française et même au sein du PPF.

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 28 Mai 2009, 18:27
de Tom
Deperreault écrit :

Vraiment!
Sans vouloir émettre d'opinion ni mettre en doute ton affirmation mais bien par pure curiosité, aurais tu des sources à me conseiller là dessus? J'aimerais en apprendre plus.


:roll: Il te suffit déjà de faire une recherche simple sur ce forum ou sur Internet : les exemples abondent et sont bien connus de tous ceux qui s'intéressent à l'Occupation et à la Résistance. Beaucoup de maquis ont accueilli des déserteurs des forces armées allemandes (Wehrmacht, police militarisée et même Waffen-SS), la plupart étrangers enrôlés contre leur gré, mais parfois aussi allemands antinazis, ayant déserté seul, en groupe ou, quelquefois, en unité constituée entière allant jusqu'au bataillon...

Dans Un aspect de la résistance méridionale : maquis et guérilla en R3 (1943-1944) publié aux P.U.F., Patricia BOYER écrit pages 125 à 136 :

C’est pourquoi, sur le terrain, la stratégie allemande emprunte beaucoup
à la contre-guérilla. Elle privilégie l’encerclement parce qu’il permet
une économie substantielle de vies humaines et l’envoi en renfort de
colonnes mobiles, caractéristique de la répression, répond aussi au sentiment
de peur et d’insécurité qui se répand parmi les troupes d’occupation.
C’est le cas de la garnison de Rodez au début du mois d’août 1944,
affaiblie par les désertions massives de ses éléments étrangers et entourée
par de puissants maquis ; elle tente donc de se rassurer par la mise sur pied
d’un raid punitif, qui échoue face à la combativité des maquisards.


Il y a eu des Allemands présents dans les maquis français, en particulier dans ceux des Cévennes. Leur intégration à la lutte clandestine n'a pas été toujours aisée, mais leur volonté de combattre le nazisme et le fascisme a souvent forcé l' admiration de leurs camarades.


Quelques exemples, entre mille :

- entre autres déserteurs individuels en Haute-Savoie : les deux cuisiniers du P.C. de Tom aux Glières étaient des Polonais déserteurs de la Wehrmacht ; la Brigade rouge internationale F.T.P. était formée de déserteurs d'origine russe, polonaise, italienne...

- entre autres exemples de désertion collective :

Le 15 août 1944, deux bataillons de la 30ème division Waffen SS arrivent de Prusse orientale en Franche-Comté pour lutter contre la Résistance, très active dans la région. Les deux unités sont composées en majorité de soldats ukrainiens de l'Armée Rouge, faits prisonniers par l'année allemande.
Les responsables FFI locaux, surpris par la discipline de ces unités et leur comportement correct vis-à-vis des populations civiles, prennent contact avec eux et leur proposent de passer au maquis.
Le premier bataillon - environ 800 hommes - va rejoindre la Résistance le 27 août après avoir massacré les quelque 200 Allemands de l'unité (officiers, sous-officiers et hommes de troupe). L'armée allemande se lancera vainement à leur poursuite.
Les Ukrainiens vont alors participer aux combats contre les Allemands .
L'autre bataillon déserta au cours d'une manoeuvre de nuit après avoir liquidé ses officiers.

D'autres déserteurs russes ont rejoint le détachement « Jacquou le Croquant» près de Périgueux et participé aux combats pour la libération de la Dordogne. Ils étaient encadrés par trois officiers de l'Armée Rouge, Ivan Pilipenfo, Victor Alekseenko et Grégoire Chaverdachvili qui s'étaient évadés alors qu'on les conduisait au camp du Struthof.


Source : http://www.memoire-net.org/etran/etrang19.html

Voir "Les étrangers dans la Résistance" : http://www.memoire-net.org/etran/

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 28 Mai 2009, 18:52
de Judex
Dperreault a écrit:
Tom a écrit:de nombreux éléments étrangers (et même allemands) de la Wehrmacht ont déserté pour rejoindre les maquis en France,


Vraiment!

Sans vouloir émettre d'opinion ni mettre en doute ton affirmation mais bien par pure curiosité, aurais tu des sources à me conseiller là dessus? J'aimerais en apprendre plus.

Merci :cheers:



Je te conseille un de mes articles dans Militaria-Mag. (n° 245) avec la désertion de 138 hommes d'un coup !

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 28 Mai 2009, 19:12
de Tom
Merci Judex de venir à mon secours : avec tes 138 types (une compagnie) et mes deux bataillons d'Ukrainiens, on va former un groupement tactique contre la médisance ! ;)

Audie écrit :

Tout comme il était possible de rejoindre la France libre en 40, Tom. Mais tu avoueras que c'était tellement difficile et périlleux, que beaucoup ont préféré s'abstenir. Ceux qui l'ont fait méritent le titre de héros, les autres ne méritent surtout pas d'être traités de lâches !


