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Nouveau messagePosté: 16 Aoû 2007, 13:30
de Daniel Laurent
Tom a écrit:Dans ce cas précis, je crois bien que, pour retrouver ce fameux chef de bataillon, les Allemands étaient prêts à négocier et ont même offert de l'argent ou de libérer un certain nombre de résistants ! En vain...

Ouai, via la Croix Rouge et Amnesty International, c'est sur.
:mrgreen:

Nouveau messagePosté: 16 Aoû 2007, 13:38
de Nicolas Bernard
Tom a écrit:Je ne suis vraiment pas sûr que Moscou ne poussait pas les F.T.P.F. à accentuer la spirale attentats-représailles pour des raisons à la fois militaires (maintenir le plus possible de forces allemandes à l'Ouest) et politiques (favoriser l'"insurrection nationale")...


Oui, mais je causais là des meurtres de prisonniers de manière plus générale, et en citant l'exemple de la Résistance non-communiste de Varsovie, qui avait agi ainsi au cours de son insurrection d'août 1944.

La stratégie communiste que vous évoquez, que ce soit en France ou en Pologne, faisait courir d'indéniables risques à la population, mais 1) d'autres mouvements de Résistance étaient séduis par l'idée, des Polonais aux Français en passant par les Tchèques, 2) elle présentait l'avantage d'expérimenter les auteurs des attentats à l'inévitable action violente et 3) elle faisait oublier aux Allemands qu'ils pouvaient se sentir tranquilles en Europe.



Dans ce cas précis, je crois bien que, pour retrouver ce fameux chef de bataillon, les Allemands étaient prêts à négocier et ont même offert de l'argent ou de libérer un certain nombre de résistants ! En vain...


La chose est mentionnée dans le journal de marche de la Das Reich, tenu par Otto Weidinger - devenu négationniste après la guerre. Le fait date du 10 juin 1944 au matin.

Cela dit, je ne pense pas que Dickmann ait espéré revoir Kämpfe vivant. Lorsqu'il se rend à Oradour, c'est avec des effectifs réduits (200 hommes) dépourvus d'armement lourd. Le déroulement même des préparatifs du massacre exclut qu'il ait effectué des recherches à l'intérieur du village pour retrouver son ami S.S.

Nouveau messagePosté: 16 Aoû 2007, 13:42
de Nicolas Bernard
A prendre également en considération : la haine de l'occupant, accumulée depuis quatre années. Les Allemands avaient mis certains départements, tels que la Dordogne, à feu et à sang. La Libération témoigne de l'hostilité nourrie par la population, vite mue en populace, pour les Allemands capturés - voir le témoignage de Von Choltitz, commandant du Gross Paris, lorsqu'il sera emmené par des soldats de la 2e D.B. : s'il n'avait pas été protégé par eux, il aurait été mis en pièces.

Nouveau messagePosté: 16 Aoû 2007, 17:20
de Audie Murphy
Pour le choix d'Oradour, je ne réussis pas à comprendre quelle thèse vous paraît la plus probable:

1- Pile ou face (complètement au hasard) ?

2- Vengeance d'un Français qui donne de faux renseignements à la Das Reich ?

3- Raison réelle de penser qu'il s'est produit des actes contre les Allemands dans ce village ?

Bien vouloir prendre note que la 3è option me paraît très peu probable.

Nouveau messagePosté: 16 Aoû 2007, 17:36
de Nicolas Bernard
A mon avis, Oradour n'a même pas été choisi parce qu'y étaient suspectés des faits de résistance, tout simplement parce que jamais un soldat expérimenté comme Dickmann n'aurait emmené avec lui si peu d'hommes et d'armement pour une action anti-maquisarde.

La vérité ? Il fallait détruire un village. Peuplé, si possible, et desservi par des voies de communications pour permettre de propagader la nouvelle du massacre : Oradour n'était-il pas relié à Limoges par un tramway ?

