Post Numéro: 7 de Tom 12 Mai 2008, 15:11
Audie Murphy écrit :
L'armistice n'a pas au moins sauvé Paris de destructions architecturales irremplaçables ? Plus important encore, cet armistice n'a pas sauvé des vies supplémentaires ? L'occupation n'a pas été une partie de plaisir, mais un entêtement dans une cause perdue était-il réellement souhaitable ? Les Français n'avaient pas tous la possibilité d'aller se réfugier en Grande-Bretagne ou en Afrique du Nord, il fallait donc trouver un compromis en attendant le renversement de situation, non ?
Nous avons tous vu le résultat de cet armistice qui s'est passé différemment de ce que plusieurs souhaitaient, mais je demeure encore très incertain des résultats si personne n'avait signé de documents dans le wagon de Rethondes.
J'arrive tard sur ce fil, mais, en effet, à brûle-pourpoint, la question sur ce point ne me paraît pas de savoir qui de Pétain ou de De Gaulle avait raison fin juin 40, mais me semble de se demander si, en France même, il fallait capituler (acte militaire) ou demander un armistice (acte politique).
C'est en tout cas la question qui a divisé le cabinet Reynaud à partir du 10 juin 1940.
Paul Reynaud lui-même, soutenu entre autres par Georges Mandel et un certain Charles de Gaulle, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre, envisage une simple capitulation sur le sol métropolitain. En effet, celle-ci permet de rester fidèle à l'alliance avec la Grande-Bretagne et de poursuivre la lutte à partir de l'Empire colonial. Inconvénient : le territoire métropolitain et la population sont abandonnés au bon vouloir du vainqueur.
Quant au maréchal Pétain, vice-président du Conseil, avec tous les "pacifistes", il préconise un armistice qui mettrait un terme aux combats et aux souffrances des Français ; éviterait une "polonisation" de la France et même, pour le général Weygand, préserverait l'armée pour parer à un éventuel coup de force communiste comme dans l'Allemagne de 1918.
Cela dit, si le sort du pays s'est joué entre une vingtaine de dirigeants, la décision prise ensuite par Pétain, nommé président du Conseil le 17 juin, répondait sans aucun doute à l'attente de l'immense majorité d'un peuple "abasourdi par une défaite inimaginable et qui n'aspirait qu'à retrouver une vie aussi normale que possible" (Amouroux).
Dernière édition par
Tom le 06 Juin 2008, 19:24, édité 1 fois.