Pourquoi ?

selon vous, Karl Oberg a t-il été libéré de prison par De Gaulle alors qu'il s'agit d'un fait avéré que cet homme, chef de la police et des SS dans le disctrict de Radom, a participé à l'extermination des Juifs et à la chasse aux travailleurs Polonais ?

Cela me laisse perplexe, bien qu'ayant une idée clair à ce sujet, qu'en est-il de vous ?

Remarque Ce n'est pas de gaulle qui signe sa libération mais Vincent Auriol et rené Coty qui vont signer les actes de grâce

Remarque Ce n'est pas de gaulle qui signe sa libération mais Vincent Auriol et rené Coty qui vont signer les actes de grâce

De Gaulle aurait plutot signe son rejet de demande de grace...


Les annees 1950-1955 sont des annees "benies" pour les ex-nazis emprisonnes.
L'Allemagne se redresse de maniere democratique sous la ferule du Chancelier Adenauer et se trouve en premiere ligne face au rideau de fer.
Il faut donc effacer au plus vite les cicatrices du passe et lui permettre de batir une Bundeswehr solide et competente face a l'Armee Rouge. Les membres de l'OTAN voient d'un bon oeil l'incorporation d'anciens de la Wehrmacht, les seuls occidentaux a avoir l'experience de la guerre contre les "rouges".

Alors on libere et amnistie a tour de bras. C'est d'ailleurs dans ces annees que tous les anciens Waffen-SS francais seront liberes.
Belle victoire posthume d'Hitler qui avait toujours pense que la rupture de l'alliance Ouest-URSS allait permettre de sauver quelques meubles nazis. Mais, dommage pour lui, cela se fit dans un cadre un peu different de celui qu'il esperait.

Dis-donc, Yeyel, tu as le chic pour mettre le doigt la ou ca fait mal...

La période 1945-1955 est on ne peut plus compliquée : il s'agit d'éradiquer ce qu'il reste du nazisme, tout en contenant la menace militaire de l'URSS, ce qui passe effectivement par la reconstruction d'une armée allemande réduite à néant. Il est évident, dès lors, que les vétérans du front de l'est sont ceux qui connaissent le mieux l'armée rouge. Karl Oberg fait il partie de ceux là ? je n'en suis pas certain, il a moins d'expérience que Sepp Diétrich ou Kurt Meyer, Fritz Witt, Wilhem Mohncke ou Theodor Eicke (la plupart de ceux que je cite sont soient morts en 1945, soient jugés criminels de guerre) . Il faut ensuite faire le tri entre les sujets "acceptables" et les criminels de guerre avérés. Il y a eu , au milieu de ce casse tête, des loupés incompréhensibles , tel est le cas d'Heinz Lammerding, kommandeur de la Das Reich (2ème Panzer division der Waffen SS), localisé à Dusseldorf en 1951 dont la demande d'extradition vers la France est refusée par les Anglais. Karl Oberg est à mon avis un criminel de guerre dont la participation active à la déportation ne fait aucun doute, citons par exemple l'affaire du Vel d'Hiv : Aloïs Brunner a été jugé par contumace à la réclusion criminelle a perpétuité (jamais retrouvé et arrêté, d'ailleurs) alors qu'Oberg passe à travers cette sentence. Pourquoi ? Bonne question Yeyel. Ayant vécu la peu glorieuse époque de Paris occupé, Oberg en savait il trop pour être durement condamné ? pas impossible

Yeyel a fait mieux que lire des tas de livres, elle les a compris.

J'aime beaucoup ton analyse daniel laurent néanmoins, la mienne se rapproche de celle (hé oui encore) de JUIN1944.

Je pense effectivement qu'il en savait trop pour être condamné...mais en rapprochant cette idée à par exemple Spear qui lui fût pourtant jugé à Nuremberg (sans réel condamnation à mon sens!), cela confirme le sens de la réponse donnée...

Il faut regarder de près les futurs accord Franco allemands dans le cas d'Oberg, je pense que son traitement "de faveur" apporte les réponses à toutes les questions que l'ont peut se poser. Pour reprendre le cas de la rafle du Vel d'Hiv, le donneur d'ordre est Eischman, celui chargé de les faire éxécuter est Oberg, le commandant du camp de Drancy est Brunner. Eischman et Brunner furent lourdement condamnées, Oberg l'est beaucoup moins. curieux effectivement lorsque l'on sait qu'il n'avait sur le front de l'Est que l'expérience de la Sipo/SD

Bonjour,

J'aime beaucoup ton analyse daniel laurent néanmoins, la mienne se rapproche de celle (hé oui encore) de JUIN1944

Pff, fayotage

Je pense effectivement qu'il en savait trop pour être condamné...mais en rapprochant cette idée à par exemple Spear qui lui fût pourtant jugé à Nuremberg (sans réel condamnation à mon sens!), cela confirme le sens de la réponse donnée...

Albert Speer est un cas un peu a part. D'une part il a bien manoeuvre a Nuremberg, d'autre part la mansuetude a son sujet du procureur Jackson sert a justifier la durete des condamnations des autres. Un historien, choisi presque au hasard, l'explique tres bien la :
Nuremberg face a l'histoire, Francois Delpla, l'Archipel, 2006
http://www.delpla.org/article.php3?id_article=321

Pour en revenir a Oberg, je reste persuade qu'il a beneficie du climat deletere des annees 50, genere par la Sainte Trouille de Staline qui venait de devorer la moitie de l'Europe. Il a, l'hypothese est interessante, ete peut-etre aussi soutenu par ceux des Parisiens qui, assis sur des fortunes baties sur la collaboration economique et s'etant achete des cartes de resistants de la 25eme heure, avait interet a lui offrir une retraite doree en Allemagne.

Dans ta liste des "loupés incompréhensibles", Stephane, je rajouterais Erich von Manstein qui fut conseiller militaire du gouvernement d'Adenauer apres avoir donne des ordres comme celui-ci, qui date d'octobre 1941 :

«Le système judéo-bolchévique doit être éradiqué une fois pour toute […] la nécessité des mesures les plus sévères contre la juiverie[...]»

Je pense que les Américains après-guerre craignent beaucoup plus la "subversion" communiste qu'une attaque militaire qu'ils considérent comme suicidaire étant donné le monopole puis la supériorité nucléaire des USA. Donc ils ne cherchent que subsidiairement des spécialistes militaires, mais plutôt des Gehlen ou des Oberlander.
Pour prendre un exemple familial, j'ai un grand oncle qui, volksdeutsche, a servit comme volontaire dans les waffen-SS. Après-guerre, il a été engagé dans un service US pour participer au contrôle des réfugiés qui arrivaient de l'est, il fallait faire un tri pour éviter l'infiltration d'agents communistes. Quand on lui demandait comment se déroulait ce tri, il déclarait, très content de lui, qu'il suffisait de regarder la taille du nez...
"On choisit ses copains mais rarement sa famille" disait Renaud...

Je te suis bien Carlo, mais l'option nucleaire etait la derniere moins un (ou douze). Sinon comment expliquer l'energie deployee pour batir la Bundeswehr avec les vertigineux raccourcis juridiques que l'on connait au sujet de certains de ses officiers ?
Dont ton grand-oncle, a vue de nez et pardonnes l'expression.

On ne choisit pas sa famille, je suis avec toi sur le sujet et epargnerais aux membre plus de details perso.