La preuve de ce que j'avance ? Deux tramways venus de Limoges furent refoulés vers cette ville. S'agissant du premier, les S.S. abattirent l'un des employés de la compagnie des trams, M. Chalard : les autres furent épargnés et retournèrent à Limoges. S'agissant du second, les Allemands firent de même, à ceci près qu'ils retinrent une vingtaine de personnes à destination d'Oradour, qui furent finalement relâchés dans la nature après avoir redouté leur exécution - sur cet épisode, voir Guy Pauchou & Dr. Pierre Masfrand, Oradour sur Glane. Vision d'épouvante, Charles Lavauzelle & Cie, 1966, p. 76-78.

Le message est clair : "Fuyez, et surtout racontez, de telle sorte que vos amis judéo-bolcheviques se tiennent tranquilles !" L'objectif était de frapper la population de terreur. Alors autant diffuser au plus tôt la nouvelle, sachant que la Division allait devoir quitter la région pour la Normandie.

Bref, Oradour était l'endroit rêvé pour une opération d'extermination. Rien de mieux que des témoins français expédiés à Limoges par le tramway pour diffuser la rumeur le jour même !

Nouveau messagePosté: 16 Aoû 2007, 20:06
de Tom
D'accord avec Nicolas dans l'ensemble ! :D même si j'estime que les directives données par von Rundstedt dans son ordre du 8 juin 1944 ("actions de grande envergure... la plus extrême vigueur... sans ménagement... effrayer les habitants... leur faire passer le goût..., etc.) suffisent à expliquer le comportement des Waffen-SS qu'il ne fallait sans doute pas beaucoup pousser pour qu'ils commettent des atrocités, d'autant qu'ils devaient frapper un grand coup afin de terminer au plus vite leur mission de répression et rejoindre le front de Normandie.

Evidemment, je suis loin de penser que nazis et communistes partagent la responsabilité des massacres de Tulle et d'Oradour perpétrés par les Waffen-SS.

Cela dit, mes citations me semblent pertinentes et ne sont pas du tout "hors contexte", bien au contraire !

:cheers:

Nouveau messagePosté: 16 Aoû 2007, 20:36
de Audie Murphy
J'y vois plus clair maintenant, merci.

Re: Das reich : de montauban à la normandie

Nouveau messagePosté: 04 Avr 2015, 09:13
de le pitaine
dernière nouvelle : le 100e rescapé de Tulle était un Narbonnais :
"Pierre Torquebiau, un Narbonnais gracié par Das Reich à Tulle" paru dans "l'Indépendant" du 10 mars 2015
si quelqu'un a cet article, je serai grandement intéressé !!

merci

Re: Das reich : de montauban à la normandie

Nouveau messagePosté: 09 Avr 2015, 18:25
de JUBILEE
Bonsoir, désolé article réservé aux abonnés mais vous avez les photos au moins...


http://www.lindependant.fr/2015/03/10/p ... 001627.php

Re: Das reich : de montauban à la normandie

Nouveau messagePosté: 11 Avr 2015, 16:06
de norodom
Bonjour,

Merci à Sylvain pour le lien...

Résumons :

Dans un article du 10 mars 2015, publié dans l'Indépendant...
Sous le titre : "Pierre Torquebiau, un Narbonnais gracié par Das Reich à Tulle"

On peut lire :

<< Le 9 juin 1944, la meurtrière division allemande Das Reich a pendu 99 maquisards à Tulle. Le 100e est un Narbonnais d'adoption. Rescapé, il se souvient 71 ans après.... >>

Ceux qui connaissent l'histoire de ce drame de Tulle, s'étonneront à la lecture de cet article.

Lors des représailles, les maquisards s'étaient retirés bien à l'abri hors de la ville et ce furent d'innocents civils qui furent les otages pendus par les SS...

De nos jours les Tullistes sont encore interrogatifs sur la manière dont ces otages ont été choisis...
Pourquoi untel et pas l'autre ?

Alors, le 100e rescapé ?... Qui, parmi ceux du plus grand nombre dans la population de la ville, qui eurent la bonne destinée de ne pas être désignés par les bourreaux, peut-il avancer qu'il fut le 100e ?

Roger