Post Numéro: 146 de Kristian Hamon 17 Oct 2009, 12:44
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Le document qui suit est une lettre datée du 19 juin 1944. Elle a été écrite par Fernand, un jeune Franc-Garde de la Milice, qui fait partie de la « Deuxième Unité de Marche de Bretagne » commandée par le sinistre Di Constanzo, à qui Roger aurait volontiers réglé son compte… Ces hommes portent un écusson d’hermines sur le bras gauche, ce qui leur vaudra d’être souvent pris pour des membres du Bezen Perrot.
Lorsque ce Fernand arrive à Fougères, probablement autour du 8 juin, la ville vient de subir un terrible bombardement, vers 0h30 dans la nuit du 8 au 9 juin, qui fera 273 victimes.
Les choses vont mal également pour la Résistance. Le maquis de Lignières-la-Doucelle, dans la Mayenne proche, a été attaqué le 12 juin par 200 allemands. Les FTP laissent 11 morts sur le terrain. Les Allemands en perdent 19. Le chef du maquis, Loulou Pétri a réussi à s’échapper.
Les 16 et 17 juin, le maquis de Saint-Marcel tombe à son tour et doit évacuer.
La répression est féroce. Durant tout le mois de juillet, les Allemands vont traquer les maquisards avec l’aide du SD, du Bezen Perrot, de la SSP, du Groupe d’Action du PPF, et bien entendu de la Milice.
Fernand écrit donc à son chef, visiblement resté à Paris. J’ai respecté l’orthographe :
« Chef,
Deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui ne sont pas trop mauvaise et j’espère que vous c’est de même ainsi que celle des copains.
Notre départ de Paris a été un peut mouvementé, arrivé à Falguère station, alerte, arrêt des trains, je dessent et à la surface bombardement en règle, tire de DCA. J’ai vue pour mon compte descendre 7 saloparts. Arrivé à Auteuil le car était partit depuis ¼ d’heure, aucun officier pour me renseigner, le matin j’ai rencontré à la gare un chef de dizaine qui a téléphoner rue Drouot et ces le chef de la Rivière qui a répondu. Le train était à un km de la gare mais qu’il fallais rejoindre Drouaot qu’il y aurais une voiture pour ravitailler les copains, pour finir nous avons retrouver les copains à Auteuil, nous avons pas retrouver les camarades dans le train pour les ravitailler. Nous avons eut des camions pour aller d’Auteuil à Austerlitz car l’autre gare était foutue.
Dans le train petit accident, nous avons croisé un train du génis Français avec sur les portes des croix de Lorraine, sur les interpellations de nous autres, ils ont montré le point lever. Nous avon été trouvé notre chef de convois, il nous a répondu qu’il nous interdisais formellement toute manifestation, qu’elle plaisir que l’on aurai eut de les descendres. Nous sommes a 10 heures du matin nous avons roulé jusqu’à 1 heure. Arret d’une heure sur la voie ensuite nous sommes repartit, arrivé à Poitier à 9 heures du soir, le matin lever à 7 heures, petit déjeuner à 8 heures. Ensuite distribution des effets, j’ai été désigné pour essayer les complets, chaussures etc. ensuite distribution d’arme par les chefs de dizaine. J’ai récolté un fusil américain, je fais remarquer que les armes ont été distribuées par camaraderie ainsi que la désignation des chefs de dizaine et de main, pour les corvés de casernement ca na pas manqué, enfin nous avont avec 5 jours sans aucun maniement d’arme, une chose bien maleureuse c’est que nous avons beaucoup de jeune qui n’ont pas été militaires. Resu l’ordre de prendre juste le néssaissaire de linge de corps, le matin lever à 2 heures, départ à 3 heures nous arrivons à la gare pas de train tout les employés partit, nous avons réquisisionner des cars et des voitures particulières qui nous ont emmener à Rennes. De Rennes nous avons rester 2 jours dans les cars a coucher ensuite départ pour Fougère arrivé dans les environs nous avons assisté au bombardements de cette ville qui n’était pas objectif militaire, le lendemain après-midi noud avons pus rentré en ville rien que des ruine avec des bombes a retardements enfin comme les anglais revenais nuit et jours nous avons été forcé de couché dans les cars hor de la ville.
Depuis quelques jours nous avons réquisissionner un pensionnat de jeunes filles tenu par des sœurs nous avons un lit de pensionnaire de jeune fille des photo de piété, mais toutes les nuits c’est un bombardement formidable, des bombes a retardements qui éclate, quelle musique !
Notre travail consiste a faire la police à descendre les pillards à déterrer les cadavres à dégager les ensevelis vivants, en un mots a faire un travail pour lequelle l’ont n’est pas venu, depuis le matin 6 heures1/2 jusqu’au soir 11heures on ne fait qu’a être en service, jamai un jours de liberté, tenu comme au bataillon de discipline, tout les camarades en ont mare car l’ont nous prend pour des imbéciles, nous n’avons pas encore eut l’occasion de faire un combat, notre moral est a bout. Quand a mois il n’en manque de peu que je prenne la déssision de retourner a Melun et si l’ont ne veut pas me laisser partir en prenant une voiture, car jamais ici ont ne prendra part au combat.
Je suis venu comme volontaire pour me batre et non comme planqué pour mener une vie de caserne, j’ai un grand regret d’avoir accepté cette campagne. J’aurai mieux fait de partir dans la Waffen SS que de venir à la milice pour éplucher les patates, corvé de tinette, fossoyeur en un mots faire l’imbécile. Je ne conseillerais jamais a personne de partir de cette manière.
Chef ne voyant plus rien à vous dire pour l’instant je termine en vous serrant une cordiale poignée de mains et vous donnant le salut milicien. Signé : Fernand
PS : Je mescuse au-près des copains de n’avoir pas écris mais réellements cela m’est impossible pour l’instant, à tous une fraternelle accolade. »
Cette « trentaine » ne va pas rester longtemps à Fougères, puisque dès le 25 juin on la retrouve engagée contre la Résistance. Ainsi à Vieux-Vy-sur-Couesnon, Saint-Aubin-d'Aubigné, etc.