Post Numéro: 52 de Tom 28 Mai 2009, 19:27
Deperreault écrit :
Vraiment!
Sans vouloir émettre d'opinion ni mettre en doute ton affirmation mais bien par pure curiosité, aurais tu des sources à me conseiller là dessus? J'aimerais en apprendre plus.
Il te suffit déjà de faire une recherche simple sur ce forum ou sur Internet : les exemples abondent et sont bien connus de tous ceux qui s'intéressent à l'Occupation et à la Résistance. Beaucoup de maquis ont accueilli des déserteurs des forces armées allemandes (Wehrmacht, police militarisée et même Waffen-SS), la plupart étrangers enrôlés contre leur gré, mais parfois aussi allemands antinazis, ayant déserté seul, en groupe ou, quelquefois, en unité constituée entière allant jusqu'au bataillon...
Dans
Un aspect de la résistance méridionale : maquis et guérilla en R3 (1943-1944) publié aux P.U.F., Patricia BOYER écrit pages 125 à 136 :
C’est pourquoi, sur le terrain, la stratégie allemande emprunte beaucoup
à la contre-guérilla. Elle privilégie l’encerclement parce qu’il permet
une économie substantielle de vies humaines et l’envoi en renfort de
colonnes mobiles, caractéristique de la répression, répond aussi au sentiment
de peur et d’insécurité qui se répand parmi les troupes d’occupation.
C’est le cas de la garnison de Rodez au début du mois d’août 1944,
affaiblie par les désertions massives de ses éléments étrangers et entourée
par de puissants maquis ; elle tente donc de se rassurer par la mise sur pied
d’un raid punitif, qui échoue face à la combativité des maquisards.Il y a eu des Allemands présents dans les maquis français, en particulier dans ceux des Cévennes. Leur intégration à la lutte clandestine n'a pas été toujours aisée, mais leur volonté de combattre le nazisme et le fascisme a souvent forcé l' admiration de leurs camarades. Quelques exemples, entre mille :
- entre autres déserteurs individuels en Haute-Savoie : les deux cuisiniers du P.C. de
Tom aux Glières étaient des Polonais déserteurs de la Wehrmacht ; la Brigade rouge internationale F.T.P. était formée de déserteurs d'origine russe, polonaise, italienne...
- entre autres exemples de désertion collective :
Le 15 août 1944, deux bataillons de la 30ème division Waffen SS arrivent de Prusse orientale en Franche-Comté pour lutter contre la Résistance, très active dans la région. Les deux unités sont composées en majorité de soldats ukrainiens de l'Armée Rouge, faits prisonniers par l'année allemande.
Les responsables FFI locaux, surpris par la discipline de ces unités et leur comportement correct vis-à-vis des populations civiles, prennent contact avec eux et leur proposent de passer au maquis.
Le premier bataillon - environ 800 hommes - va rejoindre la Résistance le 27 août après avoir massacré les quelque 200 Allemands de l'unité (officiers, sous-officiers et hommes de troupe). L'armée allemande se lancera vainement à leur poursuite.
Les Ukrainiens vont alors participer aux combats contre les Allemands .
L'autre bataillon déserta au cours d'une manoeuvre de nuit après avoir liquidé ses officiers.
D'autres déserteurs russes ont rejoint le détachement « Jacquou le Croquant» près de Périgueux et participé aux combats pour la libération de la Dordogne. Ils étaient encadrés par trois officiers de l'Armée Rouge, Ivan Pilipenfo, Victor Alekseenko et Grégoire Chaverdachvili qui s'étaient évadés alors qu'on les conduisait au camp du Struthof.Source :
http://www.memoire-net.org/etran/etrang19.htmlVoir "Les étrangers dans la Résistance" :
http://www.memoire-net.org/etran/