Post Numéro: 8 de Signal 27 Nov 2008, 23:04
Exact, et les choses ont empiré à mesure que les Alliés avançaient : arrivées en Alsace, il a fallu briefer tout le monde (français compris) pour expliquer que c'était la France, pas l'Allemagne. Allez faire la différence entre l'allemand et l'alsacien quand vous venez du fin fond de l'Arkhansas ou du Tchad... Arrivés en Allemagne, c'était simple : tous les civils étaient considérés comme nazis, donc suspects.
Quant aux viols, certes ils ont été nombreux, mais c'est malheureusement le fait de toutes les guerres, comme nos excellents camarades l'ont clairement fait remarquer.
Cependant là encore on peut affiner les choses. Il ne suffit pas de clamer haut et fort que les Alliés étaient aussi méchants (voir plus) que les autres en face, il faut étudier les choses en détail.
Les études historiques sur le sujet ont montré que les viols sur les civils étaient le plus souvent le fait des troupes de l'arrière, chargées du ravitaillement et autres. Les troupes du front ont autre chose à faire et sont tellement crevées que leur virilité est plus que chancelante. D'autre part en général ils ont leur quota d'horreurs, ils n'ont pas l'idée d'en rajouter. Cette remarque est vraie côté occidental comme oriental (en Europe j'entends, les Japonais c'est un peu particulier, ils ont organisé des bordels de campagne avec des prisonnières, véritables camps de viol organisés). Des deux côtés on constate également une augmentation du nombre de viols à mesure qu'on approche de l'Allemagne, l'apogée étant atteinte en Prusse Orientale et à Berlin, où tout ce qui ressemble à une femme, des plus jeunes aux plus âgées, était systématiquement violé.
Plusieurs raisons à cela : la soldatesque est la soldatesque, et se comporte en troupe de... soudards. D'autre part, après des années de combats, d'horreurs et autres, les hommes finissent par "se lâcher" sur l'ennemi : les hommes on les torture, les étripe, les tue, etc..., les femmes on les viole. Psychologiquement on s'approprie l'ennemi. On "prend" une ville, une région, un pays, et par la même occasion on prend les femmes qui vont avec. Quelle meilleure humiliation pour votre ennemi que de prendre sa femme ? D'autant que ledit ennemi vous a forcé à abandonner au pays votre copine/femme/amour inassouvi/fantasme à l'arrière, où il y a fort à parier qu'elle a refait sa vie avec un "planqué" de l'arrière.
Sur les suites judiciaires données à ces affaires, je préfère m'abstenir, n'ayant pas étudié le sujet. Je suppose qu'on trouvera bien ici quelqu'un pour éclairer notre lanterne !
Il va de soi que ces remarques s'appliquent également aux troupes allemandes, mais dans l'autre sens (de l'Allemagne vers l'extérieur). Cependant il serait intéressant de travailler sur les viols commis à l'Est. En effet, en application des lois de Nuremberg, les relations sexuelles avec une personne de race inférieure ou juive sont interdites aux aryens : c'est considéré comme "crime contre la race". Donc dans quelle mesure cet interdit a-t-il été suivi ou contourné sur le front et à l'arrière du front en Union Soviétique, dans la Wehrmacht bien sûr mais surtout dans la SS ? Avis aux étudiants qui cherchent un sujet, je viens de vous en trouver un passionnant !!!
Tout ça pour dire que l'on peut parler des viols durant la guerre, mais faisons-le intelligemment.
Bonne soirée,
Seb.