D'accord, mais je n'ai pas traité ce malheureux ouvrier marocain enrôlé de force de "lâche" ! Je me posais simplement des questions sur la véracité de ses dires (enfin, de ceux de son fils qui parle pour lui) et sur le fait qu'il avait combattu jusqu'à la fin. J'espère qu'il n'a pas obtenu la Eisernes Kreuz 2.Klasse ! :mrgreen:

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 28 Mai 2009, 19:40
de Audie Murphy
Tom a écrit:D'accord, mais je n'ai pas traité ce malheureux ouvrier marocain enrôlé de force de "lâche" ! Je me posais simplement des questions sur la véracité de ses dires (enfin, de ceux de son fils qui parle pour lui) et sur le fait qu'il avait combattu jusqu'à la fin. J'espère qu'il n'a pas obtenu la Eisernes Kreuz 2.Klasse ! :mrgreen:


Je ne l'ai pas insinué non plus, Tom. Je voulais simplement être certain que mes propos ne soient pas déformés.

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 29 Mai 2009, 03:24
de Daniel Laurent
Bonjour,
Les desertions dont Tom et Judex parlent sont des desertions "massives", des unites completes ou presque, des Osttruppen (Ceux de Judex sont des Bielorusses) qui desertent vers la fin de la guerre quand il est clair que le Reich est en train de perdre et que, en face, les troupes presentes sont considerees comme potentiellement "amicales" envers eux et donc ils ont l'espoir de ne pas etre expedie vers l'URSS, ce qui cependant sera souvent la cas.

Le cas de troupes arabes qui crapahutent dans les Balkans ou a l'Est est un peu different. A qui se rendre ? Aux "rouges" dont ils avaient tres peur, et avec quelques raisons ?

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 29 Mai 2009, 04:12
de Dperreault
Tom a écrit:les exemples abondent et sont bien connus de tous ceux qui s'intéressent à l'Occupation et à la Résistance


N'étant pas naturellement de ceux-ci mais étant très curieux de nature, je te remercie des liens proposés, très intéressants d'ailleurs, et me retire avant d'être HS :arrow:

Merci :cheers:

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 29 Mai 2009, 06:47
de Tom
Dperreault écrit :

N'étant pas naturellement de ceux-ci mais étant très curieux de nature, je te remercie des liens proposés, très intéressants d'ailleurs, et me retire avant d'être HS


Excuse-moi, dans le feu de l'action, j'ai pensé que tu me décochais la flèche du Parthe. Ne fuis donc point, c'est moi qui retire ma réplique acerbe :D .

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 29 Mai 2009, 07:24
de Tom
Daniel écrit :

Les desertions dont Tom et Judex parlent sont des desertions "massives", des unites completes ou presque, des Osttruppen (Ceux de Judex sont des Bielorusses) qui desertent vers la fin de la guerre quand il est clair que le Reich est en train de perdre et que, en face, les troupes presentes sont considerees comme potentiellement "amicales" envers eux et donc ils ont l'espoir de ne pas etre expedie vers l'URSS, ce qui cependant sera souvent la cas.
Le cas de troupes arabes qui crapahutent dans les Balkans ou a l'Est est un peu different. A qui se rendre ? Aux "rouges" dont ils avaient tres peur, et avec quelques raisons ?


C'est vrai. Je ne connais pas la question des désertions dans les Balkans ("il y a du monde aux Balkans" :mrgreen: ), mais, même en Haute-Savoie, fin août 1944, les Allemands (policiers, douaniers, soldats la plupart hospitalisés) craignaient de se rendre aux "terroristes", surtout "rouges", et ne l'ont fait sans combat, comme à Annecy, que lorsqu'ils étaient persuadés d'être encerclés par de puissants maquis et assurés d'avoir affaire à des officiers F.F.I. convenables (avec une chemise propre et de beaux galons :D )...

Cela dit, même dans les Balkans face aux "rouges", je pense qu'il était possible de déserter, surtout justement pour quelqu'un qui n'était (peut-être visiblement) pas allemand de souche...

En effet, même des SS yougoslaves combattant contre les partisans au sein de la division Waffen-SS Handschar ont déserté, individuellement ou en petits groupes, entre le 7 avril et le 15 juin 1944, c'est dire ! Il s'agissait exactement en tout de 198 soldats : 146 musulmans, 43 Croates et 9 Volksdeutsche.

Source : Magazine 39-45, n° 240, page 37.

Re: Incorporation dans la légion tricolore d'un ouvrier marocain

Nouveau messagePosté: 29 Mai 2009, 07:59
de Daniel Laurent
Bonjour,
On vire dans le HS mais on s'amuse bien, c'est l'essentiel.
Tom a écrit:En effet, même des SS yougoslaves combattant contre les partisans au sein de la division Waffen-SS Handschar ont déserté, individuellement ou en petits groupes, entre le 7 avril et le 15 juin 1944, c'est dire ! Il s'agissait exactement en tout de 198 soldats : 146 musulmans, 43 Croates et 9 Volksdeutsche.
Source : Magazine 39-45, n° 240, page 37.

Ils ont deserte OU et se sont rendus A QUI ?